Pol – Photo : Félix Pomerleau

Dans le cabinet de curiosités de Pol

15 mai 2025

Frankie Rose

Le premier album de Pol, le projet solo de Raphaël Laliberté-Desgagné, est une aventure dans le familier et le mystérieux. Composé d’ambiances psychédéliques, les chansons du « Cabinet de curiosités » nous encouragent à plonger dans nos souvenirs et nos réflexions sur la vie. Il y a des morceaux ensoleillés, comme Momo qui ouvre l’album, et Horizon. Il y en a d’autres comprenant des influences jazz, indiennes et africaines, tous avec des instruments variés. « Je m’amuse et créer mes chansons, c’est vraiment comme un jeu. Avec les paroles, je m’assois et c’est un travail. C’est moins instinctif, alors qu’il y a plus de laisser-aller dans la musique », explique Raphaël lors de notre rencontre dans le quartier Saint-Jean-Baptiste un jour de pluie.

Pol, le projet

Ce cabinet de curiosités est donc intriguant, autant pour Pol que pour les auditeurs. On voyage à travers les genres et on découvre probablement quelque chose de nouveau avec chaque écoute. « Il y avait plein d’instruments. Une fois que j’ai eu la base d’une chanson, j’ai stacké les affaires que je trouvais belles. J’ai enregistré la base, et ensuite ma voix la plus neutre possible. Après ça, j’ai stacké tout le reste », dit-il quand je lui demande quels instruments il avait utilisés. « J’ai même pas écrit tous les instruments sur la pochette. J’étais comme : j’ai fait le reste, découvre-les toi-même! »

Raphaël Laliberté-Desgagné est bien connu sur la scène musicale de Québec. Il participe de manière fondamentale aux projets de Clara Dahlie et Valence, et on le voit sur scène avec Gabriella Olivo et Bønanza, entre autres. Pol est sa façon de se laisser aller et de faire exactement ce qu’il veut sans pression ni contraintes. « La pandémie était la première fois depuis que j’étais jeune que j’avais l’espace de faire ce que je voulais. Avoir cette liberté-là m’a permis d’exprimer mes idées librement sans avoir la pression de créer pour une raison. La pandémie m’a permis d’explorer plein de genres de musique et vraiment jouer ce que j’avais le goût de jouer », explique-t-il. C’était donc pendant cette période-là que l’idée de Pol est née. « Je pense que le monde dans lequel on vit me satisfait pas, donc j’avais besoin de créer un monde qui me semblait meilleur et qui m’intéressait davantage », ajoute-t-il concernant l’évolution de l’album.

En raison de cette exploration, les chansons sont personnelles. Souvent, il y a des références aux gens dans son entourage et des anecdotes qui les accompagnent. Léa, Élucubrations d’Éric, Mélodie et M. Aho, ce ne sont que quelques exemples des personnages — on en trouve tout au long de l’album. « Je cache quand même les noms, même si les gens savent de qui je parle. Même si ce sont des histoires qui sont proches de moi, j’essaie de les écrire de façon à ce que les gens puissent s’y reconnaître, comme si c’était universel ». Abat-jour était la première chanson que Raphaël a créée pour son projet tandis que M. Aho était la dernière.

« Quand tu commences un album, t’es une personne, pis quand tu le finis t’en es une autre. C’est comme toutes les choses dans la vie, on est pas la personne qu’on était il y a deux ans. On traverse beaucoup, pis quand tu sors un album il y a des chansons qui ne te représentent plus. Il y en a que j’aime moins aujourd’hui mais je voulais les sortir parce qu’il y a peut-être des gens qui se retrouvent là-dedans. M. Aho est la dernière toune que j’ai enregistrée. Je l’ai écrite beaucoup plus tard et j’étais comme : ahhh il faut que je la mette sur l’album. Donc, j’ai rappelé les gars, on est retourné au studio, pis on a enregistré celle-là. C’était vraiment nécessaire, j’avais besoin de l’ajouter! »

Le spectacle

L’album au complet est immersif, dans le sens où le son est légèrement hypnotique et les paroles, chantées comme un chuchotement, s’écoulent tranquillement. Pour présenter l’album, Pol a décidé de faire une représentation intime au lieu d’un spectacle traditionnel, pour que les gens puissent vraiment se connecter à la musique. « Le concept, c’est que ce sont des concerts intimes devant 6 ou 7 personnes. Tu choisis 3 chansons comme si tu faisais une playlist. Ces 3 chansons-là, on joue directement en studio, pis ce qu’on joue est enregistré pour faire un album live. Je voulais expérimenter avec ce qui se passerait si on enregistrait un album avec le public et voir comment le public influence notre jeu pis si le public vit cette expérience différemment ».

Par conséquent, le public n’entendra pas le band par des haut-parleurs, comme c’est habituellement le cas lors d’un spectacle, mais avec des écouteurs. On a l’impression que l’ambiance des chansons sera intensifiée, que ce soit la lenteur et la mélancolie de Janno, ou les vibes décontractées d’Abat-jour. « C’est quelque chose qui me représente plus que faire de la scène. J’adore ça avec d’autres projets, mais, moi, je suis moins showman. C’est vraiment la musique qui est la plus importante dans ce projet. J’ai envie d’offrir une expérience plus d’écoute qu’une expérience visuelle ».

En somme, « Cabinet de curiosités » est un exemple du fun qu’on pourrait avoir en créant de la musique. Chaque chanson ressemble à un petit univers introspectif, né d’une expérimentation avec une multitude d’instruments. Peu importe si on est musicien.ne ou non, la musique en général est un monde en soi, intriguant et dans lequel on peut se reconnaître.

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