Sensei H et Cadence Weapon au Pantoum : Du Hip hop à découvrir

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En ce 1er mai, c’est une ambiance très intimiste au Pantoum. Le public n’est pas au rendez-vous, mais c’est dans ces moments-là qu’il se passe vraiment de quoi avec les artistes. Il n’y a pas de pression, on veut avoir du fun, certains veulent chanter, d’autres danser. On va se laisser orienter par le dynamisme naturel de Sensei H et de Cadence Weapon. C’est dans une ambiance brumeuse orangée et un écran de projection qui domine la scène que nous patientons.

Sensei H : Entière et déterminée

C’est à la dernière minute que Sensei H (Sirine Hassani) a été conviée à faire la première partie de Cadence Weapon. C’est avec la complicité et l’habileté de Mya Perrier en tant que DJ d’un soir (équipière de la régie du Pantoum) que la prestation se déroule. Sans prétention, Sirine, souriante et vêtue de blanc, nous lance 5 sens dont les paroles sont senties et libérées « J’avance avec mes propres valeurs, respect, paroles et humilité ». Elle poursuit avec Focus, qu’elle dit avoir écrite en 2021 dans l’intime conviction qu’elle allait percer dans le rap, et c’est aujourd’hui que ça arrive (en faisant référence aux Francouvertes, où elle est finaliste le 13 mai). On est dans le moment présent avec Sensei H et l’écoute de ses paroles témoignent de son parcours musical actuel. À la dernière chanson, Dernière Lune, on peut percevoir toute la détermination qui l’habite« Je commence à me sentir faible, mai il faut rester fort pour ce qu’il reste ».

À la fin, un spectateur lui a demandé de chanter Serpent, elle a décliné puisqu’il lui manquait des éléments de sono. Néanmoins, elle a promis de la chanter lors de sa prochaine visite à Québec, le 13 juillet, dans le cadre du Festival d’été de Québec. Sa prestation était courte et efficace. Elle est dans toutes ses aisances dans l’avancement à tâtons de ce qu’elle aspire : une femme intègre dans un univers de hip hop tourbillonnant.

Cadence Weapon : une prestation sans compromis

Basé en Ontario, Cadence Weapon vient présenter au Pantoum leur nouvel album « Rollercoaster » paru le 19 avril 2024. L’albertain Roland Pemberton (rappeur, chanteur) est accompagné de la DJ Jayemkayem, avec qui il collabore depuis deux ans.

La toile s’anime avec un fonds de glitches avec des images de visages qui se succèdent « Choose your character » et le bouton Start au bas de l’image. Entre en scène le rappeur Pemberton sur un beat électro très rythmé et une voix puissante, on peut entendre « I don’t wanna play your game ». Les interludes du chanteur sont faits avec humour, n’étant pas venu dans la ville depuis 15 ans, il mentionne son plaisir inégalé pour la poutine et la beauté de Québec. Tout pour attirer le public plus près de la scène. Pour la première moitié de la prestation, on est dans des secousses de rap pour arriver à une fluidité pop dansante dans la seconde moitié. La qualité des projections est impressionnante. Roland Pemberton descend à quelques reprises en bas de la scène. Peu de personnes pour le spectacle, mais le plaisir occupe très bien l’espace.

À la dernière chanson Night Service où la foule est dégourdie, des projections de vitraux défilent rapidement. Les couleurs sont vives, le public s’est dilaté pour occuper toute la salle du Pantoum, les gens ont carrément connecté à la musique de Cadence Weapon. Du hip hop intelligent, réfléchi et une prestation bien montée. Rassembleur, l’originalité de Cadence Weapon se trouve dans cet amalgame électro et son vocal rap alterné de pop pour certaines chansons. Ce spectacle aurait très bien pu afficher complet à Québec, c’est de la bombe en spectacle. À découvrir!

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