Le 7 février dernier, le Pantoum accueillait de la grande visite alors que Gus Englehorn est venu nous présenter les pièces de son plus récent album « The Hornbook ». Avec une première partie assurée par la formation Blesse, ce fut une belle soirée de rock et de folk qui a fait énormément de bien à nos oreilles.
Blesse
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Le trio composé de Léo Leblanc, Xavier Touikan et Charles-Antoine Olivier a pris du pic depuis sa naissance en toute urgence à partir des cendres de Zen Bamboo. Jouant à cinq pour l’occasion, Blesse a offert une prestation pas piquée des vers s’appuyant sur les pièces de son plus récent EP « Problèmes » sorti l’année dernière. Une proposition très colorée et rythmée aux mélodies accrocheuses et aux rythmes entraînants qui a bien réchauffé la foule avant le programme principal de la soirée.
Gus Englehorn
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On l’aime donc, Gus Englehorn, à Québec! L’auteur-compositeur-interprète originaire de l’Alaska, qui a habité quelques années avant de s’envoler pour Hawaii (pour le moment… Gus a vraiment l’âme d’un troubadour nomade), avait beaucoup de fans dans la petite salle de la rue Saint-Vallier, et plusieurs connaissaient déjà bien les pièces du dernier album sorti juste une semaine plus tôt.
Faut dire que « The Hornbook » est un album très engageant. Construit un peu à la manière d’un livre pour enfants (« hornbook » veut dire « abécédaire »), l’album fourmille de courtes histoires qui nous font voyager avec l’artiste et sa partenaire Estée Preda (qui marque le rythme avec énergie). Musicalement, on est dans un savant mélange de rock qui couvre pas mal toutes les décennies, du rock and roll au garage avec une petite touche de fuzz ici et là. C’est fichtrement bien foutu, et sur scène, on oublie très rapidement qu’ils ne sont que deux tellement leur musique envahit l’espace scénique.
Mais la grande force de Gus, c’est le récit, le fameux storytelling, celui qui sépare les gens qui ajoutent des mots à leur musique et ceux qui mettent de la musique sur leurs mots. Gus fait partie du dernier groupe. Si on ne pouvait coller qu’une seule étiquette à l’artiste, ça serait sans aucun doute celle de « folk », dans la plus pure tradition du terme (les puristes ont fini par s’habituer à la guitare électrique après Dylan à Newport). Ces petites histoires qu’il nous raconte, on a tendance à les écouter très attentivement, même si la musique nous fait taper du pied et hocher la tête. Englehorn sait jouer avec nos neurones, et il sait mettre l’accent aux bons endroits pour qu’on ressente pleinement les émotions qu’il véhicule.
Sur scène, ça se transpose très bien, même si bien entendu, on se concentre un peu moins sur les paroles et un peu plus sur l’ensemble. Gus a une présence scénique imposante, chantant les yeux grands ouverts, le sourire aux lèvres, pendant qu’Estée drumme sa vie. Que ce soit pendant des morceaux plus rock comme Thyme ou Metal Detector ou des magnifiques ballades sixties comme Roderick Of the Vale (vraiment sublime), c’est un voyage sonore très engageant, surtout lorsqu’il est accompagné d’éclairages très pantoumesques.
Gus a également revisité quelques morceaux des premiers albums, et c’est là qu’on a vraiment pu apprécier toute l’évolution chez l’artiste. Combien son écriture est devenue plus fine et subtile au fil du temps.
On en aurait repris encore en masse.
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