Récapitulatif – Santa Teresa 2019

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Jour 2 – Samedi 18 mai

Après une nuit de sommeil inexistante comme celle-ci, je me sens aussi vaillant que les gars de MGMT au FEQ en 2013. D’ailleurs, on les boudera en soirée en guise de fausse vengeance.

En mode zombie, je déambule jusqu’au Skatepark du Parc Ducharme où Hubert Lenoir et Lélé (Laurence Lafond-Beaulne) amorcent un dj set/shooting photo avec des fans. À travers les pizzas gonflables de piscine converties en coussins, une foulée de jeunes et moins jeunes en skate/trottinette s’entremêlent avec les festivaliers. Malgré tout, l’ambiance vacancière convient parfaitement au cadavre ambulant écrivant ces lignes.

Prochain arrêt, la scène principale pour de premiers balbutiements avec KALLITECHNIS. Soul over Ego est le mantra de la montréalaise Cassandra Kouremenos. De la chaleureuse Pop-R&B tantôt langoureuse, tantôt dansante. Tentant de rallier de nouveaux fanatiques, notamment avec «Get Together», elle offre une mise en bouche (oreille) réconfortante sous cette température frisquette.

Continuant notre parcours épicurien musicalement catholique, nous larguons ensuite les amarres au Saint-Graal, le pub «marginal» du centre-ville. Vers 19h, un soupçon d’essence de Vanille coule dans nos tympans. La formation de Ville-Marie menée par Rachel Leblanc brasse son mélange à crêpe (auditoire) avec de la sauce garage-rock hyper divertissante. Même si la minuscule scène du bar ne permet physiquement aucun brin de folie, l’attitude punk et les interventions agréablement décousues font de leur courte prestation une de mes préférées du week-end. Pour les fans d’Alvvays? Je déteste les comparaisons du genre mais je finis toujours par abdiquer.

Orelsan en ouverture de MGMT, cherchez l’erreur. Première démonstration d’un horaire légèrement chelou. Si Santa Teresa rassemblait une tonne de mélomanes en tous genres, une cassure de style semblable passerait aisément. Malheureusement, nous avons à faire à une majorité de jeunes préoccupés davantage par leurs stories Instagram et leurs tenues vestimentaires. Pour eux, la musique est une simple trame de fond et qu’on soit déconcerté ou non, l’ADN du festival est ainsi.

Bref, de retour sur la scène extérieure, j’attends impatiemment l’arrivée d’un sensei du rap français. Orel, NintendOrel, Raelsan ou simplement Aurélien pour les intimes débarque en grande pompe aux alentours de 20 heures. Initiant sa perfo avec son arrogante «Basique». En combinaison basse, batterie, clavier et synthé menée par son fidèle beatmaker «Skread», le rappeur mi-trentenaire délivre principalement la «Fête est finie» de 2017. Ajoutant au passage quelques morceaux épilogues comme «Adieu les filles» et «Rêves bizarres». Il succombe même à une parcelle de nostalgie avec le Chant des Sirènes et sa «vieille» instru électro-industrielle. Même si la foule de MGMT envahissait progressivement le concert, quelques puristes ont pu scander leurs phases préférées.

Dans la même veine hip-hop mais complètement différente, je jette mon dévolu sur Jay Scøtt au local 41. Une drôle de discothèque au plafond bas étonnamment vaste garni d’un espace lounge.

M’étant fortement recommandé par le passé, je découvre de vive voix l’acid rap/cloud rap de l’«EM0G0D» farfelu. Avec son «gros bonnet» et son micro beurré d’autotune, le divertissant personnage invitera 3 MCs pendant l’heure qui lui était attribuéeParlant de gros bonnet, Franky Fade d’O.G.B vient d’ailleurs compléter son verse en compagnie de Glyda sur Miracles. En toute absurdité et humilité : « J’ai pas assez de stock pour faire une heure so j’invite plein de monde sur mon show». Si vous voulez mon avis, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Jay Scøtt. Après tout, il «roule en Ferrari sur Décarie» et le rap a réparé toutes ses caries aussi.

Passer du coq à l’âne, du local 41 au Montecristo, de Jay Scøtt à Radiant Baby.

Hé oui, une autre fin de soirée dans ce pittoresque établissement aux nombreuses tables de pool, au jeu de basket pas trop populaire et à la forte odeur de Labatt 50 séchée.

Suite aux premières notes, l’électro-pop de Félix Mongeon attire sobrement quelques amateurs à l’avant. Jouant principalement ses compositions de l’album «Restless», la coqueluche de Lisbon Lux Records est campé derrière son clavier, fourmis dans les pieds. Même si vocalement, ses montées sont parfois approximatives, le court voyage nocturne dans la brit-pop des années 80 est plus qu’apprécié, surtout avant de se coucher.

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