Sylvie – « Gros tape de rock »

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Pour son deuxième album, le groupe Sylvie a décidé de faire un petit retour dans le temps. Le successeur de « Cannabis & Coffee Club », le bien nommé « Gros tape de rock », sonne comme une vieille galette d’Offenbach (période album homonyme, entre leurs envolées psychédéliques et leurs grosses tounes d’aréna). Rien de bien original, vous allez me dire, mais on parle pas ici d’un énième groupe de covers de bands des années 1970, mais d’une bande de jeunes qui font des nouvelles tounes!

On va le dire d’emblée, Anis Azzoug, Vinny Batista, Simon Charette, Alex Lamontagne et Francis Lamontagne ne cherchent pas à réinventer la roue, et ils ne font pas dans la dentelle non plus. What you see is what you get… and then some, comme qu’ils disent à Plattsburgh. Julien mélange le prog avec Les Colocs, Patte de loup a un petit côté stoner qui donne le goût de taper du pied (ouch, ma pauvre cheville endolorie). Réchauffée bien comme il faut par le saxophone de Sam Hampell, vous risquez de l’apprécier, surtout qu’elle est suivie, sans transition ou presque par La sociéter et Encore en retard, où les fans de Gros Mené risquent d’être bin heureux.

Animal, qui parle de masculinité (pas mal un sujet d’actualité, hein), est pas mal la pièce qui vient me chercher le plus musicalement. Avec sa petite touche psych qui commence en ronron pour se terminer en lion avec des soli aux accents touareg, on se dit que celle-là va lever solide en show. Surtout si elle est suivie de Contre-addiction qui, avec son stoner très assumer, est un maudit beau contrepoids.

L’album se termine avec Salaud de Provençal, une pièce qui résume pas pire ce qu’on a entendu jusqu’à maintenant. Un feeling de gros band avec le sax à Hampell qui vient t’ajouter une petite touche de jazz à un morceau déjà pas pire prêt pour s’éclater au FIJM (ou à la scène gratuite du FEQ).

Comme on disait au début, non, Sylvie ne réinvente pas la roue avec son « Gros tape de rock », mais on s’entend que c’est pas le but recherché. Ici, on a plutôt affaire à un gros trip de guitares bien pesantes appuyées par une section rythmique qui bûche. Même les textes (simples, mais efficaces) semblent appuyer la musique plutôt que l’inverse. L’objectif est atteint. On a un album rock. Un GROS tape de rock.

Maintenant, ça prend une tournée d’arénas. Comme dans l’temps. Avec de la O’Keefe pis des roteux, ça serait parfait.

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