Philémon Cimon – Les femmes comme des montagnes (Audiogram)[/caption]
Il avait à peine 20 ans, Philémon, quand je l’ai entendu la première fois. C’était en 2004, à Québec, dans un projet-école chapeauté par le Théâtre Petit-Champlain. Si je me souviens bien, ses mots se précipitaient dans un phrasé rappelant celui de Jean Leloup. Sur scène, il avait l’air timide et à l’aise à la fois. Pudique et loquace. C’était charmant. Je devinais bien alors que sa plume censée, sensible et un peu absurde allait le mener quelque part. Mais j’étais loin de me douter que je recevrais son premier album d’aussi loin, d’une autre époque même, comme une vieille carte postale perdue.
! Viva Cuba Libre !
C’est donc en 2009, alors qu’il était en voyage à La Havane, qu’il décida de rassembler quelques musiciens locaux et d’enregistrer Les sessions cubaines, album qui en a séduit plusieurs grâce à ses bouleversantes chansons d’amour (Et pourquoi pas mourir ensemble, Vaincre l’automne) et son extraordinaire authenticité. Puis à l’hiver 2014 paraît L’été, album enregistré à Montréal, sur lequel l’auteur-compositeur-interprète nous offre un mélange de ballades tendres et/ou déchirantes (Je veux de la lumière, Chose étrange) et de délicieuses pièces pop-rock (Soleil blanc, Au cinéma), parfois même un tantinet 60’s (Julie July, Moi j’ai confiance).
Pour clore ce cycle de création entamé à Cuba, il nous présente maintenant l’excellent Les femmes comme des montagnes. Enregistré à La Havane, cette fois avec ses complices québécois (Philippe Brault à la basse, Nicolas Basque à la guitare, David Payant à la batterie et aux percussions), son cousin Papacho au piano et les potes du Conjunto Chappottín (qui se sont pointés à la dernière minute), ce troisième album se veut l’amalgame des dernières années de voyage, d’écriture et de collaborations musicales. Si on sent parfois bien les couleurs cubaines, notamment grâce aux trompettes et aux longues phrases du piano (toutes sublimes sur Je t’ai jeté un sort), ce sont nettement les sonorités pop-franco orchestrales des années 70 qui dominent (Des montagnes, La musique, Maudit). Même qu’on a l’impression que l’auteur s’en confesse sur la très accrocheuse Vieille blonde…
J’ai revu la rue Des Chênes ma vieille blonde J’ai fait un Joe Dassin de moi ma vieille blonde J’avais les yeux fripés de larmes ma vieille blonde J’ai fait un Joe Dassin de moi ma vieille blondeEt au-dessus de tout, ce qui lie ces trois albums, c’est la douce voix de Philémon, atypique certes, mais troublante de sincérité et toujours juste dans l’émotion, qu’elle caresse ou qu’elle écorche. Ce sont aussi ses textes, merveilleusement poétiques, libres, charnels et inspirés. D’ailleurs, avant d’écouter, je vous recommande de feuilleter le livret qui, tel un recueil de poésie, est agréable à lire, de la citation de Cervantès aux crédits et remerciements.
Mes coups de cœur : Des Montagnes (fabuleuse chanson qui est, à mon avis, le climax des trois albums, tant pour le texte que la musique), le petit groove funky et le solo de guitare de La musique, les amours perdues de Sur la ville et la pièce Des morts et des autos, dont le texte sombre contraste avec la musique langoureuse de slow de fin de soirée qui le porte. Mention spéciale aux arrangements de cordes et de trompettes du talentueux Guido del Fabbro qui sont tout simplement parfaits!
Lancement d’album à Rouyn-Noranda VENDREDI 4 SEPTEMBRE – 19h CABARET DE LA DERNIÈRE CHANCE Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue Entrée gratuite Lancement d’album à Montréal MARDI 8 SEPTEMBRE – LE NATIONAL – 19h Entrée gratuite avec preuve d’achat de l’album Albums en vente sur place Pour plus d’infos : http://philemonchante.com/nouvelles.php [bandcamp width=100% height=120 album=3543522604 size=large bgcol=ffffff linkcol=f171a2 tracklist=false artwork=small track=3788369696]]]>