Silvasolum – L’entrée en matière

Par Stéfanie Cantin
Eh ben! Je ne visite pas assez souvent la scène metal à Québec, et clairement, je me le suis rappelé ce soir. Avec Silvasolum en première partie à l’Anti Bar & Spectacles, on est dans le registre du post-metal avec des aiguës de voix très bien contrôlés. Leur EP éponyme est sorti en février 2024 et c’est le repère chronologique pour leur auditoire. Le groupe est composé de Robin Chanon à la basse, Guillaume Campbell au chant principal et guitare, Charles Beaulieu (guitare et voix) et Frédéric Côté à la batterie.
Le groupe a commencé avec Prisonnier neuronal avec de lourds riffs et des contrastes rythmiques. Puis, ensuite, Avides qui débute sur des guitares graves et mélodieuses avant que le vocal embarque. L’attitude du bassiste est imposante, toutes ses frettes sont utilisées, comme celles des guitaristes. Le drum est à la fois étoffés, sur le temps et aérien. Donner du souffle aux joueurs, un espace aux compositions. La voix de Guillaume Campbell se ponctue entre la douceur, le grave et le scream bien ajusté. À la moitié de la prestation, le groupe se lance vers une chanson composée lorsqu’il était sous le nom de Psomb. Une pesante interlude met la table pour terminer avec la mélodieuse et engagée Percevoir L’illusion, troisième et dernier gros morceau du EP. Les pièces sont savoureuses, on entend bien les paroles et en comprend le sens, ce qui donne une profondeur à leurs compositions.
SCARE – Crier son anxiété sans gène

Par Maxime Beaulieu
Ça y est, c’est la fin de ce festival marathonien qu’est Le Phoque OFF 2025. Quoi de mieux pour terminer ce parcours que le lancement d’un album intitulé « In The End, Was It Worth It? » La route d’un nouvel album pour un groupe underground est parfois sinueuse et tumultueuse. Ça a clairement été le cas avec SCARE alors que même une fois enregistré, le chanteur Phil « No Fun » exprimait des doutes face à l’avenir du groupe. Je me souviens avoir discuté avec lui après le spectacle de juillet dernier au Centre: Hub Créatif à ce propos et que la réponse du public lui a finalement donné une bonne tape dans le dos. On est sept mois plus tard et enfin l’album a vu le jour, un merveilleux objet d’ailleurs alors que chaque vinyle de couleur est une version unique, mention spéciale à Louis Ladouceur Mackay chez Le Vinylist pour ce superbe travail. Mais qu’en est-il du contenu du microsillon? C’est du SCARE, il n’y a pas de doute. C’est violent, intense, angoissant, cathartique. Le mix est vraiment splendide, donnant une grande place aux riffs et aux solos de Gabrielle Noël Bégin, c’est d’abord la guitare qui m’a fait capoter sur cet album. Ensuite on a la batterie, qui est jouée sur l’album par François Nicolas Fortin, qui est d’une intensité sans borne, beaucoup de « passes » m’ont agréablement surprises par leur originalité. La basse bien grasse ajoute beaucoup d’agressivité aussi, et bien sûr on a les cris tonitruants de Phil tout au long de l’album qui soulignent ses angoisses, ses haines et ses peurs. On m’avait averti qu’il y avait deux chansons plus mollo sur l’album, Doomynation et Doomynation 2 qui terminent chacune une face du vinyle, mais c’est selon moi deux moments forts du projet, ce sont deux pièces un peu plus mélodiques mais pas si calmes que ça pour autant, j’ai adoré. Sinon, d’autres coups de cœur de l’album sont les chansons Jeanne Dark et Harakiri Ton Industrie. C’est définitivement un projet que je ne me tannerai pas d’écouter de sitôt, fait que oui, finalement, ça en valait la peine!
Bon, malgré tout, il y avait quand même un spectacle du groupe duquel il faut parler. Suite à l’enregistrement de l’album, c’est maintenant Xavier Laprade qui est le batteur et Jonathan John est le bassiste, deux excellentes additions dans le groupe. D’entrée de jeu, le chanteur nous annonce que ce sera le show le plus long depuis toujours de SCARE, au grand plaisir du public présent. Si sur « In The End, Was It Worth It? » c’est la guitare et la batterie qui brillent, il est dur en spectacle de regarder ailleurs que Phil qui ne cesse de faire des singeries. Il habite la scène, et la salle au complet en fait, d’une telle prestance, sautant de tous bords tous côtés, escaladant le bar et même visitant le moshpit. On a aussi pu voir Nate, l’ancien bassiste, nous crier quelques paroles, un moment touchant entre lui et Phil. Il y a également Kevin Martel du groupe Easy Pain, mais aussi le graphiste derrière le nouveau logo, la pochette de l’album et la nouvelle marchandise de SCARE, qui est venu pousser quelques paroles sur scène. Bref, tout un show de la part du groupe qui est visiblement bien appuyé par la communauté hardcore et métale de Québec, ça terminait ce festival d’une grosse façon.
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