St-Roch XP – 5 septembre 2024

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Ah, St-Roch XP! Pendant trois jours, la rue Saint-Joseph s’anime, y’a des artistes qui jouent un peu partout, que ça soit dans le coin bio d’une épicerie ou dans un local désaffecté, en passant par le parvis d’une église. Des groupes qui ne demandent qu’à élargir leur public et qui donnent tout ce qu’ils ont le temps d’une, deux ou trois prestations d’une demi-heure. On regarde ça attentivement, une bière à la main, un petit snack d’un restaurateur du coin à l’autre, et on trippe souvent.

Aujourd’hui, on vous présente la première de trois parties de ce qui sera un très long compte rendu.

Crachat

Par Jaques Boivin

Quoi de mieux pour commencer une fin de semaine mouvementée qu’un trio qui fait du (bon) bruit? Avec Crachat, le punk-rock à paillettes est en vedette et maudit que je suis content d’avoir pensé à avoir apporté mes bouchons parce que j’aurais fait de l’acouphène. Justine, Lyziane et Maloue jouent fort, très fort, et vite, très vite. Sourire aux lèvres, plaisir évident, l’ancien rayon du linge de matante du Laliberté a rapidement été envahi par les curieux.ses qui passaient par là et on a vite été charmé par l’énergie contagieuse du trio. Les temps morts sont rares (heureusement, parce que les tounes sont courtes), le propos est tranchant, les riffs sont assassins, on avait déjà le ventre plein après un seul band!

Meghan Oak

Par Jacques Boivin

Changement de lieu, changement radical de beat. La Korrigane accueillait l’artiste pop Meghan Oak. La jeune femme au charisme certain et à la présence scénique qui déborde amplement de la petite scène de la microbrasserie de la rue Dorchester propose une pop lumineuse, touchante et entraînante, comme on peut l’entendre sur son plus récent simple Rien à faire (sorti après St-Roch XP). Entourée de ses deux musiciens (Zack Lalonde à la batterie et Samuel Choquette à la guitare), Meghan a même réussi à faire taper des mains les personnes qui voulaient juste siroter une bonne double IPA! On devrait la revoir très bientôt, je pense.

Super Plage

Par Sandrine Gauthier-Brown

Super Plage s’est produit sur la scène du Grizzly Fuzz pour ouvrir le volet en salles de St-Roch XP, et je peux vous dire que l’ambiance était bien festive. Vêtu de vêtements colorés et décontractés créant une atmosphère décalée, le trio composé du chanteur, compositeur, multi-instrumentiste et réalisateur musical Jules Henry, de la talentueuse Virginie B ainsi que de leur nouveau guitariste remplaçant Kèthe Magané, a su nous faire danser au son de leurs rythmes et leurs sonorités électro-disco. Le groupe a enchainé avec enthousiasme leurs succès aux paroles chaudes, sensuelles et suggestives créant une connexion palpable entre le groupe et le public à un point tel que le chanteur n’a pu s’empêcher d’aller danser dans la salle. Leur performance rafraîchissante, estivale et dansante a véritablement électrisé la salle. En ce début de septembre, on peut dire que Super Plage a fait rallonger notre été le temps d’une soirée.

Vice E Roi

Par Maxime Beaulieu

Une de mes découvertes préférées de l’année, j’avais vraiment hâte de voir Vice E Roi en prestation. Le duo offre une pop dansante aux accents orchestraux, limite médiévaux, ça donne quelque chose d’assez épique. Le couple a en fait effectué un petit changement de style, évoluant plutôt dans le folk orchestral mais voulait offrir une musique un peu plus dansante. On a même droit à des versions modifiées de leurs vieilles chansons pour s’approcher au style de l’excellent nouvel EP « Pour les gens tristes et gentils ». C’est sur la grosse scène de la Place Jacques-Cartier que je les ai vu performer et on sent que leur musique réussit à convaincre les passant.es de venir s’installer devant le stage.

