Ce 25 mai, nous tendons l’oreille au projet personnel d’Erika Angell (Thus Owls) qui s’inscrit dans l’expérimental. La scène est très sobre et l’assistance aussi. Nous sommes une poignée de personnes à l’attendre calmement pour qu’elle nous partage les pièces de son album « The Obsession with her voice » qui est paru le 8 mars 2024. Son premier album solo après 25 ans d’expériences musicales.
Dans l’intimité de la salle, la Suédoise Erika entre en scène et s’installe devant son clavier. Le public arrête de parler et lui adresse tout son attention. Elle fait des vibrations modulaires avec sa voix. À la deuxième pièce, elle change le rythme et aggrave sa voix, elle semble raconter ce que sont des mouvements, comment ils se déploient et comment la musique doit s’accorder à sa voix. Elle guide la musique qu’elle improvise et nous raconte sa démarche. Elle fait des motifs et des structures avec sa voix et son chant s’enchevêtre au beat box et au clavier. Les spectateurs s’assoient graduellement par terre pour l’observer et l’écouter, tant les motifs que la douceur de sa voix sont captivants. C’est au moment de Dress of Stillness, qu’une musicienne (Mili Hong) s’installe à la batterie pour entamer des mouvements de percussions étouffés et contrôlés. À la dernière chanson, Never tried to run, c’est la batterie qui dirige pour en venir à des boucles de vocales qui deviennent indissociables de la tonalité du synthétiseur.
À travers ses chansons, on perçoit le côté déjanté d’Erika lorsqu’elle fait des embardées chaotiques qui grichent et qui ne correspondent à aucune norme musicale. Elle a une voix, qui joue de ses talents, qu’elle sait moduler avec une main de maître, elle œuvre sa voix dans les règles de l’art. Elle performe avec audace et gentillesse. Érika Angell a certainement un don pour emmitoufler son public avec sa musique si singulière. Son titre d’album est évocateur et est tout indiqué avec sa proposition musicale. Chaleureusement à découvrir! On aime!
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