Mon amie Souffrance et Les Évadés : Une soirée éclectique au Pantoum

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Ce 5 avril, le Pantoum est presque complet pour Mon amie souffrance et les Évadés, Il faisait chaud dans la salle, les passionné.es de musique sont au rendez-vous. Quoi de mieux que d’une première partie expérimentale pour se diriger dans l’univers éclectique des Évadés. Belle soirée en musique au Pantoum.

Mon amie Souffrance : soyons grunge

En scène, montent les musiciens de Mon amie Souffrance : Sébastien Delorme (guitare), Vincent Gaboury (guitare), Claudia Gagné (bassiste), Daniel Hains-Côté (batterie et percussion). N’étant pas debout sur scène, il faut être près pour regarder les musicien.nes, le public s’approche naturellement. Silencieux, les musiciens sont repliés sur eux-mêmes et nous livrent des lignes de basses très présentes saisies de notes de guitare parfois mélodieuses, parfois plus anarchiques. Une batterie constante, parfois décalée. Une communication de plusieurs sentiments résonne dans leur musique qui s’exprime sans aucune parole.

Il y a des moments planants et des moments qui nous amènent à de l’introspection. On est parfois curieux d’entendre vers où la musique se dirige pour arriver à des endroits inattendus. Attentif, le public est très observateur à la prestation des musicien.nes. Mon amie Souffrance, c’est un style imprécis et nébuleux qui se compose de plusieurs envolées rythmiques. Une musique condensée qui se situe quelque part entre le post-punk et le prog avec de fortes tonalités de grunge. Le caractère grunge rappelle à plusieurs mélomanes le côté libre et rebelle de cette musique qui inspire et captive. Vers la fin de leur prestation, s’ajoute sur scène la violoniste de Les Évadés pour la magnifique chanson Pape jouet. Une première partie qui laisse planer l’ambiance parfaite pour accueillir Les Évadés.

Les Évadés : du « jazz» libre comme l’air

Pour la première fois en tête d’affiche au Pantoum, le collectif instrumental de Québec, Les Évadés se présente en sextuor avec deux batteries. Il y a une grande toile au fonds de la scène dont les projections seront sous la gouverne de l’artiste visuelle Arielle Galarneau. On a le privilège d’entendre du jazz aux tonalités expérimentales sur lequel des images tombent sur les musiciens.

Instrument plutôt rare au Pantoum, Marie-Christine Roy (violon, ehru) débute la performance avec Tiamat au parterre du Pantoum avec un erhu, instrument à deux cordes. Il fait noir, seulement une lampe sur la scène éclaire la salle On se laisse porter par une douceur musicale vers ailleurs, peut-être l’Indochine. Après ce morceau, les musiciens montent sur scène, on y trouve Louis-Solem Pérot (violoncelle), Alain Fillion (guitare), Mathieu Rancourt (basse et contrebasse), Olivier Forest (batterie et percussions) et Roger Cournoyer (batterie, deuxième guitare). Avec son violon, Marie-Christine lance des allures plus rythmées à l’écho oriental avec Tempera. Les Évadés nous montrent leurs couleurs, beaucoup plus ardentes.

La prestation se poursuit avec Telepass, pièce-titre de leur dernier album. Sur des élans de jeux de violon, de violoncelle, de basse ou de guitare, le groupe nous fait voyager à travers différents styles. Au fil du spectacle, les musiciens nous font vivre des envolées aux allures de métal avec la chaleur du matin et du jour. La présence du violon domine l’espace, à certains moments, l’endroit prenait toutes les apparences d’un dancefloor. D’autres morceaux nous amènent dans des ambiances de soir et de nuit, des couleurs plus froides, propices à l’introspection. Dans cette veine, un moment marquant du spectacle est la pièce Les ponts qui tombent remettant en avant-scène l’ehru. Puis le rappel du spectacle se termine en force avec Compte-à-rebours, issu de leur premier album (2016) et la singulière Harmattan de l’album « Black Mamba ». Les Évadés ont donné un spectacle immersif, Marie-Christine Roy peut-être à la fois douce avec son violon et prendre littéralement une attitude déchaînée à d’autres moments. À découvrir absolument. La formation se produira dans la salle Chez Madame Belley au Palais Montcalm le 30 mai 2024.

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