Fête de la musique de Québec – Quartier St-Jean-Baptiste, 14 au 16 juin 2019

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Allô! T’es de retour? Ça tombe bien, j’ai eu le temps de dormir, pis on est rendu au samedi. Un samedi de pluie qui a fait fuir ben du monde, mais pas les bands, ni l’organisation. Et surtout, ça n’a pas fait peur aux mélomanes les plus crinqués de Québec, qu’on a pu voir un peu partout sur la rue St-Jean.

J’arrive juste à temps pour voir Paule-Andrée Cassidy (la mère de l’autre, pour les plus jeunes d’entre vous) interpréter Les gens de mon pays de Gilles Vigneault. Pas besoin de vous dire que c’était beau, interprété avec la grâce qu’on connaît. Et surtout, ça faisait du bien d’entendre chanter en français. C’est pas arrivé trop souvent en fin de semaine.

Pas le temps de niaiser! On monte quelques marches pour aller à la scène CHYZ (qui est aussi sur le parvis et qui alterne avec la scène principale) voir nos amis de Bison Eyes. Le folk-rock un peu rêveur du trio était parfait en ce samedi un peu tristounet.

Et c’est là que le fun a vraiment commencé. Tout le reste de la journée, on a couru entre cinq scènes qui offraient simultanément leurs prestations. Nul besoin de vous dire qu’on n’a pas eu le temps de voir grand chose de tout le monde. Par exemple, je n’ai pu assister qu’au soundcheck de mes prefs Les Chercheurs d’Or.

Sur la scène CHYZ, on est restés en douceur avec Simon Bussières. Pour ceuzes qui ne connaissent pas Simon, c’est un auteur-compositeur-interprète de Québec, qui a un passé punk rock et qui, comme d’autres punks qui se sont assagis, a un super chouette sens de la mélodie qu’il peut enfin exploiter à fond. Son EP, paru à la fin de l’année dernière, est fort joli et promet beaucoup pour la suite. On va le surveiller de près.

La Ninkasi s’est transformée en scène Rock City, menée de main de maître par le rockeur le plus roux de Québec, Chucky MacDonald. Au menu, des groupes ROCK, parfois plus intenses, parfois plus doux, comme Ressak, qui fait de l’indie rock plutôt sage (par rapport à ce qui allait suivre sur cette scène). On aurait aimé tendre l’oreille plus longtemps parce que ça avait l’air intéressant, mais fallait déjà passer à la scène suivante.

Parce qu’à la scène Pantoum (coudonc, vous êtes partout, vous autres, crisse), il y avait wave soup, une formation jazz-rock qui semblait fort originale sur papier. Pis je voulais voir (entendre, surtout) de quoi ça avait l’air dans ma face. Eh bien ça sonne solide, pis ça a un maudit beau groove. Ça s’échange les solos de guitoune pis de stick, ça drumme avec entrain, s’il avait fait plus beau, y’aurait probablement de nombreux curieux qui se seraient arrêtés pour taper frénétiquement du pied comme je le faisais.

Bon, après ce groove, on est retourné se calmer les oreilles un peu avec Agape. Un petit duo tout jeune et sympathique qui fait dans la pop acoustique à la Angus & Julia Stone.

Juste à côté, Fred Lebrasseur préparait la gang d’EMIQ à faire un numéro très spécial…

Un numéro très spécial qui allait plus tard se transformer en parade, mais en attendant, on avait de la belle zizique qui donnait le goût de danser.

Y’avait d’ailleurs notre amie Alice Vermandele qui était là pour improviser quelques pas. À la pluie. Y’en a, comme ça, qui n’ont pas peur de se mouiller.

À la scène CHYZ, y’avait aussi Yoshi L. Simard qui nous a présenté quelques-unes de ses chansons aussi sympathiques que ses interventions. Y’a quelque chose qui nous dit que la fille est habituée de jouer devant un public difficile.

Tiens, un peu de rock franco funky avec Sylvie. Ça bouge, c’est le fun, ça a même fait PRESQUE sortir le soleil. PRESQUE.

Tiens, vlà un de mes premiers gros coups de coeur de la fin de semaine : Gus Englehorn, un gars originaire de l’Alaska qui vit maintenant à Québec. Un peu slacker sur les bords, une voix un peu nasillarde qui chante autant qu’elle parle, des mélodies particulières, un beat 4/4 qui me rappelle parfois Grandaddy, y’avait vraiment pas grand chose qui clochait ici, sauf peut-être la calice de pluie. J’aurais dû m’apporter un imper.

