Télégraphe jungle et Pypy au Pantoum, 25 octobre 2024

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Télégraphe jungle

Télégraphe jungle, c’est Jess Roze (chant, basse), Nicholas Gélinas (Batterie) et Mertin Poolin-Légaré (guitare). Je dois dire que j’ai été pris de court, n’ayant pas pris le temps d’écouter leur stock et ne connaissant que le matériel de Mertin, issu du groupe Crabe entre autres, je m’attendais à quelque chose de plus expérimental. Pourtant, c’est un univers quasi pop post-rock qui s’est déployé, porté par une chanteuse à la voix puissante, rappelant les intonations sombres et saisissantes de PJ Harvey sur une trame instrumentale digne de Dinosaur Jr. ou Sonic Youth. La comparaison est d’autant plus vraie que les paroles sont uniquement en anglais.

On notera que Mertin ne manque pas d’humour :

« C’est notre premier show à Québec en 15 ans sinon on fait juste jouer à Montréal ou Salaberry-de-Valleyfield. » À noter que leur premier microalbum date de 2018.

Malgré un certain classicisme dans les structures des morceaux — chorus-refrain-chorus-refrain-solo-fin — le groupe livre une belle prestation sans pour autant se démarquer ni offrir de coup d’éclat. Le batteur apporte toutefois sa pierre à l’édifice en poussant la note sur chaque chanson, ajoutant un chœur en symbiose avec la voix de Jess.

Pypy

Vint le tour de Pypy. La formation a su électriser le Pantoum dans un spectacle surprenant, véritable décharge d’énergie brute. Dès les premiers instants, le groupe ressemble à un boys club privé avec Roy Vucino à la guitare, Philippe Clément à la basse et Simon Besré à la batterie tous vêtus de leurs plus belles chemises. Ils enchaînent des pyramides de riffs plus solides que des tonnes de briques. La pièce maîtresse de leur précédent album fait son apparition, Annie-Claude débarque sur scène pour introduire Pagan Day, un album de 2014 qui, bien que pas tout jeune, est toujours aussi percutant!

La première chanson du nouvel album « Sacred Times » sorti il y a à peine une semaine, Lonely Striped Sock, nous plonge dans un univers math rock énigmatique. Annie-Claude possède une présence scénique magnétique, elle n’hésite pas à nous inciter à nous rapprocher pour mieux saisir l’essence de la performance. Durant New York, l’énergie grimpe d’un cran : elle se fraye un chemin dans la foule, déclenchant un moshpit effervescent. Ici, le chaos est libérateur, la foule en redemande.

Entre deux morceaux, l’ambiance reste décontractée; Annie-Claude va même se chercher une bière. Le jeu de scène d’Annie-Claude rappelle parfois celui de Karen O des Yeah Yeah Yeahs, avec cette même intensité désinvolte et authentique. Les musiciens, eux, offrent une prestation impeccable, faisant bien plus que « livrer la marchandise ». C’est à ce moment qu’un spectateur improvise une corde à danser avec le fil du micro, la chanteuse n’hésite pas à renchérir dans le jeu avec la foule même une fois la chanson terminée.

Sur She’s Gone, on plonge dans un trip captivant, intensifié par le punk frénétique de I’ve Give a Fuck, claque finale chaotique et jouissive. L’ovation est unanime, le groupe nous offre même un rappel.

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