Notre terrain de jeu préféré de septembre était de retour pour une nouvelle édition encore plus relevée. Encore plus à boire et à manger, mais surtout encore plus à voir et à écouter. St-Roch XP, c’est l’occasion pour tout le monde de voir la relève sous nos yeux et ce, complètement gratuitement.
Bon, c’est ce qu’on voit tout le temps de notre côté, et on s’entend que les initié.es ont de bonnes doses de relève à l’année, mais la force de ce festival-boutique, c’est le fait qu’il est organisé par BLEUFEU, la même gang qui organise le Festival d’été de Québec. Ça amène un tout autre public à la fête. Du monde qui, règle générale, découvre sa musique dans les grands médias et qui écoute beaucoup ce qui joue sur les palmarès.
C’est très bon pour l’écosystème.
En cette première soirée, le beau temps était de la partie, le monde était présent, et on a eu beaucoup de plaisir. On vous présente notre petite soirée tranquille (oui, on le sait, les photos ne matchent pas nécessairement avec les textes, on s’est beaucoup promené.es, mais on pouvait pas tout le temps être partout en même temps) :
Clara Dahlie
Par Jacques Boivin
On croise Clara un peu partout, mais on la voit rarement sur scène. On en a eu la chance ce jeudi soir. Avec ses musiciens, elle nous a transporté.es dans son univers pop rose bonbon. Une voix pleine d’assurance, des mélodies très R&B, un soutien sans faille de son band, difficile de résister à la musique de cette jeune artiste prometteuse.
Dee Holt
Par Jacques Boivin
Mon début de soirée très pop s’est poursuivi avec la toute jeune Dee Holt. Tout juste sur le bord de la vingtaine, l’autrice-compositrice-interprète originaire de la Belle province propose une pop simple, mais efficace, qui prend des accents un brin jazzés sur scène. Elle a un gros sens de la mélodie et du flow, celle-là. On s’est surpris à danser (sur une patte) sur quelques pièces. Dotée d’un talent certain, la jeune femme sera redoutable sur scène dans quelques années. Suffit de lui laisser le temps de prendre un peu d’expérience.
Marco Ema
Par Maxime Beaulieu
Dans la suffocante canicule, c’était définitivement merveilleux de se retrouver au Marché Tradition à la fraîcheur des réfrigérateurs, pour nous faire chanter du doux. Marco Ema à la guitare acoustique, accompagné d’un claviériste/guitariste, nous propose un beau mélange de chansons plus vieilles et de nouveautés. Une foule complètement attentive malgré le lieu quelque peu inusité, « l’épicerie c’est les rencontres » lance le chanteur en offrant de faire les emplettes de la section bio à quiconque en aurait besoin durant la prestation. Un magnifique coup d’envoi pour St-Roch XP, il termine son spectacle avec une toute nouvelle chanson en exclusivité, Cool et Branchée qui allait sortir le lendemain, une très belle pièce.
Élégie
Par Maxime Beaulieu
Immersion parmi la foule VIP qui a osé monter les marches de L’Ampli pour entendre la distorsion d’Élégie. « Exclusive shit, à soir on joue des nouvelles tounes qu’on sait pas quand elles sortent. » On voit leur désintéressement alors que le chanteur se présente avec sa fermeture éclair brisée et des trous dans le chandail, ils passent les entre-chansons à insulter la ville de Québec. Connaissez-vous le film Eurotrip? On dirait un peu le groupe de Matt Damon mais sans toune accrocheuse comme Scotty Doesn’t Know. Sans farce c’était une solide performance du groupe, ces nouvelles chansons sont d’une grande efficacité, il fallait quand même se forcer pour leur trouver des défauts.
Grand Eugène
Oh quel beau petit band qu’on a vu là. Et on était pas les seul.es, une tonne de curieux.ses s’étaient massé.es devant la petite scène installée devant le District Saint-Joseph (et tout près du GRIZZLY FUZZ, dont vous allez beaucoup entendre parler) pour voir Grand Eugène. De la pop rêveuse qui rappelle parfois Men I Trust, mais en français. La voix douce de Melyssa Lemieux nous attire, et on se met à danser sans landemain sur les paroles et la musique écrites et composée par Jeremy Lachance. Va falloir surveiller très attentivement cette charmante formation qui amène un vent de fraîcheur sur la scène pop franco (allez écouter leur EP dispo sur pas mal toutes les plateformes, vous allez danser dans votre salon vous aussi).
Ombre!
Par Gilles Deleurme
J’avais bien hâte de me rendre au KRWN, non pas pour une coupe de cheveu mais plutôt s’évader un peu. C’est la voix de Dany Asselin qui nous transporte dans les méandres folk vulnérables et intenses à la fois. Les chansons engagées sous fonds mélodiques traitent de sujets sensibles et percutants d’actualité tels que les féminicides ou encore les écocides. Heureusement que le set n’était pas simplement acoustique (quoique ça aurait été vraiment bon aussi) car le bruit des rasoirs électriques ponctuait les moments plus doux pendant la représentation. On apprécie toutefois le moment flûte et l’accompagnement au chant de Marie Fillod. Sa voix toute aussi douce que celle de Dany offre une symbiose parfaite le temps d’une pièce. On a même droit à une reprise de Something In The Way en français : j’ai cherché une bouée. On est très très loin d’une reprise boboche de Nirvana. Le pari est osé mais réussi : tout est intense, les paroles sont ressenties, l’instrumental est vécu à fond. De manière générale toutes les chansons sont engagées sur fond planant ou rock, une belle première pour ma part.
La Dame Ovale
Par Gilles Deleurme
Quelle joie de retrouver le groupe mené par Claudia accompagné de Daniel et Jasmin performer leurs derniers titres tout juste sortis du studio. De premier abord il est facile de qualifier la musique de la formation comme de la variété mais détrompez-vous, les chansons à saveur yéyé ne sont que parures aussi bien textuellement que dans les sonorités. On erre dans des registres très funk, jazz, voire punk. À l’image du rayon des produits biologiques devant lequel le groupe joue, c’est un véritable vent de fraicheur qui souffle sur celui-ci. Ce n’était pas dans la circulaire mais les primeurs Avec un peu de chance, leur futur hit très rythmé et Visage violence, morceau punk à souhait, annoncent la couleur du nouvel album à paraître en novembre.
Élégie (bis)
Par Jacques Boivin
Les p’tits crisses. Ils signent sur un gros label comme s’ils avaient signé un pacte avec le diable, pis tout à coup, ils deviennent professionnels. On a rarement entendu Élégie sonner aussi bien qu’à ce moment, dehors, devant le District Saint-Joseph. Les douches devaient tellement chercher où était la file pour entrer dans la boîte pendant que ces morveux jouaient leurs vieilles pièces, mais surtout celles de « Romantisme », leur nouvel album qui sort dans pas trop longtemps. Dans la foule, c’est un peu comme si le tout Saint-Jean-Baptiste avait envahi St-Roch pour assister à une leçon de post-toute qui déménage. La perfo? TIGHT. Aussi tight que des jeans de hipster au début des années 2010. Plus tight que ça, t’es en leggings.
M’a faire quoi, moé, si y deviennent bons? J’pourrai pu leur pitcher de la bouette, crisse.
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