En sortant de la scène Pantoum, je suis allé faire un tour à la Ninkasi. J’ai été accueilli de manière fort sympathique par le chanteur de The Flaying.

Bon, c’est correct, je vais peut-être être mieux accueilli par Cornicula et son folk-rock à tendance prog. Ah ben, y sont rendus trois, maintenant, y’a même quelqu’un qui s’occupe d’ajouter un peu de beat à leurs chansons acoustiques. Un peu d’étoffement, ça fait rarement du tort.

Tiens, on retourne au rock électrique avec les Trifluviens de Rorqual. Ça sonne un peu comme le rock franco qu’on entendait à la fin des années 1990, mais en mieux, comme si on ne cherchait pas qu’à plaire à UNE station de radio, mais plutôt à un public plus vaste.

Dernier petit tour de la journée à la scène Pantoum, où Todd Picard s’exécute avec ses amis malgré la pluie qui continue de tomber. Ça fait du bien, ces jolies mélodies qui ont une petite touche de psych (ça doit être pour ça que Blaze traîne dans les parages). Je connaissais Todd pour sa collaboration avec d’autres (Juste Robert, pour n’en nommer qu’un), mais j’avais jamais entendu ses propres pièces. Ce bel être humain écrit vachement bien, et il chante pas mal du tout non plus!

Retour à la Ninkasi. Chucky s’époumone… ça veut dire qu’il y a un autre groupe qui s’en vient.

Comme de fait, vlà Slother monte sur scène et nous balance du gros rock, que certains appellent du supersludge (voyons les étiquettes, toé). Pendant que le chanteur vomit ses paroles au micro, les trois autres musiciens l’enveloppent d’un doux (yeah, right) cocon qui donne le goût de faire du headbanging jusqu’à ce qu’on se brise la nuque.

Dernier show de la soirée à la scène CHYZ : Les rois de trèfles. Ça avait l’air le fun, ça swingait comme il se doit pour du folk-trad avec un peu de piquant, y’a du monde qui dansait, bon signe. Mais faut que je vous laisse, parce que…

… parce que Jeanphilip a pris un break de technique pour venir chanter ses propres chansons. Jeanphilip, c’est du rock avec une jolie sensibilité pop, mais avec beaucoup de guitare. Belle job, même si on sait que l’artiste aurait aimé ça avoir son band pour l’appuyer. Mais quand t’es un musicien à Québec pis que les membres de ton band sont dans 18 autres projets, tu fais ce que tu peux pis tu shines tout seul.

On poursuit au Parvis avec Our Home In Space. Bon, j’ai fini de me faire mouiller, Frédérique est venue me rejoindre avec son kodak, elle prend la relève pendant que moi je bois de la bière à côté du bar. J’ai l’douâ. Surtout que OHIS a le don de jouer avec les genres et de les mélanger. S’affublant eux-mêmes une étiquette post-rock romantique, on peut dire qu’on entend beaucoup de choses ici. De la belle guitare, beaucoup d’atmosphères, des progressions intéressantes.

Changement de band, changement de beat, changement de pas mal toutte avec l’artiste non-binaire Narcisse et son électro-pop qui a fait danser plusieurs parapluies. Un vent de fraîcheur à travers toutes les guitares de la journée!

De l’électropop, on passe au coldwave un brin goth de Palissade. Retour des guitares à l’avant-plan, mais ça reste dansant et atmosphérique, surtout pour un vieux pet comme moi qui a un peu trippé sur des groupes un peu plus sombres des années 1980 dans son adolescence.

Toujours bien installé au bar pendant que Frédérique se trempe jusqu’aux os (hey, chu le boss). Voilà Sunderloom et son indie-rock rêveur. Le rythme se ralentit, on reprend notre souffle pour l’attaque en règle qui va suivre.

Et quelle attaque! Parce que Lesbo Vrouven ne fait pas de quartier. Sam Murdock et ses deux complices nous invitent à les joindre sous le chapiteau où « y pleut pas, icitte », et les plus grands fans du groupe ne se gênent pas pour répondre à l’invitation. En effet, il ne pleuvait pas, mais surtout, il faisait très chaud avec les pas de danse de Murdock, qui semble avoir un contact direct avec un barrage de l’Hydro pour lui fournir les 750 kV dont il a besoin. Sérieux, toute une fin de soirée, malgré l’humidité.

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