René Lévesque a marché et maintenant Kinji00 court – Fleur de lys
C’est juste au hockey que j’aime les Canadiens – Gens du pays
La troisième fois c’est sûr qu’on catch le dub – Shake
Un véritable phénomène s’est abattu sur le Québec dans la dernière année, un élan souverainiste chez les jeunes avec à sa tête le rappeur gatinois de 17 ans Kinji00. Urbania, La Presse, Le Devoir, rares sont les artistes ayant joui d’une aussi grande couverture avant même le lancement d’un premier album. À première vue, on pourrait penser qu’il y a un côté un peu ironique derrière l’engouement aussi intense envers le rappeur et son frère beat-faiseur lb66 mais forcé d’admettre que ce support est 100 % authentique. D’abord annoncé au Sonum, c’est finalement dans un Pantoum à guichets fermés que se produisait le lancement de la mixtape « À la prochaine fois ». On en a vu des spectacles complets dans cette salle où cinq minutes avant le début il n’y avait qu’une vingtaine de personnes arrivées. Pourtant cette fois-ci il y a déjà une file avant l’ouverture des portes pour s’assurer d’être le plus proche possible de la scène. Drapeaux du Québec, chandails des Nordiques, fleurs de lys dessinées dans les cheveux, il n’y a pas beaucoup de rouge à l’horizon.
LEGUY

En ouverture de rideau c’est LEGUY qui s’exécute, lui aussi portant fièrement un chandail du Québec. Il n’aura pas eu trop de route à faire pour se rendre au Pantoum, étant originaire de la Rive-Sud. Son dernier projet s’appelle d’ailleurs « Trap Lévisienne » avec une couverture totalement sublime où il surfe sur unE bus de la STL! Bien que je sois maintenant bien installé à Limoilou, je viens moi aussi de la Rive-Sud, je ne peux me souvenir du nombre de soirées où j’ai terminé complètement amoché au Corsaire ou bien à la Barricade. Ceci étant dit, je dois avouer n’avoir jamais entendu parler de LEGUY auparavant, à l’inverse des nombreuses personnes qui chantaient les paroles à l’unisson dans l’assistance. Dans le système d’amplification, c’était tout autre chose cependant. Les paroles sortant des micros étaient difficilement perceptibles vu le haut taux d’effets de distorsion, alors qu’on avait aussi les paroles qui jouaient avec les beats, ça rendait le tout un peu cacophonique. Qu’à cela ne tienne, rien de ceci n’a semblé déranger les gens en premières rangées qui trippaient leurs vies, ça annonçait toute qu’une ambiance pour les têtes d’affiches.
Kinji00 et lb66

Après un petit DJ set pour bien mettre la table, on peut entendre l’introduction du mixtape« À la prochaine fois » qui présente la jeune vedette montante. Kinji00 et son frère lb66 font leur apparition par la porte qui donne sur la rue St-Joseph, toute une entrée comme on n’a rarement vu au Pantoum. Déjà, la foule est bien crinquée, ça chante, ça crie, ça saute, ça se pousse, c’est vraiment survolté. Le duo a lancé sa mixtapeà la St-Jean, sous les yeux attentifs de pas mal tout l’écosystème musical, tel que mentionné en introduction très peu d’artistes ont eu un buzz aussi gros avant même le lancement d’un premier album. J’avais peur que ce soit un feu de paille, que les qualités musicales ne soient pas à la hauteur de l’engouement. Finalement il n’y a aucun doute, ce projet est solide avec beaucoup plus de points forts que de points faibles. Il y a même une collaboration avec le rappeur de St-Léonard Rowjay et on peut définitivement déceler certaines inspirations de ce dernier dans la plume de Kinji00, particulièrement au niveau des punchlines qui nous laissent souvent avec un petit sourire en coin. Je n’irais pas jusqu’à dire que « À la prochaine fois » est parfait mais ça a dépassé mes attentes, surtout venant d’un artiste aussi jeune.
Le show au Pantoum était complètement électrique, on a d’ailleurs eu droit à la présence du rappeur Max Malaxe afin de présenter la nouvelle collaboration Johnny Test et quelques pièces de son répertoire. Il y avait davantage de moshpits et de body surfing que dans de nombreux shows punks auxquels j’ai assisté, c’est quand même quelque chose. Comme on s’en doutait c’est la chanson qui a tout déclenché qui terminait le spectacle, Fleur de lys et son gros refrain, ça a été l’extase dans la salle de St-Sauveur. Au point que la chanson a été performée à deux reprises, même chose avec la pièce aux rythmes house Shake qui a vraiment fait lever le party deux fois plutôt qu’une. Bref, l’ambiance était totalement différente d’un show « standard » du Pantoum, mais je suis vraiment content d’avoir eu la chance de vivre ça, il se passe définitivement quelque chose de beau chez la jeunesse québécoise. Alors, si j’ai bien compris, ce sera tout aussi plein et enflammé le 5 mars prochain au Grizzly Fuzz!
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