Charlotte Brousseau – Photo : Jacques Boivin

De Québec à la Gaspésie avec Charlotte Brousseau et Luan Larobina

6 juin 2025

Frankie Rose

Jacques Boivin

Le premier album de Charlotte Brousseau, intitulé « Plus de fleurs que de fleuve », est comme une promenade dans la nature. C’est un moment de réflexion et d’aventure, accentué par l’intégration des sons d’ambiance, tels que le bruit des vagues, le chant des oiseaux et les voix des enfants dans la rue. Au Pantoum, le 24 mai, elle a présenté son univers en compagnie de ses musiciens. Luan Larobina a commencé la soirée en nous transportant vers la tranquillité du bord de l’eau, une ambiance qui s’est maintenue jusqu’à la fin.

Luan Larobina et la Gaspésie

Au Pantoum le 24 mai, c’est vrai que la vibe était tranquille. Quarante chaises étaient placées devant la scène pour les premiers arrivés. Quand Luan Larobina a commencé son show, elle était assise devant un micro omnidirectionnel avec Cédrik St-Onge à droite et Sandrine Masse au milieu. Ils ont interprété Les oies, une chanson calme et rêveuse qui ouvre son nouvel EP « CASA ». Sur scène ce soir-là, la toune était encore plus intime. Ensuite, elle a joué Toutes les saisons, qui inclut des petites touches espagnoles à la guitare et aux paroles.

« CASA », sorti en avril dernier, est une exploration de son identité et un hommage à son héritage latino-gaspésien. Née en Gaspésie, où elle habite toujours, elle intègre sa région dans sa musique. « J’ai un coup de cœur pour mon coin de la Gaspésie, le secteur de Gaspé, Percé et Coin-de-Banc. Ce sont vraiment de jolis endroits », m’a-t-elle expliqué avant le spectacle. « Un spot que j’adore beaucoup, c’est Pointe-Saint-Pierre. C’est entre mon village de Douglastown pis le village de Percé. » Cela l’a inspirée à écrire une chanson intitulée Pointe-Saint-Pierre. Même si c’était le soir au Pantoum, on avait l’impression d’être sous le soleil au milieu de l’après-midi. L’effet était similaire avec J’ai déjà rêvé à toi l’été, sorti en 2023. Pendant cette chanson, Sandrine Masse jouait de l’alto et la voix de Cédrik s’ajoutait à ses « la la laas » harmonieux.

Depuis son premier EP, « Ça parle de nous », la musique de Luan Larobina est devenue plus vivante et texturée. « C’est vrai que ça a beaucoup évolué, tout a changé musicalement depuis mon premier projet », a-t-elle dit. « Quand j’avais 16 ans, j’écrivais des chansons sans trop savoir ce que je voulais. » Pour la création de « CASA », elle a travaillé avec Cédrik St-Onge à la réalisation. « Il vient aussi de la Gaspésie faque on a un langage similaire et des choses qui nous inspirent en commun. J’ai toujours trippé sur sa musique, sur le son qu’il proposait, faque je voulais vraiment ramener ça à mon projet. » Le résultat est atmosphérique et léger. Sur scène, cependant, l’approche était acoustique, ce qui nous a permis de nous concentrer davantage sur les paroles et le beau rapport entre Luan et Cédrik.

« En écoutant ma musique, j’aimerais que les gens arrivent à voyager en fermant les yeux », a-t-elle dit, concernant ses espoirs pour cette soirée-là. « Peut-être pour un petit moment, ils ne sentiront pas qu’ils sont dans une salle de spectacle, mais au bord de la mer. Ce serait nice. » Mission accomplie.

Charlotte Brousseau : Québec et ailleurs

Comme Luan Larobina, Charlotte Brousseau s’inspire beaucoup de son environnement. Pour elle, c’est plutôt la ville de Québec, la nature qui l’entoure, et les petits voyages qui la rapprochent de chez elle. Par exemple, Au bout de ma rue parle de quand elle habitait dans le Vieux-Québec et le son des enfants qu’on entend dans la chanson vient d’ailleurs. « J’entendais souvent des enfants courir ou crier, mais je ne les avais pas enregistrés », a-t-elle expliqué lors d’une entrevue la veille du spectacle. « En 2023, après avoir fini tout l’enregistrement en studio, je me suis dit que j’allais ramasser les sons qui manquaient pendant un voyage à l’automne. Je pense que le son des enfants qu’on entend a été enregistré en Italie pis en France, dans une cour d’école pis dans la rue. »

Ce sont les petites touches qui ajoutent une beauté immersive aux chansons. Sainte-Pétronille a été écrite à l’île d’Orléans, dans l’ancienne maison de sa tante. « C’était une des premières chansons que j’ai écrites, je pense en 2017. La mélodie aussi avait été écrite un peu avant que je comprenne que je voulais faire de la musique dans la vie. » En écoutant la chanson, on se sent à l’île, même si les vagues qu’on entend ont été capturées en France. « Il y a le fleuve Saint-Laurent que j’ai pris à l’île d’Orléans. On l’entend sur Pit-Pit (La baleine II), » a-t-elle confirmé. Les oiseaux qu’on entend dans Pour endormir nos colères en marchant entre autres viennent d’un vinyle. Charlotte a choisi les oiseaux qui correspondaient le mieux avec l’ambiance des chansons.

Au Pantoum, l’auteure-compositrice-interprète était accompagnée par ses musiciens, dont Antoine Corriveau, coréalisateur de l’album, et Sandrine Masse. Elle a commencé toute seule, assise au bord de la scène, pour jouer une chanson inédite qui s’appelle Tout bas. Ensuite, Sandrine est remontée pour Retenir la nuit. Pendant Endormir nos colères en marchant, Antoine [Bourque] jouait au saxophone et le reste des musiciens les a rejoints. Tout le spectacle était une combinaison d’intimité et de collaboration. Il y avait aussi des surprises : un duo super doux avec Juste Robert, qui a interprété sa chanson Des Drapeaux Blancs, et la présence de Luan Larobina pour Entre les balcons.

« On se promène beaucoup pendant mes chansons », a dit Charlotte à la foule avant de nous transporter à Montréal via La baleine. Cette chanson parle de la baleine qui est apparue dans le fleuve Saint-Laurent en 2020. Puis, elle a expliqué que même si la baleine est morte, elle aime imaginer que la baleine continue à vivre dans les nuages.

« Vu que mes paroles font référence à la nature et aux sentiments, j’invite les gens à faire revivre l’enfant en eux pis à ne pas avoir peur d’être sensibles », m’a expliqué Charlotte  pendant notre entrevue. On peut dire que « Plus de fleurs que de fleuve » est un petit univers qui capture les moments précieux. Comme elle a étudié le cinéma avant de se lancer en musique, des éléments visuels font toujours partie de sa créativité. « Tous les jours, même à travers ma fenêtre et quand je me promène en ville, j’observe beaucoup autour de moi. Souvent quand j’écris, j’ai un esprit de réalisatrice, donc mes textes sont très visuels. »

Charlotte Brousseau est originaire de Québec, où « Plus de fleurs que de fleuve » a été enregistré, et les chansons de l’album sont personnelles. Que ce soit dans la ville, ailleurs au Québec ou en Europe, l’artiste a laissé son imagination jouer avec ses observations pour nous encourager à errer aussi.

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