Et voilà, la 52e édition du Festival d’été de Québec est lancée! Pendant qu’une horde de X et de bébéboumeurs nostalgiques se dirigeaient vers les Plaines (ou l’Impérial), nous sommes allés faire le plein de découvertes d’ici et d’ailleurs (mais aujourd’hui, soyons francs, ils venaient pas mal tous d’ailleurs). Compte rendu d’une première journée plutôt variée.
PopUp FEQ : Les Louanges
Pour ce premier show surprise (on vous rappelle qu’il y en aura tous les jours), on a invité la jeune star montante Les Louanges à venir jouer sur le bord de la fontaine des jardins Jean-Paul-Lallier. Sous un soleil de plomb à son zénith, Vincent Roberge et ses complices ont donné un avant-goût du concert qu’ils allaient donner plus tard en soirée. Une musique urbaine, groovy pas possible, ensoleillée comme ça se peut pas. Une musique parfaite pour manger son sandwich banh mi en suant à grosses gouttes.
(Jacques Boivin)
Témé Tan
La distance entre le maigre public à l’heure ingrate à laquelle Témé Tan est programmé ne saura pas empêcher ce chanteur et musicien belge de gagner les passants qui vont, en moins d’une heure, remplir le sol de la scène Fibe. Avec des sonorités venues de partout, Témé Tan nous livre tout ce qu’il a de joie de vivre et de légèreté.
La pop, l’afrobeat et la soul toutes mélangées sont rafraichissantes. Avant d’entamer #cavapaslatete, Témé Tan nous a livré quelques primeurs comme Un plat de riz, pièce composée après avoir vécu une reconstruction de lui-même dans une famille accueillante. Il a fait un parallèle avec le statut de réfugié, qu’on vit parfois, même sans les horreurs de la guerre. Surveillez la pièce qui parle de l’envie d’être le champion de quelqu’un et j’en ai marre des mots. Bravo, belle performance.
(Katia Desgranges)
Le jazz sur la rue Cartier
Nouveauté cette année, l’avenue Cartier piétonne à revêtu les couleurs de la Louisiane, en accord avec l’humidité ambiante. La fête a commencé tranquillement sous des airs jazzy avec Jay Sewall et son quintette (caisse claire, basse, guitare et planche à laver/accordéon ). La foule d’abord timide se déhanche doucement avec le sourire se fait de plus en plus dense au fil des histoires de bayous et des terrasses pleines.
(Marie-Laure Tremblay)
Los Pachamama y Flor Amargo
Descendue en vitesse de la scène précédente, attrapant des tacos al pastor sans être influencée au préalable, on s’installe loin de la scène HQ pour profiter de l’ombre alors que la musique on ne peut plus folklorique mexicaine déferle sous le soleil ardent. Tout va bien jusqu’à ce que Flor Amargo débarque sur la scène en criant littéralement sa vie. Le plein terminé on se rapproche du sujet en crise, pour finalement se faire transpercer et gagner par cette énergie hors du commun. La chanteuse mexicaine voyage allègrement entre le folklore mexicain et la chansonnette française, parfois interprétée en espagnol. Le public est envoûté par l’amour qui émane de cette personne intrépide et talentueuse. Oui, on oublie presque son talent et celui de son groupe, Los Pachamama, tant elle déménage, mais eux sont aux cordes et percussions, elle au piano, aux percussions et à la voix. On le sent très vite, elle veut être encore plus près de son public, elle finit par trouver le chemin, fait le tour des grillages deux fois plutôt qu’une et vient faire danser quelques personnes et regardant ses musiciens de notre point de vue. Sérieusement, à voir sur scène!
(Katia Desgranges)
Pomme
Pour nos coeurs d’artichauts à saveur locale, la programmation du coeur du FEQ regorge de jolis joyaux. La scène Fibe reçoit aussi une sacrée brochette d’artistes internationaux. La France était donc à l’honneur pour ce premier souper/spectacle décontracté.
Proposition : Croquer dans une Pomme lyonnaise exportée pour un temps limité
Malgré mes allusions douteuses, Pomme ne semble pas très fruitée, nous comparant même à des merguez cuisant à la chaleur suffocante.
Alliant ajustements de cordes et interventions décousues, Claire Pommet laisse planer sa douce formule guitare-voix. Devant une foule neutralisée par la température, les textes légers et simplets de la jeune Française sont plutôt bien reçus.
