L’auteur de ces lignes a rarement l’occasion d’aller voir du monde de son âge exercer leur art sur scène. C’est la nature d’ecoutedonc.ca : on met beaucoup l’accent sur la relève. Toutefois, cette relève-là a été influencée par plusieurs artistes, certain.es sont des légendes, d’autres roulent leur bosse depuis des années un peu en marge en se bâtissant un public peut-être moins important que certaines grandes stars, mais sacrément fidèle. À la vie, à la mort, comme on dit.
C’est le cas pour Mara Tremblay et Catherine Durand. La première a dépoussiéré le country en lui donnant de petits airs trash, bien avant que Lisa LeBlanc débarque avec sa vie de marde. Si elle s’est beaucoup assagie depuis, les racines sont toujours bien plantées. La deuxième propose depuis toujours une folk-pop beaucoup plus tranquille, mais c’est derrière la scène qu’elle a gardé un p’tit côté punk en étant farouchement indépendante depuis toujours.
Amies depuis près d’un quart de siècle, Tremblay et Durand ont fini par former un petit duo nommé Hauterive. Un projet axé sur la chanson, où les sonorités country, folk et pop s’entremêlent pour nous partager émotions, réflexions, amitié, amour et toutes ces sortes de choses. Du beau doux, comme on dit.
C’est dans l’intimité du STUDIOTELUS du Grand Théâtre de Québec que votre pas très humble serviteur et sa copine sont allé.es voir ce duo le 21 septembre dernier. Dans la salle, beaucoup de têtes qui commencent à grisonner, signe qu’on n’est pas au Pantoum pour voir un band de p’tits morveux donner leur premier gros show à vie. Nope, on venait voir deux artistes chevronnées qui cumulent à elles deux plus d’une quinzaine d’albums et EP et qui ont foulé les planches à quelques milliers de reprises seules, ensemble ou avec d’autres.
Sur scène, on comprend assez vite pourquoi ces deux-là se complètent si bien : l’exubérance de Mara, le calme de Catherine, ça donne ensemble quelques belles petites flammèches. Les deux femmes passent la soirée à s’échanger des regards complices pendant qu’elles grattent leurs guitares en chantant de leurs plus belles voix.
Si les pièces country-folk du duo ont la part belle, les deux artistes ont aussi pigé dans les répertoires respectifs, ce qui a permis aux fans de l’une et de l’autre, pas mal mieux répartis que je le craignais, d’avoir chacun leurs bonbons. Ajoutez à cela une reprise incroyable de Woman in Love de Barbara Streisand qui nous atteint droit au coeur grâce à son dépouillement, et vous avez là tout un beau petit show entre ami.es.
Un truc que j’aime particulièrement du STUDIOTELUS, c’est le plaisir de voir le décorum du Grand Théâtre s’appliquer à des petits shows qu’on verrait sinon dans des salles où les conversations des spectateurs font souvent plus de bruit que la musique des artistes. Que ce soit en formule assise (comme c’était le cas ce soir-là) ou debout, l’écoute religieuse du public ajoute de la valeur aux concerts, surtout lorsque ceux-ci se font plus doux.
On a pris quelques petites photos, on vous montre ça ici :
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