Bald Mice

Par Gilles Deleurme

Si vous cherchez la définition de punk-garage-anglo-Keb, vous tomberez sûrement sur le groupe Bald Mice. Ça fait seulement un an que la formation menée par Olivier Narbonne (voix, guitare) et Mathieu Roy (batterie, voix) existe et pourtant on sent que le groupe est solide. Musicalement, on ne passe pas par quatre chemins avec un batteur qui frappe solide, c’est simple, percutant et efficace. Ajoutz à cela la voix rauque, la distorsion et la basse efficace et tout est là pour recréer une ambiance très grunge des années 90 de Détroit ou Washington DC. À la demande du chanteur, le moshpit lève sur le tapis défraichi du Laliberté pendant une minute et quart. Cela donne un bon avant-goût de ce à quoi un prochain spectacle de Bald Mice sera.

Ada Oda

Par Gilles Deleurme

Ada Oda c’est une formation bruxelloise initiée par César Laloux (Claviers, textes) et mise en valeur par le chant italien de Victori Barracato, sans oublier Clément Marion à la basse, Alex De Bueger et Aurélien Gainetdinoff à la guitare. C’est pop, garage et surtout très entraînant : une énergie hors du commun qui fait du bien. Ils nous livrent au complet leur unique album « Un Amore Debole » présentant des teintes de math-rock de pop italienne des années 80 : un mélange osé et efficace. Mais attention, la voix punk insoumise de Victori punk accompagnée de guitares des plus entraînantes sont parfois des plus déstabilisantes. C’est définitivement MA découverte de l’année, une performance que je ne suis pas près d’oublier avec de la danse en ligne sur IL Caos en prime.

Matt Moln

Par Sandrine Gauthier-Brown

Je l’ai découvert lors de la finale locale de Cégep en spectacle au Cégep de Sainte-Foy, et j’avais eu un coup de cœur. Quelques années plus tard, à Star Académie, je l’ai revu, et maintenant il brille sur les scènes du Québec avec une identité unique. Accompagné de son ami François-Gabriel Marcotte, Matt nous a transportés avec ses compositions douces et mélodieuses, rappelant notre Louis-Jean Cormier national. Sa musique réconfortante a séduit le public, murmurant des éloges. Entre les étalages de produits bio, cette performance intime a créé un moment unique, comme un petit secret partagé entres ami.e.s.

LECOQ

Par Gilles Deleurme

Après une intro narrative digne d’un roman de fantaisie, Olivier Amyot Ladouceur alias LECOQ nous présente sa première pièce muni de sa basse et simplement accompagné d’un batteur et d’un pad électronique. Quelque part entre la poésie et le trip hop, LECOQ nous propose définitivement un projet original mêlant inspirations orientales et punk qui fessent toute. Quelle surprise de voir un tel éclectisme dans les genres et arrangements. Ce n’est pas tous les jours qu’un artiste passe de musique électronique ambiante à du hip hop des années 90 à la Souls Of Mischief en français! On retiendra cette magnifique maxime de l’artiste autodidacte pour clore le spectacle : « Ça prend du courage d’être quétaine et d’être capitaine de son propre navire. »

Sandra Contour

Par Sandrine Gauthier-Brown

Fidèle à son habitude, Sandra Contour a ouvert son spectacle avec son cellulaire en main, lançant J’ai pas de visite dans une ambiance familière. La visite était bien au rendez-vous pour cette chouchou de la scène musicale de Québec. En harmonie avec son contrebassiste, la douceur de leur musique emplit l’espace, et sa sympathie est contagieuse. Impossible de ne pas tomber sous son charme avec ses textes drôles et bien écrits. Sa chanson La folle aux chats a même provoqué des miaulements du public. Sa boîte lumineuse, présentant des croquis pour Histoire de Botcheux, a enrichi ce moment, nous donnant l’impression d’avoir vécu un moment exclusif créé et joué juste pour nous.