Mention honorable à la Pauline marquante de sa vie à qui elle dédie le morceau du même nom.
En quittant à peine l’enceinte de la scène, le son de la Fontaine de Tourny enterre presque la musique de Pomme. Miroir, miroir dis-moi qui joue plus doucement?
(Gabriel Tremblay)
Les Louanges
L’honneur d’inaugurer la nouvelle scène Loto-Québec est venu à un p’tit gars de la Rive-Sud! Avec son sax (NDLR : C’était plutôt celui de Félix Petit) et ses lunettes de soleil colorées, Les Louanges nous ont fait hocher de la tête et balancer nos cheveux sur les influences urbaines nineties, look compris. Enchaînant les morceaux sulfureux de La nuit est une panthère, Les Louanges assume le kitch jusqu’au bout! Les claviers au vent, les fans ont « dansé dans ta caméra » et se sont envolés en choeur dans sa Tercel 96 avant que le chanteur déclenche un orgasme spontané à sa plus grande admiratrice de 14ans en se laissant toucher!
(NDLR : C’est vrai que la foule était toute jeune pour Les Louanges. Un genre d’effet Émile Bilodeau à venir?)
(Marie-Laure Tremblay)
Radio Elvis
Radio Elvis ou quatuor français assez conventionnel en mode batterie, clavier et guitares.
Américanisés de la tête aux pieds en passant par la bouche et les oreilles, les textes des gars de Paname n’échappent pas au cliché du cousin en quête du « American Dream ».
J’exagère un tantinet, les quatre Parisiens sont « beaux à voir aller » comme on dit par chez nous! Dire qu’ils ont manqué leur correspondance pour finalement atterrir, après 14 heures de transport aérien, sans leurs vêtements et instruments!
La majorité de leur set est issue de leur deuxième opus « Ces garçons-là ». Ironiquement (?) radiophonique, les textes kitsch semi-assumés me laissent un peu perplexe. Malgré tout, je reconnais la qualité littéraire derrière l’exercice.
« Ce qu’ils disent, ce qu’ils disent, ce qu’ils disent est-il vrai?
La lumière, la lumière, la lumière est en eux
La colère, la colère, la colère est un dieux »
Bref, ces garçons-là semblent plutôt sympathiques malgré leurs sons indie-rock monotones.
(Gabriel Tremblay)
Lou Doillon
Il y a eu un mouvement de foule qui a remplacé les groupies qui m’entouraient par une famille de Français venus accueillir l’auteure-compositrice-interprète Lou Doillon. Je les ai enduré le temps de me gaver du sourire de Lou qui est venue nous faire bouger au son de son plus récent album Soliloquy (où elle rocke pas mal plus qu’avant). Si elle se targue de se parler toute seule, elle sait aussi communiquer son groove au public qui s’est laissé emporter au son de ses mélodies atmosphériques… et je suis partie par la suite tranquillement, profitant de la vue de la nouvelle scène qui compense le manque de pente par la hauteur et la beauté du Manège. Les petites familles qui fréquentaient le Pigeonnier se sont regroupés au pied des statues, sur les tapis et les quelques brins d’herbes. À l’extérieur, dans le parc, elles ont aussi repris possession de la fontaine d’où on pouvait profiter de la musique les pieds dans l’eau.
(Marie-Laure Tremblay)
Rodrigo y Gabriela
Sommités latines à quatre mains cordées, Gabriela Quintero et Rodrigo Sanchez sont de véritables génies de la guitare.
Alors que mon acolyte Kevin connaissait le duo depuis belle lurette, j’avais seulement attrapé de brefs passages entre deux jobs de classement dans mon ancienne vie du Archambault.
Je vous passe un papier, nous étions captivés!
Foutrement impressionnant, l’héritage « thrash metal » de la paire mexicaine ressort à quelques moments alors que Gab s’occupe du rythme et Rod du finger picking.
Le carré d’Youville est un endroit de prédilection pour la « musique du monde » et l’invitation ne fait pas exception à la règle. Le tandem purement instrumental rassemble une foulée d’amateurs de tout âge au carré d’Youville.
Une longue perfo/sorcellerie où leurs compositions s’entremêlent avec certaines reprises, comme la fameuse Echoes de Pink Floyd.
(Gabriel Tremblay)