C’est fou tout le chemin parcouru par l’équipe du Phoque OFF en dix ans! On est passé d’une toute petite série de vitrines de rien du tout à un événement qui ne mérite plus son « OFF » tellement il est lui-même devenu un incontournable pour tout un pan de la communauté musicale.
Retenez bien le mot « communauté », il est d’une importance capitale. Parce qu’on entend souvent parler d’industrie (comme si on fabriquait de la saucisse), mais rarement de communauté. Et pourtant, le Phoque OFF et sa petite soeur Centrale alternative ont ce mot-là tatoué sur leur coeur.
C’est pour ça qu’au fil des ans, le Phoque OFF a élaboré une tonne d’activités connexes qui sont devenues aussi importantes que les vitrines destinées aux artistes et aux diffuseurs et les spectacles destinés aux mélomanes. On a organisé des séries de têtes à têtes entre artistes et diffuseurs indépendants. On a tenu des rencontres entres professionnel.les d’ici et d’ailleurs. On a pu assister à des conférences et des ateliers sur toutes sortes de sujets qui touchent l’ensemble de la communauté, qu’on parle de la mauvaise situation des médias ou celle des femmes dans le hip-hop ou des personnes 2ELGBTQIA+. On a pu travailler nos skills en gestion des ressources humaines. Tout ça en optant pour une échelle humaine où la participation de tout le monde est encouragée.
Au Phoque OFF, on tente de trouver des solutions aux problèmes qui touchent souvent une partie de la communauté, mais qui affectent l’écosystème au complet. Ensuite, toute l’année, on travaille sur des solutions. C’est comme ça qu’on a pu se doter de ressources en santé mentale, travailler sur une meilleure représentativité dans les festivals, etc.
C’est la communauté dans son ensemble au service de l’ensemble de la communauté, et ça, c’est beau.
Quant au volet musical, si vous nous avez suivi.es au cours des dernières semaines, vous savez que le Phoque OFF a été plus éclectique que jamais cette année. No stones left unturned, comme on dit. Il y en a eu pour tous les goûts : de la pop, du rock de (presque) toutes les mouvances, du hip hop, de l’électro, de la musique expérimentale, il y en avait vraiment pour tous les goûts.
Kinkead a pu s’offrir un party dansant comme dans l’temps du Ballon Rouge. Etienne Dufresne a été applaudi pour ses efforts. Get the Shot a pu se payer un Impérial Bell survolté. TEKE::TEKE a fait voyager un Anti plein à craquer. Ce qui nous traverse et l’Ulysse Ruel Orchestra nous ont rappelé qu’on n’avait pas encore tout entendu en musique et qu’il y avait de la place pour la curiosité et l’expérimentation. Une ribambelle de bands qui jouent fort ont brassé le Scanner. Chou s’est fait huer comme une bande de méchants à la lutte… en plein gala de lutte!
Des artistes de partout nous ont impressionné.es : qu’on parle des Mexicains de Los Viejos avec leur punk qui déménage, des Chiliens de La Julia Smith avec leur post-punk psychédélique, des Belges de Gros Coeur avec leur psych dansant et léger, de Sainte Nicole qui nous a fait chanter Viva la Vulva, on a rencontré des gens sympathiques et généreux qui nous ont rappelé que la musique, c’était quelque chose d’universel!
On nous a aussi rappelé que notre communauté fait de plus en plus de place aux artistes autochtones : de Q052 à Violent Ground, en passant par Ian B, Willows, Ninan et Soleil Launière, on a pu voir que les musiques des Premières nations et des Inuits, du moins celles qu’on nous propose, ont beaucoup évolué ces dernières années. On ne le rappellera jamais assez, on a la chance de partager un grand territoire avec ces communautés qui débordent de créativité, on devrait aussi partager leurs oeuvres. Allez les voir!
Et oui, il y a eu tous ces artistes du Québec et de la francophonie canadienne qui nous ont fait tripper, certain.es pour la première fois, d’autres qu’on a la chance de côtoyer régulièrement. On ne les nommera pas ici, allez lire nos comptes rendus si ce n’était pas déjà fait!
Une communauté, donc. Une maudite belle, à part ça. Et qu’on soit artiste, diffuseur, producteur, vendeur de pub, journaliste, photographe, bénévole ou spectatrice, tout était fait de manière à ce qu’on sente qu’on fait partie de cette communauté, qu’on est un rouage essentiel de cet engrenage où rien n’est superflu.
Ma gang et moi, on a fait de maudites belles rencontres. On a pu renouer avec des gens de tous les horizons. Mes photographes ont certainement dû vendre leur salade à quelques artistes (maudit que des fois j’aimerais avoir le guts de faire de même – mais bon, juste gérer ce blogue, c’est une job *bénévole* à temps plein). Mes rédacteurs et rédactrices ont pu jaser musique avec de nombreux artistes, ce qui va leur servir plus tard qu’ils on va les recroiser. On nous a invité un peu partout au Québec, des festivals, des salles de spectacles, plein de monde de l’extérieur de Montréal qui aimerait pouvoir bénéficier d’une plus grande couverture. Ça va être à voir.
Enfin, on doit remercier l’équipe du Phoque OFF. Un, parce que nos mois de février seraient plates en tabarouette si ce n’était pas de cette belle gang. La passion qui les anime depuis maintenant dix ans, on la partage, comme les belles valeurs qu’ils tentent de transmettre à toute la communauté. Deux, être partenaire média d’un tel événement quand on s’appelle ecoutedonc.ca, c’est peut-être une grande responsabilité, mais c’est surtout un immense privilège. On est tout petit, on est très local, mais on fait du mieux qu’on peut pour offrir une couverture digne de ce nom à cet événement. Surtout, on n’a pas besoin de vous copier-coller le communiqué de presse bilan, parce qu’on vous a presque tout montré ce qu’il y avait à voir tout au long des quelque dix jours qu’on a passé avec cette belle gang.
Trois, eh ben pour la deuxième année, vous avez peut-être remarqué qu’on vous a servi les mêmes photos que celles qui étaient partagées par le Phoque OFF. Y’a une raison pour ça : l’équipe du festival nous a engagé pour le faire. Je pense qu’on peut dire qu’on a eu raison de nous faire confiance parce qu’on a pu immortaliser de nombreux souvenirs marquants de cette dixième édition. J’ai la chance de pouvoir compter sur une équipe talentueuse avec Maude, Maxime et Léo, et ces trois-là ont été d’une fiabilité qui dépasse toutes les attentes. On espère pouvoir remettre ça l’an prochain.
J’aimerais aussi remercier mon équipe de rédacteurs et rédactrices qui ont été au combat tout au long du Phoque OFF, souvent sans supervision parce qu’on était débordés à la photo. Vous avez fait un travail de ouf (et merci de ne pas avoir fait trop de fautes dans vos textes, ça a facilité ma relecture). Sans vous, on n’aurait pas pu couvrir plus de 80 % de la programmation musicale du festival alors que là, c’était un peu comme si La Presse couvrait le Festival de jazz : on était partout!
Sur ce, il est temps pour nous d’enfin tourner la page sur le dixième Phoque OFF et de retourner à notre programmation régulière.
À l’année prochaine!