Critique : Angus & Julia Stone – « Angus & Julia Stone »

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Angus & Julia Stone Angus & Julia Stone (American) Angus & Julia Stone
Angus & Julia Stone (American)[/caption] Vous connaissez Angus et Julia Stone? Ce duo folk-pop frère-soeur originaire de l’Australie est peu connu sur le continent nord-américain, mais son premier album, l’excellent Down the Way, a été un grand succès en Australie et il s’est bien vendu en Europe. Le duo s’est ensuite séparé momentanément, Julia et Angus ont enregistré des albums solos chacun de leur côté, puis un bon matin, on apprend que les Stone sont à Malibu pour enregistrer un nouvel album avec le réalisateur Rick Rubin. Puis voilà, le 1er août dernier, voilà Angus & Julia Stone sur les tablettes des disquaires de partout dans le monde! Les amateurs du genre, comme moi, seront bien sûr comblés par cet album tout en finesse et en beauté, qui reprend à peu près où la paire nous avait laissés avec A Heartbreak, où Angus chante avec désinvolture et Julia sort sa voix d’ange. Le rythme est entraînant, les guitares sont omniprésentes, et la magie opère dès que les deux voix s’unissent pour chanter en harmonie. Rien qui ne réinvente la roue, mais on est installés sur des essieux solides! Se succèdent ensuite une série de pièces parfaites pour rouler sur l’autoroute les vitres grandes ouvertes, chanter les refrains en faussant un brin (My Word for It), faire des pa papa pa pa… pa (Grizzly Bear) ou se laisser aller au groove de la magnifique Hearts Beat Slow. On distingue ensuite assez bien les chansons d’Angus (plus rythmées, d’une facture folk beaucoup plus classique) de celle de Julia (beaucoup plus lentes, mais aux paroles beaucoup plus dures, comme si elle voulait compenser pour sa voix angélique). Le mélange des deux styles évite la redite (qui était quelque peu présente sur les albums solo). On ne peut pas parler de cet album sans parler de la sublime Death Defying Acts, qui semble sortie tout droit de l’esprit de Beth Gibbons, la chanteuse de Portishead. Julia Stone chante avec une gravité qu’on ne retrouve que dans une Glory Box ou une Half Day Closing : I’m everything that I’ll ever be / I’m everthing that I’ve ever seen / I’m everything that slowly falls / I’m everything but I am nothing at all. On la savait capable d’être aussi bouleversante (elle a composé quelques bijoux en solo), mais ici, avec Angus, solide à la guitare, Julia nous arrache le coeur. Côté réalisation, on peut dire que Rick Rubin a été assez discret. Généralement partisan d’une approche plutôt minimaliste, il n’avait pas trop de travail à faire avec les Stone, qui n’ont pas l’habitude d’ajouter du bruit pour le plaisir. Les arrangements sont donc simples, mais efficaces, et servent à mettre en valeur les principaux atouts du groupe : les voix et la guitare d’Angus. Voilà un album livré avec coeur, qui nous prend par les sentiments. On a hâte de voir le groupe en spectacle. Malheureusement, les billets pour la prestation du 22 octobre à Montréal se sont tous envolés. On trouvera bien un moyen d’aller les voir ailleurs. En attendant, mettez-vous en plein les oreilles.

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