On avait promis une critique dévastatrice du nouveau EP de l’artiste Loïc Lafrance. Malheureusement pour ellui, on n’est pas capables d’être méchant.es, surtout quand y’a pas de raison de l’être.
OK, on aurait pu parler des nombreuses références qui nous ont poppé en tête tout au long des cinq pièces du microalbum. Gab Bouchard pour l’attitude, Thierry Larose pour le chaos contrôlé, Velours Velours pour le doux fuzzy, c’est quand même pas du mauvais monde autour de qui graviter!
On aurait pu aussi parler de la durée : Quinze minutes pour cinq chansons, ça passe vite en maudit. Pas de la grosse torture, mettons.
On aurait pu dire que la pièce-titre est un peu brouillonne, mais on pense que c’est ce que visait l’artiste. Il s’y dégage une énergie brute, un petit côté punk pas piqué des vers, mais ouais, ça aurait pu être un tantinet plus tight.
Goffman et moi est aussi un peu folle et brouillonne, mais les choeurs sont comme un vent de folie contagieux et amusant.
Clarence (les cowboys dans les magazines) aurait pu se retrouver sur un album de Gab Bouchard si elle avait été un peu plus triste (elle l’est quand même un peu).
On soupçonne que la Salade de fruits de Loïc est pleine de cantaloup…
Et rien de mieux que de finir ça avec 3H44AM, un petit westeurgne auquel il ne manque qu’une bagarre dans un saloon pour nous donner l’impression d’être au Far West (ou au Marché aux puces Jean-Talon). Ça pourrait jouer à l’école de danse en ligne des Galeries Charlesbourg (ouep, ça existe) pis je pense que je m’installerais dans l’allée pour regarder Rita et Fernande faire leurs plus beaux moves.
Pis si on s’attarde aux textes deux minutes, y’a de quoi retenir, ça paraît que Loïc a eu des cours de socio! Iel n’en beurre pas trop épais, se contentant de montrer de façon ludique que les personnes marginalisées partent avec deux prises contre elles. Même si on prétend célébrer la diversité et la différence, on s’entend que le simple fait d’être une personne non-binaire dans un monde straight à l’os, c’est plutôt ardu. Loïc l’exprime bien, sans jamais entrer dans le militantisme, préférant plutôt laisser parler son art pour montrer qu’iel et ses ami.es sont aussi valides que Rita et Fernande qui dansent en ligne aux Galeries Charlesbourg.
Tout ça en seulement quinze minutes.
Maudite génération TikTok!