Ça devait être une soirée grise avec quelques petites averses de rien du tout. Puis, ça devait être une soirée grise avec une bonne averse. Finalement, cette troisième soirée du Festival d’été de Québec a très grise et très pluvieuse (heureusement, la pluie s’est arrêtée à temps pour les têtes d’affiche). Ça n’a pas empêché les festivaliers et festivalières de répondre massivement à l’appel et de se pointer très tôt pour profiter de la belle programmation offerte.
Remise des prix FEQ

Par Jacques Boivin
Plus tôt en après-midi, l’équipe du Festival a remis deux prix à des artistes/groupes qui ont marqué la scène québécoise – ou qui risquent de la marquer à leur tour. Tout d’abord, on a re-remis le Prix Miroir de la renommée 2025 à Marjo. La jeune femme de 71 ans était visiblement touchée de cette marque de reconnaissance, et on est d’accord avec Louis Bellavance – et Marjo – pour dire que de la reconnaissance, elle en mérite encore plus. De son vivant, s’il vous plaît. Surtout qu’elle est encore hyperactive, comme on vous en a parlé la veille.
Ensuite, on a remis le prix Espoir FEQ. Tous les artistes québ de la programmation qui avaient lancé deux albums ou moins étaient admissibles, et le jury composé de professionnel.les chevronné.es avait arrêté son choix sur trois finalistes : Chiara Savasta, Angine de poitrine (qui se sont pointés au naturel plutôt que déguisés en humains) et Comment Debord. Une artiste pop assumée, deux crinqués du rock microtonal (à voir demain) et un beau groupe déjà habitué aux grands honneurs du genre (on se rappelle encore leur passage au Cabaret Festif, nous autres). Et c’est sur le groupe montréalais que le jury a jeté son dévolu. On félicite donc Rémi et ses nombreux.ses complices, qui repartent avec un beau chèque de 20 000 $ et une prestation garantie au FEQ 2026. En attendant, vous pourrez célébrer avec Comment Debord le 12 juillet, à la scène Crave.
Pop-Up FEQ : Choses Sauvages

Par Maxime Beaulieu
La soirée musicale débutait avec les fameux popups du Festival d’été de Québec, cette année on a rendez-vous devant l’Assemblée nationale pour ces petites prestations express. En ce samedi, bon nombre de personnes avait deviné les indices, c’est Choses Sauvages qui apparaît devant une foule importante, en même temps que la pluie cependant. On a droit à un avant-goût du spectacle de ce dimanche soir à quelques pas de là sur la scène Hydro-Québec. Trouvant l’espace popup trop éloigné pour lui, Félix est allé chanter directement dans le public, c’était tout un party. Ça promet pour ce soir, cette petite apparition nous a donné le goût d’en voir plus, la dernière fois que Choses Sauvages est passé au FEQ c’était complètement mémorable.
Gawbé

Par Jacques Boivin
En cette soirée pluvieuse, il y avait quelque chose de réconfortant à se trouver à la scène Crave de place d’Youville. En fait, hier soir, on avait un peu l’impression d’être au Pantoum, et c’est pas juste parce qu’on y a vu tous ces artistes vlà pas si longtemps. Il y avait plein de visages familiers dans cette petite foule bigarrée, mais étonnamment nombreuse compte tenu de la maudite pluie qui tombait (rien toutefois en comparaison de la flotte qui nous attendait un peu plus tard). C’est donc avec un grand enthousiasme qu’on a accueilli Gawbé et son Gawband (Jérémy Dufour – batterie, Mathieu Ferland – basse et claviers, François Fortier – claviers), venue nous présenter les tounes de son plus récent gawlbum « l’endroit l’envers », sorti en février dernier. Surprise de l’accueil très favorable malgré le mauvais temps, Gabrielle Côté était en forme – et en voix, et elle nous a emmenés dans son univers indie rock mélancolique, mais bienveillant. Des mélodies accrocheuses, une voix reconnaissable entre toutes, on a eu droit à toute la palette des couleurs de Gawbé dans cette prestation qui nous a fait passer d’une écoute attentive au moshpit enthousiaste. Une des meilleures prestations que j’ai vues de cette artiste qui a tout l’avenir devant elle.
La Chiva Gantiva

