Visite rare au Pantoum le 1er juin dernier! La dernière fois qu’on a vu Dear Criminals à Québec, c’était en pleine pandémie, avec « Lone Ride », où on avait la chance de voir le trio en privé le temps d’une chanson. Un moment d’une rare intensité que j’ai eu la chance de vivre en compagnie de ma douce moitié.
Depuis, Frannie Holder, Charles Lavoie et Vincent Legault (qui ont pourtant été des plus prolifiques dans les années 2010) se sont fait plutôt discrets, et si on se fie à la réaction du public en ce premier jour de juin, on était plusieurs personnes en manque de cette mélancolie si savamment illustrée.
Pour cette représentation, peu de nouveau matériel, on se promène un peu partout dans le répertoire. Suivant la douce Visions en ouverture, Take Rest nous ramène tout ce qu’on aime tant du trio : les voix de Charles et de Frannie qui se succèdent, puis se superposent en harmonie, pendant que Vincent dirige la trame musicale minimaliste. On se déhanche doucement sur Lala, on a le motton sur Plastic Flowers.
Dans la petite salle, on pourrait entendre une mouche voler. On est presque gêné de payer par carte au bar pour pas qu’on entende le maudit « Bip » du lecteur. On est captivé, non scusez, on est aspiré dans l’univers tamisé de Dear Criminals. Une chance que le groupe se permet quelques interventions avec un brin d’humour (et beaucoup de nostalgie en racontant la genèse de certaines vieilles – et moins vieilles – pièces), sinon on se serait probablement liquéfié.es sur le plancher. Déjà qu’on avait les yeux passablement humides (et c’était pas juste à cause des allergies…).
Le trio a été passablement généreux, jouant pendant plus d’une heure et demie. Moi qui voulais peut-être partir avant la fin pour attraper Caravane au Grizzly Fuzz, en entendant Plastic Flowers, j’ai décidé de rester au Pantoum jusqu’à la fin. Je ne l’ai pas regretté. Lies in Blue m’a arraché quelques larmes et un grand sourire. Elle est irrésistible, celle-là. Sur scène, elle est un peu plus ludique, mais j’en reviens toujours pas de voir combien on peut vivre quelque chose d’aussi intense en se faisant envelopper dans cette douce écharpe toute feutrée.
Évidemment, on a pensé à faire scintiller la boule disco sur la pièce la plus dansante du trio, Slowdisco. J’dis « dansante », mais ça reste mollo en titi. J’vous ai-tu dit que les voix de Frannie et Charles se complétaient à merveille?
Enfin, après une longue soirée qui a passé aussi vite que les trois minutes et demie de mon expérience « Lone Ride », le groupe a joué Fuck the Stars en se donnant la réplique tout en se promenant au milieu du public.
Je suis reparti aussitôt. Question de ne pas péter la belle bulle dans laquelle Dear Criminals m’avait plongé. J’ai marché très vite sur St-Joseph en fredonnant Lies in Blue et en repensant à l’expérience que je venais de vivre une fois de plus avec cette belle bande d’artistes. Et en espérant qu’ils tiennent leur promesse de revenir, un moment donné, avec plein de nouveau matériel.
Pour que le temps s’arrête encore.
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