Ce samedi 3 mai a lieu la première soirée des Nuits psychédéliques de Québec qui propose maintenant une nouvelle formule étalée sur l’année. Ce soir sont à l’honneur trois formations montréalaises avec deux lancements d’albums pour Bonewaves et Population II, mais aussi une solide performance de Priors.
Bonewaves
Bonewaves électrise le Pantoum avec un set à mi-chemin entre le surf-psychédélique et le garage-rock, quelque part entre Dick Dale et Dead Meadow. Autant dire que, ce soir, je me sens sur mon X. Le tout nouveau groupe montréalais composé de Jérémi Dallaire (Guitare soliste, voix), Arno Jan (guitare, voix), Christophe Grandjean (basse) et Jonathan Charron (batterie) vient de sortir son album « Eternal Surfer » le 16 avril (c’est un vrai petit bijou pour les inconditionnels du surf-rock). Le quatuor enchaîne les morceaux instrumentaux avec une intensité introspective palpable. Opération Mangouste frappe fort avec son groove stoner et l’énergie brute du chanteur. Brasilian Cocaïne Shark amuse avec son concept absurde et ses paroles minimalistes — soit dit en passant il y aurait vraiment de la coke dans des poissons à Rio de Janeiro. King Fishammer ralentit le tempo avant de repartir en solo rapide, simple et efficace. La dernière pièce, clin d’œil évident à Nirvana, clôt un show simple, bruyant, et foutrement efficace.
Priors
Vient le tour d’une autre formation tout autant montréalaise, Priors, qui nous amène dans les retranchements de post-punk-garage bien rodé. Le chanteur Chance Hutchison, fraîchement quadragénaire, déborde d’énergie, propulsé par des rythmes binaires de la batterie d’Andrew Demers et les riffs lourds de Max Desharnais, Sébastien Godin aux guitares et d’Alan Hildebrandt à la basse qui nous captivent d’entrée de jeu. À mi-parcours, le chandail de Chance revole, reflet d’un set physique et sans compromis. Le public, bien que réceptif, reste plutôt réservé comme captivé par la prestation. La voix se perd volontairement dans des effets de réverbération, ajoutant une texture psychédélique à l’ensemble. En fin de spectacle, l’énergie monte d’un cran : ça rappelle Thee Oh Sees. C’est nerveux, précis et bien exécuté — Priors confirme son expérience avec brio.
Population II
Cette soirée des Nuits psychédéliques s’achève avec une autre formation montréalaise que j’apprécie très particulièrement : Population II. Le groupe vient de sortir un troisième album sous le label Bonsound intitulé « Maintenant Jamais », je vous conseille d’ailleurs de l’acheter maintenant sinon vous le regretterez à jamais. Le trio est composé de Pierre-Luc Gratton (batterie et voix), Tristan Lacombe (guitare et claviers) ainsi que Sébastien Provençal (basse et claviers) et fait figure de proue sur la scène rock psychédélique francophone.
Pierre-Luc nous annonce dès le début du spectacle qu’ils vont jouer leur nouvel album au complet et plus si « ça pogne plus ». Le spectacle commence en force avec entre autres Le thé est prêt, le public est unanime et répond avec énergie. Le groupe est reconnaissant de cet accueil chaleureux :
« À chaque fois qu’on est à Québec c’est comme à la maison ! »
Bien que ce soit seulement leur deuxième présentation de l’album après Jonquière ce soir, la formation livre un spectacle très proche des sonorités de l’album! On se laisse planner et rêver sur des morceaux comme Poudreuse Blues, danser sur Mariano (Jamais je ne t’oublierai) et s’énerver sur i+i.
Pierre-Luc nous livre un interlude où il est reconnaissant d’essayer à la fois de faire un band de rock et un pays. À noter que le groupe est le seul de la soirée à laisser toute la place au français et se prononcer en faveur d’un pays. Vraiment de chics types!
Le spectacle s’achève avec la participation de Jérémie Brunet (du groupe BENEVOLE) qui prend d’assaut les claviers et nous offre avec le reste du groupe un bouquet final intense à souhait.
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