Festival OFF de Québec – 13 juillet 2024

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Oh que c’en était une grosse, celle-là! Et avec les nuages qui se pointaient à l’horizon, on sentait la pluie arriver de loin! C’est ainsi que le Festival OFF de Québec a décidé de devancer ses spectacles de l’après-midi d’une demi-heure, question d’avoir le temps de tout remballer avant l’arrivée des orages.

Scoop : y’a pas eu d’orages.

Mais quand on sait combien l’organisation a pris des risques par le passé (on pense au show de Keith Kouna l’an dernier), il est rafraîchissant de voir la nouvelle équipe pécher par excès de prudence tout en offrant la totale!

Bon, assez blablaté, on passe aux artistes!

Lavande

Par Jacques Boivin

Oh qu’on avait hâte de voir Lavande en formule full band pendant plus de 15 minutes! Si vous avez vu la prestation de Meilo Spear-Lalande et ses bums au Phoque OFF, vous saviez à quoi vous attendre : de la belle petite dream pop avec beaucoup de mordant et un soupçon de groove, de beaux pets de guitoune avec Léopold Wasungu et Julien Moisan-Labelle à la six cordes, une section rythmique punchée avec Renaud Belles-Isles (batterie) et Louis-Solem Pérot (basse), et une attitude fort désinvolte, mais charmante, de Meilo, qui chante avec sa voix ensoleillée ses propres chansons, mais aussi cette fort belle reprise de Ferland (Le chat du Café des artistes).

Il reste encore un peu de travail à faire pour Meilo et sa bande (on perdait beaucoup de temps entre les chansons, et ce décrochage-raccrochage constant peut devenir éreintant à la longue), mais le charme de cette belle gang de bum·mes nous fait oublier ce petit défaut qui s’estompe lentement. On va continuer de suivre la progression de ce beau projet avec la plus grande attention.

Douance

Une autre artiste qu’on a vu évoluer beaucoup ces dernières années, c’est Alexandrine Rodrigue, qu’on a connue très folk doux avec Chassepareil avant de se lancer dans le rock aux accents grunge avec Douance. Accompagnée d’une équipe toute étoile (dont Marc-André Labelle à la guitare, Mélanie Venditti aux claviers et Raphaël Léveillé à la batterie), Alexandrine nous présente l’univers musical de son album « Monstre », sorti en février dernier. C’est bon, et derrière les guitares qui résonnent trop bien dans ce parc en fin d’après-midi, on reconnaît tout le talent de Douance. C’est du grunge/shoegaze plein de nuances, parfois entraînant, souvent introspectif, le genre de musique qui te donne l’énergie nécessaire pour te lancer dans une folle soirée.

Disons que ça mettait bien la table pour la suite.

Annie-Claude Deschênes

Par Maxime Beaulieu

Suite au spectacle d’Annie-Claude Deschênes au Pantoum en mai dernier, Jacques n’a pas cessé de parler d’à quel point c’était un bon show à quiconque voulait bien l’entendre. Évidemment, je me suis empressé d’aller écouter l’album « Les manières de table ». Une bombe électro-pop avec un côté expérimental fort intéressant. Je ne me doutais pas cependant qu’en spectacle c’était aussi interactif que ça. Du haut des marches qui forment la scène de la Place de l’Université du Québec, Annie-Claude nous offre les premières pièces seule, telle une DJ. Jusqu’à ce qu’on arrive à Phones, qui est en quelque sorte une réservation téléphonique au restaurant. C’est alors que toutes les conventions d’un spectacle de musique prennent le bord, la chanteuse commence à préparer une table aux abords de la scène avant d’y inviter deux convives. Au menu: crème fouettée, autant pour les personnes à table que les membres du public. Jusqu’à ce que Rox Arcand (Enfants Sauvages et d’innombrables autres projets) vienne s’en mêler pour faire une petite guerre de crème fouettée avec Annie-Claude. Pendant ce temps, deux musiciens habillés en moines ont pris possession de la scène. Ces deux moines devront d’ailleurs faire la vaisselle lors de la finale remplie de bulles de ce spectacle mémorable. Sans aucun doute ma prestation préférée de tout le festival OFF.

Hawa B

Par Sandrine Gauthier-Brown

Je n’ai qu’un mot pour décrire la performance d’Hawa B : WOW.  Il faut dire que je n’avais aucune attente en allant assister à ce spectacle présenté à 23 h 45 au Pantoum, à un point tel que je n’étais pas censée écrire, mais j’ai tellement eu un coup de cœur pour cette artiste que j’ai insisté pour le faire. 

On l’attendait impatiemment, Hawa B est arrivée sur scène toute vêtue de noir avec sa longue et impressionnante chevelure. Posée sur un petit tabouret en plein milieu de la scène, Hawa B a commencé, tout en sobriété, en nous hypnotisant avec sa voix plus qu’envoutante. Dès les premières notes, j’ai été saisie par la puissance vocale de cette femme. Ça n’a pas pris beaucoup de temps pour que le tabouret prenne le bord et que la chanteuse nous invite à danser avec ses rythmes dansants mêlant soul, jazz et rock alternatif, créant une atmosphère envoutante. Tout au long de sa performance, l’artiste nous a captivé avec sa féminité assumée et sa sensualité palpable, exprimées, entre autres, à travers des danses langoureuses et sa voix chaude. On a eu le droit à des rapprochements avec son guitariste et des moments de headbanging. De manière inattendue et théâtrale, elle s’est drapée d’une grande voile noire, nous offrant un instant de mystère et de contemplation. Sa musique captivante et sa féminité assumée m’ont inspirée et elles m’ont surpris par leur pouvoir évocateur, me laissant emporter pendant cette trop courte, mais intense prestation. Chaque note, chaque accord, était comme une invitation à se laisser emporter par la musique, à s’abandonner à la magie de ses mélodies magnétiques. Hawa B est définitivement une artiste qui gagne à être connue autant pour ses chansons mélodieuses, dansantes, sa voix veloutée et enveloppante que pour sa puissance sensuelle, son assurance et son authenticité. 

Le Venin

Par Maxime Beaulieu

C’était vraiment de la marde. Ce fut un excellent spectacle.

Bon, sans blague, Antoine Boily-Dugay, alias Le Venin, était davantage en mode provocation qu’en mode concert. Il crache partout dans la salle, empoigne des cellulaires, tente d’attraper l’appareil photo de ma collègue Maude en faisant un genre de lasso avec son fil de micro. On en oublie même parfois qu’on est à la base à un spectacle de musique. Le « chanteur » est accompagné de quatre guitaristes, pas nécessairement accordés, et d’un.e certain.e Loïc Lafrance au micro perche. Le punk en moi adore le chaos créé par cette performance, ceci dit, j’avais déjà vu Le Venin lors du Phoque OFF, donc l’élément de surprise n’était plus vraiment là. Il y a tout de même quelques moments accrocheurs dans la musique, mais ce n’est pas nécessairement ce qu’on se souvient le plus de ce court moment où le public semblait quelque peu bouche bée.

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