Par Maxime Beaulieu
Une découverte pour moi en ouverture de soirée à la scène Hydro-Québec, il s’agit de La Chiva Gantiva, groupe belgo-colombien offrant un mélange de rock et hip-hop avec une grosse touche électronique, particulièrement au niveau des basses lourdes. Une fusion de style vraiment intéressante, malgré la pluie qui ne veut pas cesser on a droit à une musique ensoleillée qui fait danser la foule présente. J’ai personnellement été fort impressionné par ce cocktail musical, on passe quand même de cumbia à du gros rock électronique en quelques instants. Le leader de la formation est fort sympathique et charismatique, ce qui ajoute au sentiment de plaisir partagé par tous.tes sur le site.
Julyan

Par Frankie Rose
C’était une grosse soirée pour notre gars de Québec, Julyan, qui a commencé les festivités sur la scène Bell samedi. Malgré la pluie qui tombait, il y avait du monde sur les Plaines. Il a ouvert son show avec Think About You, après une introduction aux harmonies jazz livrée par ses choristes Claire Marie et Marie Neiges. Dès les premières notes, ses chansons ont apporté une touche ensoleillée. « J’suis Julyan, je viens de Québec. C’est ma maison icitte » a-t-il expliqué à la foule, avant de se lancer dans Jump The Fences. Il y a eu plusieurs moments de gratitude de la part de Julyan, mais ils sont restés décontractés parce qu’il est quelqu’un qui garde toujours son cool. ll a raconté quelques courtes anecdotes et, pendant une chanson particulièrement pop, il a couru à gauche et à droite, versant de la bière sur sa tête comme une vraie rockstar qui se baignait dans le moment.
C’était mon deuxième soir de suite sur les Plaines et je me suis souvenue à quel point je n’aime pas cette scène. Il y a trop de monde, je ne vois rien, et c’est difficile de vraiment apprécier la musique. Julyan était effectivement la première partie de Benson Boone et avec ça venaient certains défis : comme les gens partout qui parlaient constamment de leurs ex et de leurs amis pendant les chansons et regardaient leurs cells au lieu de la scène. Mais l’objectif n’était pas forcément de captiver tout le monde : c’était de créer une ambiance pour accompagner la foule. La musique de Julyan est légère et lumineuse.
J’ai quitté après le show, même si au début j’avais l’intention de voir aussi Remi Wolf. En sortant des Plaines d’Abraham, il y avait un groupe d’adolescents tout mouillées qui sortait aussi. Elles se disaient entre elles que le show de Julyan était vraiment bon. Leurs commentaires m’ont, bizarrement, fait chaud au cœur.
Marie Céleste

Par Jacques Boivin
J’avais tellement hâte de voir mes p’tits bums d’Alma préférés! Et c’est pas la pluie torrentielle qui allait nous empêcher d’en profiter. « On joue jusqu’à ce qu’il arrête de mouiller! », lancent-ils avec un enthousiasme qui se transmettra rapidement à la foule qui n’avait qu’une envie : bouger pour oublier la flotte. Simon Duchesne (guitares, voix), Philippe Plourde (clavier, voix), Olivier Tremblay (basse, voix), Zachary Tremblay (guitares) et Guillaume Sliger (batterie) avaient clairement le couteau entre les dents, profitant de chaque minute de leur set pour faire le plein de nouveaux fans parmi les curieux.ses qui ont eu le courage de se pointer tout en montrant à celleux qui les suivent depuis la première heure à quel point ils avaient évolué au fil du temps. Depuis ma première expérience il y a deux ans, lors du barbecue de CHYZ au Festif, chaque nouveau show de Marie Céleste marque une évolution sonore inéluctable, chaque pièce a été travaillée, retravaillée, réarrangée pour donner un maximum d’effets et transmettre un tsunami d’émotions. Par exemple, déjà magistrale sur l’album « Feux de joie », la pièce Philadelphie prend la forme d’un voyage vers les étoiles rempli de turbulences. On en ressort très secoué, mais une fois la stratosphère loin derrière, la vue est magnifique. Et que dire du plus récent simple intitulé La lumière, au son de laquelle on se sent comme si on descendait la côte d’Hébertville une fin d’après-midi d’été et qu’on voyait tous les champs de colza briller encore plus fort que le soleil! Vous l’avez compris, j’ai été comblé (encore plus en entendant un p’tit bout de Comme un sage, question de rendre hommage à Serge Fiori).
PS : La pluie a cessé quand le groupe a quitté la scène. Un hasard? Non. Juste une promesse tenue.
Sax Machine

