« Électrons libres du Québec », c’est le titre du nouvel album des Montréalais de Population II. Le lancement dans la Capitale-Nationale avait lieu au Pantoum un vendredi 13 d’octobre pour une soirée qui s’annonçait haute en décibel et distortion. L’excellent groupe du Nouveau-Brunswick Motherhood était également de la partie pour bien commencer le spectacle.
Motherhood
I feel like we’ve played on every floor, we finally made it to the first floor! – Penelope Stevens, Motherhood
Le trio néo-brunswickois Motherhood se présente sur scène, question de bien réchauffer la foule. Formé de Brydon Crain (guitare et voix), Penelope Stevens (basse, claviers et voix) ainsi que Adam Sipkema (batterie), le groupe nous offre un rock psychédélique puisant son inspiration dans la musique des années ‘60 à ‘90. Avec des rythmes hypnotisants et des solos impressionnants, c’est une formation qui a tout pour plaire, première partie idéale dans les circonstances – bien que ça pourrait facilement être la tête d’affiche vu l’énergie apportée. Musicalement, ça va vraiment dans tous les sens, on a des chansons particulièrement molos, mélodiques et expérimentales, suivies de pièces complètement punk qui déménagent à souhait, flirtant même avec le hardcore-punk. La grande variété musicale semble en avoir surpris plus d’un.e, selon ce que j’ai pu entendre dans la foule à la suite de la performance. De mon côté, j’ai vraiment adoré : j’aime toujours ça les groupes qui n’ont pas peur d’expérimenter. Définitivement, Motherhood est une formation de gros calibre qui a tout pour séduire, et si leurs chansons sont déjà excellentes sur enregistrement c’est clairement un groupe qui excelle sur scène.
Population II
C’est maintenant l’heure du trio montréalais Population II qui lance son deuxième opus, « Électrons libres du Québec », album que j’ai écouté en boucle depuis sa sortie sept jours auparavant. On nous offre donc les neuf pièces de la galette, dans un ordre un peu alternatif. On a Pierre-Luc Gratton à la batterie et voix, Sébastien Provençal à la basse et Tristan Lacombe à la guitare et au clavier. Ce dernier passe son temps à sauter partout dans son tiers de la scène, d’ailleurs. Ces trois musiciens ont clairement du gros fun à jouer leur rock psychédélique bien fuzzé : ils nous livrent une prestation complètement merveilleuse avec une exécution sans failles. L’album aurait pu être enregistré live en une prise ce soir-là, et le résultat aurait été assez similaire.
Ça brasse donc en ce vendredi 13 sur le stage, mais à ma grande surprise pas tant que ça dans le public : je m’attendais à quelques moshpits bien sentis, mais pourtant la foule est restée assez calme du début à la fin du spectacle. Qu’à cela ne tienne, les personnes présentes apprécient clairement, et en redemandent même. Il faut dire que le trio est vraiment efficace sur scène, à commencer par Pierre-Luc derrière la batterie qui chante avec justesse. Après avoir joué l’opus en entier, on nous offre une nouvelle pièce. Le trio est très prolifique : la nouvelle pièce jouée fait partie d’un ensemble plus grand : il y a déjà un nouvel album écrit – c’est assez unique d’entendre ça dans un spectacle de lancement! C’est donc une merveilleuse chanson en trois parties sur « le fait d’avoir un band de rock’n’roll et les questions de la belle famille à propos d’avoir un band de rock’n’roll » qui nous est présentée. « Avez-vous de l’école demain, parce que la dernière chanson est longue? » demande finalement le chanteur en ce vendredi soir.
C’est donc un concert d’une grande qualité auquel on a assisté au Pantoum, une soirée qui a passé particulièrement vite tellement on s’y plaisait. La salle de St-Sau nous a habitué.es à une expérience sonore exceptionnelle, mais je trouve personnellement que le son était tout simplement parfait cette fois-ci, on entendait chaque instrument avec clarté et nuance, chapeau aux personnes derrière la console! N’hésitez pas à aller voir chacune de ces formations en spectacle, vous ne le regretterez tout simplement pas!
Galerie photos
