Ce vendredi 20 septembre le coldwave et le post-punk étaient à l’honneur au Pantoum. Au menu, on retrouve la ténébreuse montréalaise Laura Krieg, qui vole presque le spectacle de lancement de Palissade, toujours aussi percutant et introspectif.
Laura Krieg
Tel que se décrit l’artiste auto-gérée, auto-enregistrée et auto-produite (en fait toute est auto sauf la voix sans auto-tune), « Laura Krieg est un moyen d’auto-défense géo-critique, une vague froide de pop brutaliste, une boite à rythmes, un micro et des paillettes argent. » Bienvenue dans une ambiance très post-punk/coldwave francophone des années 1980.
L’artiste montréalaise se présente toute vêtue de noire et chantant des paroles cyniques sur des rythmes binaires coupés au hachoir. Je n’ai d’ailleurs pas eu le dress code avec mon chandail rouge, mettons que Stendhal était à l’honneur ce soir.
Au milieu du spectacle, Krieg sort sa guitare Flying V sur la distorsion qui donne une tonalité très rock au spectacle. La chanson Fin du travail, vie magique est percutante, c’est un mix entre l’électro des premiers Metronomy et le post-punk de Frustration avec une basse omniprésente accompagnée d’un clavier des plus hypnotisants. Boîtes à rythmes et paroles minimalistes semblent être le leitmotiv de Laura et elle le fait très bien. Pourquoi s’encombrer d’un band quand on peut tout faire soi-même?
C’est certain que si vous n’aimez pas la répétition et le binarisme musical, vous n’êtes pas à la bonne place. Mais personnellement je trouve ça à la fois brutal et envoûtant. Je m’en vais de ce pas écouter en boucle son microalbum « Vie magique ».
Palissade
J’aurais tendance à dire qu’on ne présente plus Palissade à Québec, mais c’est important de savoir à qui on a affaire quand on découvre le groupe. On retrouve la basse de Martin Labbé, accompagnée de la guitare de Thomas Denux-Parent et les claviers/boite à rythmes de Catherine Roussel.
Le chanteur Thomas introduit ce spectacle de lancement très simplement : « Bienvenue à notre lancement de repères troubles. » Un homme de peu de mots mais de mots justes et poignants dans leurs pièces.
J’ai eu l’occasion d’écouter les quatre nouvelles pièces du nouveau simple paru au début du mois et je dois dire que les attentes sont hautes. Les pièces sont bien ficelées et les textes riches et d’actualité. Ce n’est pas non plus la première fois que j’ai l’occasion de voir le groupe, et je trouve que ce soir la voix de Thomas est moins profonde et investie. Reste qu’instrumentalement, le groupe est solide. Pour leur deuxième représentation depuis la sortie du microalbum « Repères troubles », on sent que la mécanique est rodée et sans anicroches. Bien sûr les nouveautés sont mises à l’honneur ce soir, néanmoins entendre le titre M’éloigner du précédent EP fait crissement du bien, comme un repère un peu moins trouble et très accrocheur durant le spectacle.
Le spectacle se clôt avec des nouveautés dont le hit Jours étranges. Considérez cette pièce comme le renouveau francophone de New order. Thomas, Catherine et Martin nous livrent une pièce à la fois rythmée, mélodique et lourde de sens. Au passage, avez-vous vu le clip réalisé par Samuel Matteau? Ça vaut le détour!
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