Héron

Par Jacques Boivin

La dernière fois que j’ai vu Héron (le projet solo d’Henri Kinkead), l’artiste était seul. Là, dans le sous-sol plein à craquer des locaux de BLEUFEU, il était accompagné de trois musicien.nes qui ont donné à son folk-pop la couleur qu’on retrouve sur son microalbum « Fontaine ». La petite cuisine avait pris des airs de feu de camp, on tapait joyeusement du pied en suivant le violon d’Elizabeth Moquin et la batterie de Jérémie Essiambre tout en récitant doucement les paroles des quelques chansons qu’on connaissait. La sensibilité très pop de Kinkead n’est jamais loin, mais ce projet plus roots fait énormément de bien.

Olivia Khoury

Par Sandrine Gauthier-Brown

Accompagnée par ses musiciens, Olivia nous a enchanté avec sa voix juste et envoûtante. C’est toujours aussi doux de l’entendre, et sa musique fait un bien fou à l’âme. Au fil du spectacle, elle nous a offert des chansons de son album, créant un moment introspectif où l’on avait simplement envie de se fermer les yeux et de se laisser porter. Lorsque j’entends la musique d’Olivia, j’ai l’impression d’écouter une sirène qui nous berce sur le bord de la mer  avec ses mélodies apaisantes. Avec des nouveaux projets qui sortiront bientôt, notamment une nouvelle chanson en novembre, nous avons bien hâte de découvrir ce qu’elle nous réserve.

Skye Wallace

Par Maxime Beaulieu

Jeune artiste de Toronto, Skye Wallace nomme Courtney Barnett, Patti Smith et Neil Young comme influences. J’étais donc bien curieux de voir ce que ça donne, j’ai assisté à sa performance au festif, au Parvis Desjardins. Une jeune chanteuse avec une belle énergie pop-punk qui donne vraiment le goût de s’arrêter pour l’écouter. La Torontoise tente de s’exprimer en français entre les chansons, ce qui ajoute à son charme. Elle est bien entourée par trois excellent.es musicien.nes question de bien agrémenter sa musique. Vraiment une belle découverte en cette première soirée de St-Roch XP.

Alphonse Bisaillon

Par Gilles Deleurme

De retour à l’ancien Laliberté, la foule est maintenant deux fois plus dense que pendant Bald Mice. Alphonse Bisaillon et son orchestre occupent la scène et une atmosphère quasi-cérémoniale y règne. Seul avec son piano, la foule assise, Alexandre redéfinit l’écoute contemplative, c’est beau, mélodique et quelle voix! La SOLITUDE (c’est le titre de la chanson) n’a jamais été autant été appréciée. On ressent le travail minutieux d’Alphonse, il n’hésite d’ailleurs pas à arrêter le spectacle si la note n’est pas sur le bon ton. Attention au hit Tout est accessoire! Apparait comme un OVNI, c’est très groovy, voire disco. Sortez vos plus beaux pads et calottes originales : Le party du jeudi soir est pogné. Voici comment remettre au goût du jour la variété francophone. La dernière chanson Blouse blanche, tout juste sortie des fourneaux d’Alphonse en témoigne. Le mix voix piano est très efficace.

Peter Peter

Par Sandrine Gauthier-Brown

Dès les premières notes de l’artiste, l’énergie était palpable  dans la salle. Il y a du beat, et ça donne rapidement envie de danser. Accompagné de ses quatre musicien.nes, Peter Peter a créé une ambiance entraînante.  Sur la scène, on peut y apercevoir beaucoup de synthétiseurs et autres machines électroniques qui enrichissent le son et y ajoute de la texture. Bien que les sujets de ses chansons sont mélancoliques, la musique était envoutante et faisait danser tout le monde. Les battements de la musique étaient s’y puissants  que mon cœur suivait le rythme et mes pieds ne pouvaient s’empêcher de bouger. C’était à la fois chargé en sonorités, mais tout de même aérien. On peut définitivement dire que cette performance musicale a bien clôturé cette soirée inoubliable pleine de chaleur et de bonheur!

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