Un p’tit dernier show en salle avant le Festival d’Été, j’ai décidé d’aller me faire brasser la cage à l’Anti Bar & Spectacles pour une soirée post-métal le 28 juin dernier. Au programme: Quatre groupes d’un peu partout au Québec; À l’Ombre d’Héméra de Québec, Hardened de Drummondville, De Mal En Pire de Sherbrooke et Silvasolum de Québec, en plus du groupe ontarien Loversteeth.
À l’Ombre d’Héméra
J’avais vu À l’Ombre d’Héméra pour la première fois en avril et c’était tellement dans mes cordes que j’avais déjà hâte de les revoir en show. Le groupe, formé de Patrice Bouchard (batterie), Éric Turcotte (basse), Miguel Bélanger (voix), Éric Lachance (guitare), Loïc Paradis-Laperrière (guitare) et Pierre Breton (guitare), est monté sur scène à 20h pile pour ouvrir la soirée. On navigue entre le post-métal, le post-hardcore et le post-rock, bref « post-tout ». Il y a tellement d’émotion dans la voix criée du chanteur, jumelée à un mur de son produit par le trio de guitares, avec une grosse basse grasse qui résonne jusque dans le chest et des rythmes de batterie parfois hypnotisants, parfois assommants de lourdeur. Le résultat est définitivement efficace, c’est vraiment un groupe à voir en spectacle pour quiconque aime la musique lourde.
Hardened
Je connaissais de nom la formation Hardened mais je n’avais pas eu la chance d’en entendre encore. Dès les premières notes, j’ai compris que ça manquait définitivement à ma culture. Le groupe de Drummondville est formé de Guillaume Lambert (voix, guitare et bas dans les sandales), Mykee Bellavance (guitare), David Perrault (basse) et Kevin Lampron Drolet (batterie). Deux expressions me sont immédiatement venues à l’esprit: Ça bûche et c’est lourd. Probablement le groupe le plus lourd de la soirée, la formation offre un mélange de sludge, de doom métal et de stoner avec des gros riffs « dégoûtants », mais dans le sens positif du terme. Le quatuor vient tout juste de sortir l’album « Pale Eternal Fog » c’était donc leur lancement à Québec, et chose certaine, j’en suis ressorti vraiment impressionné.
De Mal en Pire
J’ai découvert De Mal En Pire un peu par hasard en voyant leur album « Sã Mo » dans une liste de nouveautés métal en mars dernier. Je croyais à la base que j’avais à faire à un groupe français puisque cette liste inclut rarement des groupes québécois, j’ai donc été agréablement surpris d’apprendre que c’était une formation de Sherbrooke. Encore plus agréablement surpris de les voir annoncer un spectacle à Québec. Sans rien enlever aux autres bands de la soirée, De Mal En Pire était définitivement le groupe que j’avais le plus hâte d’entendre, c’est vraiment une des mes plus grosses découvertes québécoises de l’année. Le quatuor formé de Rémi Brière-Aubé (voix et guitare), Mick Mongeau (basse et voix), Frédéric Smith (batterie) et Alex Plante (guitare) propose un post-hardcore puissant remplit de poésie, en français. Pour un premier opus, « Sã Mo » est un tout complètement immersif, où des pièces aux titres comme Cent Mots, Sans Maux, Cent Maux et Sans Mot se succèdent. C’est un travail particulièrement impressionnant, surtout pour un premier effort. Et en spectacle c’est tout aussi excellent, à un tel point que le guitariste du groupe suivant est monté sur scène en disant « Ça va être dur à suivre ça. »
Loversteeth
Le seul groupe non-québécois, ainsi que le seul groupe avec des claviers, Loversteeth poursuivait cette soirée. La formation post-rock d’Hamilton est composée de Brandon McCabe (voix), Zach Fratoni (guitare et claviers), Karl Lebel Viens (guitare et intéractions en françcais) et Charles Capretta (batterie) et Dan Mercuri (basse). Ce qui frappe immédiatement avec le groupe c’est l’aisance du chanteur sur scène, il a vraiment le don de motiver la foule à bouger. Si les autres formations étaient un peu plus discrètes dans leurs interactions avec le public, ici on a Brandon qui s’adresse directement à celui-ci entre la plupart des chansons. D’un côté c’est la formation la plus calme musicalement parlant mais d’un autre côté c’est aussi celle qui bouge le plus sur scène, on voit vraiment transparaître l’expérience sur scène du quintet, bien qu’il n’existe que depuis 2022. J’ai bien aimé ce que j’ai entendu, l’ajout de claviers donne une belle dimension à la musique du groupe, celui-ci s’est vraiment démarqué.
Silvasolum
Le dernier groupe de la soirée était Silvasolum qui lançait, lui aussi, un album. Un opus homonyme de trois chansons, 19 minutes. On est dans le post-métal avec des influences doom ainsi qu’un côté progressif. Le quatuor est composé de Guillaume Campbell (guitare et voix), Charles-Eric Beaulieu (guitare et voix), Fred Tremblay (batterie) et Robin Chanon (basse). Ce dernier domine la scène en étant au centre, sans chandail et en se callant des Smirnoff Ici pendant qu’il joue à une main, assez divertissant à voir. Outre cela, le groupe est vraiment solide, on sent une belle cohésion entre les quatre membres qui n’hésitent pas à bouger beaucoup. J’ai bien aimé le côté un peu plus expérimental de leur musique, des moments en peu plus calmes et contemplatifs juste avant des moments plus lourds. Bien que, en toute honnêteté, je ne sois pas un grand fan de progressif, j’ai trouvé que c’était vraiment bien ficelé, surtout ajouté au côté un peu plus doom et pesant. Bref, une belle découverte pour moi pour terminer cette soirée.
Si vous avez lu quelques-uns de mes articles par le passé, vous vous douterez peut-être de ma principale critique. Il y avait un total de 23 musiciens qui sont montés sur la scène de l’Anti, que des hommes, aucune femme. Évidemment les cinq formations avaient clairement leur place dans ce spectacle, aucune d’entre elles n’aurait mérité de se faire tasser. Mais reste qu’un peu plus de diversité, ça ne fait jamais de mal. Mais c’est bien là ma seule critique de ce vendredi soir, car on avait une belle brochette de groupes, certaines découvertes, d’autres que j’étais heureux de voir ou revoir en spectacle, en plus d’une belle foule respectueuse.
Galerie photos