Pour ce dimanche, on annonçait du soleil. Celui-ci a bien été timide, mais il a fini par se pointer en après-midi… vous essaierez d’arpenter la rue Saint-Jean en courant avec un kodak dans une main alors que la rue est noire de monde, vous autres!
Autre journée, autre coup de coeur, cette fois pour Steamboat Willy, un grand gaillard qui a l’air sorti tout droit d’une ferme du Kentucky jusqu’à ce qu’il parle… avec un accent FRANÇAIS. Là, tu te dis probablement : « Oh boy, il va te massacrer ça! » Ah ben non, Willy est un as du banjo et du bluegrass, et même s’il mâche parfois ses mots (comme s’ils faisaient pas tous ça au Kentucky, après deux bouteilles de dindon sauvage), il se débrouille très bien! Hé Clément, toi qui aimes tant les gars qui jouent tous seuls, mais qui débordent tellement de charisme qu’on a envie de les voir jouer pendant des heures, booke-moé ça au Festif, pis ça presse!
Un peu plus haut, devant la Ninkasi, y’a une gang de gars déguisés qui jouent du funk. Ça s’appelle Rusty Jaz Motorfunk pis ça groove en sacrement. Comment veux-tu que ça soit autrement, y’a Shampouing qui est là, pis ce gars-là rend le folk funky, alors imagine ce qu’il fait avec du funk!
Je retourne au parvis. Y’a une chorale. C’est beau, les chorales, mais c’est pas tout à fait dans mon mandat. NEXT!
En même temps que la Fête de la musique, y’a St-Jean-Baptiste en fête et des acrobates. C’est beau, les acrobates, même quand elles ont plus de muscles dans leur bras que j’en ai dans tout mon corps, mais c’est pas dans notre mandat. NEXT!
À la Ninkasi, le rock a repris sa place, et Purple Mint commence sa prestation. Hey, y’a des claviers pis je comprends ce que le chanteur chante! Note à moi-même : en écouter davantage à la maison, c’est assez entraînant.
À la scène Pantoum, sous un beau soleil, on peut écouter les tounes très planantes du louperivois Mathieu Stellaire. Il a l’air country sur la photo, mais détrompez-vous, c’est pas mal plus introspectif qu’une toune de Shania Twain.
Retour à la scène CHYZ juste à temps pour pogner un morceau de My Cone Buddy. Y’a quelque chose qui me dit qu’en temps normal, ça sonne un peu plus punk-rock. Mais bon, c’est peut-être tant mieux pour moi, parce que j’ai ben aimé ce que j’ai entendu. J’aime ça, les tounes acoustiques qui graffignent un peu!
Aussitôt arrivé, aussitôt reparti vers le bas de la rue. Je croise une fanfare en chemin.
J’arrive juste à temps pour ne pas rater le début du soundcheck de Miles Clayton.
Le soundcheck prend un peu de temps, je risque de prendre du retard. Je me dis que je reviendrai un peu plus tard. Et je vais à la Ninkasi. Trop tard, Chucky est en train de faire son traditionnel selfie de fin de gig.
OK d’abord, je vais en profiter pour aller me chercher une petite bouffe à L’Intermarché, où il y avait un monde fou! Plusieurs minutes plus tard, je ressors avec ma liqueur diète et mes biscuits aux pépites de trois chocolats. Et j’arrive juste à temps pour la fin du soundcheck de Miles Clayton. Bon, on va pouvoir commencer.
Pour ceux qui ne les connaissent pas, Miles Clayton, c’est un groupe de folk-rock très atmosphérique et très recherché. Un peu beaucoup comme… Patrick Watson, dont ils s’inspirent visiblement énormément. On pourrait même dire, à la blague, qu’ils font de l’excellent PatWat. Et même si on reconnaît immédiatement les influences, qui sont très claires et assumées, on n’a pas l’impression d’avoir une copie de l’original parce qu’ils ont réussi à intégrer leur personnalité à travers tout ça.
Bon, à part le franco qui se fait rare, vous savez ce qui manque jusqu’à maintenant? Du RAP! Ça tombe bien, parce qu’à la scène CHYZ (une association naturelle, n’est-ce pas), on peut voir Stunnin’ te rapper ça avec ses chums. Belle énergie, bon flow, tout ce qu’il manquait, c’était des jeunes trippeux pour venir chiller avec lui.
Un peu plus haut, dans un tout autre registre, voici Jessica Pruneau et ses chansons country-folk bien sages parfaites pour se reposer un peu avant de repartir en courant vers le bas.
Même chorale que tantôt, mêmes reprises, même vibe, même Fred Desroches au clavier.
À la Ninkasi, au tour de Miss Eerie de proposer ses chansons. Y’a un mot que j’ai pas prononcé jusqu’à maintenant : Grunge. Ben voilà l’occasion de le faire. Ça sonne grunge en titi. Pis c’est le fun de même.
J’arrive à la scène Pantoum. Y’a un motté qui a l’air content de sa shot.
Bon, on n’est pas là pour prendre en photo des collaborateurs d’ecoutedonc qui se prennent pour des gars des comms de festivals. Alors on est retournés écouter de la musique avec Monteiro Super Project, en formule duo. Eliane Monteiro a une belle voix jazzée, un peu comme la musique qui l’accompagne.
Bon, comment se sentir comme un chien dans un jeu de quilles? En étant un des huit gars cisgenres qui écoutent la rappeuse Amero avec un paquet de filles enjouées. La rappeuse féministe chante sur des sujets lourds (tsé, les agressions sexuelles, c’est pas joyeux), mais elle le fait sur des rythmes tellement dansants qu’on oublie presque le sérieux de la chose. Allumée, débordante d’énergie et charismatique à l’os. Un autre gros coup de coeur de la fin de semaine.
Au bout de la rue, y’a un groupe qui fait des covers. Je suis arrivé au beau milieu de Last Night, des Strokes. C’était le fun, mais j’ai déjà du mal à couvrir le contenu original. NEXT!
Bon, quoi de mieux en un beau dimanche ensoleillé qu’un peu de swing et de ska? C’est ce que nous propose Chic Arsenic, qui nous fait danser un brin malgré ses paroles presque aussi joyeuses que celles d’Amero.
À la Ninkasi, Chucky continue de tripper sur le grunge avec Dazeleaver, qui te balance les riffs assassins dans la face qui font l’effet d’une tonne de briques et demie.
Dernier fucking gros coup de coeur de la fin de semaine, Dish Pit, une gang de filles complètement crinquées qui rockent tellement que je me suis senti un peu sale en dedans. Du gros rock garage balancé avec l’énergie du désespoir, tout ça avec un sourire gros comme celui qu’on a après avoir fait un très mauvais coup. On en veut plus, plus longtemps!
Une telle prestation m’a épuisé. Alors, j’ai décidé de rester à la scène Pantoum et attendre le dernier groupe de la journée à cet endroit : Perséide. La formation trifluvienne propose un rock psychédélique relativement mollo, mais extrêmement mélodieux. Le genre de musique dans laquelle tu peux te perdre doucement.
Bon, il restait encore quelques bands çà et là, mais mine de rien, votre humble serviteur s’est tapé plus de 45 prestations en deux jours et demi. C’est pire qu’au Phoque OFF, ça, maudit! Ça vous donne une idée du gros branle-bas que représente la Fête de la musique.
Bon, envoye dans le 801, passe par la pharmacie t’acheter de l’Antiflogestine, pis va te reposer. Tu l’as bien mérité.
L’an prochain, on va couvrir ça en gang.