Par Maxime Beaulieu
Une autre découverte sur la scène Hydro-Québec, c’est le trio Sax Machine qui présente son mélange de soul et hip-hop alors que la pluie s’abat toujours sur les festivalier.res. On retrouve le saxophoniste et beatmaker Guillaume Sené, le tromboniste Geoffroy De Schuyter ainsi que le rappeur DAYS de Chicago. Ce dernier a un flow précis et percutant alors que ses deux acolytes nous groovent ça avec leurs cuivres sur une trame électronique fort intéressante. C’est d’ailleurs sur une grosse pièce électro que la prestation se termine avec du gros dubstep dans le tapis. Un bel amalgame d’influences ici aussi et surtout un pont parfait entre La Chiva Gantiva et The Cat Empire pour créer un beau crescendo.
Etienne Dufresne

Par Jacques Boivin
Bien sûr, après avoir fait plein d’efforts pour survivre à la pluie, on n’allait pas se sauver sans avoir vu Etienne Dufresne et ses vers d’oreille folk-pop irrésistibles. Voir Etienne en spectacle, c’est jouer le rôle du psy qui écoute les nombreuses réflexions de cet artiste qui a toujours le mot juste pour exprimer l’ensemble de ses émotions. À l’avant du parterre, le public récitait les paroles de chacune des chansons, on buvait chacune des paroles. Si l’air avait été un peu plus sec, on aurait pu s’imaginer entre ami.es autour d’un beau feu de camp pendant qu’Etienne et ses amis (dont David Lagacé à la guitare et Antoine Bourque à la flûte, au sax et à la boucane) nous chantent une suite de refrains fédérateurs. Non, y’a pas eu de backflip ni de body surfing, mais on a passé un beau moment.
Si je vous dis que j’ai le maudit refrain de Dans ma tête incrusté entre les deux oreilles depuis hier soir, me croyez-vous?
The Cat Empire

Par Maxime Beaulieu
Probablement une des plus grosses surprises à l’annonce de la programmation du FEQ, The Cat Empire non pas sur une scène avec laisser-passer mais bien sur une scène gratuite. Comme on pouvait s’y attendre, le site est rempli pour voir le septuor australien, on le sait il y une grande histoire d’amour entre les mélomanes de Québec et The Cat Empire. Ça dansait jusqu’à la fontaine de Tourny même. Le groupe venait défendre son tout nouvel album « Birds in Paradise » sorti en mars dernier, d’ailleurs on a eu la chance d’entendre Blood on the Stage ma préférée de cet opus, vraiment un banger. Le chanteur et multi-instrumentiste Félix Riebl nous offre une citation qui a particulièrement résonné en ces moments particulièrement sombres mondialement : « Everything that is happening in the world is fucked up, I want you all to look out for each other and celebrate music! » Une prestation complètement hallucinante de ce groupe qui ne s’essouffle pas, quel cadeau du FEQ de pouvoir le voir gratuitement en plus.
Ce soir
Bon, on le sait, y’a Def Leppard et Wyclef Jean aux scènes payantes, mais pour votre équipe préférée, ça se passe sur… LES SCÈNES GRATUITES encore une fois! Pendant que Jacques se met en mode découverte à Place d’Youville (Nathalie Froelich, Dolphin Hyperspace – qui a fait capoter beaucoup de monde à La Noce – et MISC), c’est au tour de Maxime de profiter d’une soirée confortable à Hydro-Québec où Virginie B, Les Shirley et Choses Sauvages promettent une soirée électrisante (si les orages se tiennent loin).
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