À l’Ombre d’Achigan à La Source de la Martinière

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Aaaah Achigan! Un groupe de la scène punk locale que j’adore, des gros riffs avec des paroles réfléchies et une petite pointe d’auto-dérision. Évidemment, lorsque le groupe se produit à Limoilou, j’ai besoin d’avoir une méchante bonne raison pour manquer ça! En plus, c’était enfin l’occasion pour moi de voir en spectacle À l’Ombre d’Héméra, un groupe local post-metal qui multiplie les commentaires positifs à son égard. Le tout se déroulait à La Source de la Martinière dans le cadre de la série Faut Que Ça Pousse le 6 avril dernier.

Achigan

« Ça dérouille! » lance le chanteur et bassiste Christian Jacques après la première chanson d’Achigan, la fantastique Mes parents sont racistes. Le quatuor marin est complété par Marc-Antoine Bastien et Guillaume Guité, tous deux à la guitare, et par Simon Viviers à la batterie. Le groupe de poissons nous livre les pièces fracassantes issues du plus récent opus « Les Procès Condamnés » tout en pigeant dans son répertoire plus ancien. La majorité des chansons est introduite par le chanteur principal qui a toujours les mots justes pour bien présenter les thématiques, comme pour parler du Bonhomme Carnaval, de paternité ou même d’inviter la foule à lever son verre pour célébrer la fin du Publisac. On prend le temps de  mentionner l’absence de femmes sur la scène pour ce concert, Christian fait monter son amie Josée C-Larochelle pour lire des poèmes de Marie Uguay, Denise Desautels et Anne Hébert en duo avec Guillaume. Un magnifique moment qui a permis de ralentir le rythme pendant un moment tout en soulignant l’importance des femmes dans nos vies. Suivant cette interlude, les pièces punk-rock du quatuor aquatique se sont enchaînées devant le moshpit qui s’était formé dans la salle de Limoilou, donnant tout son sens au nom de la série de spectacles « Faut que ça pousse ». Nombreuses étaient les personnes à connaître les paroles par cœur, question d’entonner les refrains en chorale. Une performance fort efficace du groupe fluvial local qui a su faire pousser la joie – et l’envie de révolution – dans le coeur du public. Si vous voulez voir Achigan en spectacle, le groupe sera de passage à Saint-Raymond en compagnie de Rouge Pompier, Crachat et Pam92 le 11 mai prochain.

À l’Ombre d’Héméra

Comme mentionné en introduction, c’était mon premier show du groupe post-métal À l’Ombre d’Héméra. Formé de Miguel Bélanger (voix), Pierre Breton (guitare), Dieter Christiaansen (batterie), Eric Lachance (guitare), Loïc Paradis-Laperrière (guitare) et Eric Turcotte (basse), eh oui, il y a bien trois guitares. Ça donne un genre de mur de son assez impressionnant qui nous envahit les tympans. Si le groupe se décrit simplement comme faisant du post-metal, on peut déceler plusieurs inspirations variées dans le son du sextuor. Si par moments on est dans le gros black métal dissonant à fond, on a des passages plus calmes et stoner alors que parfois on flirte avec le hardcore et même le screamo, le tout avec une grande part d’expérimentation grâce aux multiples effets de guitare utilisés. Niveau vocal on est dans le cri d’une puissance assez phénoménale alors que le chanteur fait les cent pas sur la scène, tout en se retirant à l’écart lors des moments instrumentaux question de bien mettre l’accent sur les musiciens. J’ai vite compris pourquoi j’avais entendu autant de positif au sujet du groupe, de chanson en chanson je suis de plus en plus impressionné par ce que j’entends. Les pièces réussissent souvent à me surprendre, prenant une direction inattendue question de constamment garder un intérêt élevé et intrigué. Vraiment un groupe avec une grande maîtrise musicale qui offre une excellente performance sur scène, une formation qui mérite clairement d’être plus connue des amateur.trices de métal en général.

Une autre merveilleuse soirée en compagnie de bands locaux qui viennent nous faire brasser la tête comme il se doit. Si au premier abord les deux groupes ne semblaient pas s’agencer tant que ça, au final ça n’importait peu pour le public présent qui a semblé autant apprécier le punk conscientisé d’Achigan que le métal expérimental de À l’Ombre d’Héméra.

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