Festival du Pantoum, 27 août 2023

PAR

Par Gilles Deleurme

Groupe M

Cette dernière journée s’ouvre sur une teinte pop-anglo. Je me rappelle avoir entendu la voix de cette chanteuse pour la première fois sur l’album de featuring de Beat Sexü, « Open House QC ». Les voilà partiellement réunis pour un spectacle pop enivrant.

Une bonne rythmique à la basse, savamment ponctuée de claviers très psychédéliques, le tout magnifiquement accompagné d’une mandoline au timbre exotique, et vous avez la recette parfaite pour un dimanche après-midi très chill au Pantoum. On se croirait même parfois en banlieue ouest de L.A. sur la plage (j’espère que vous compris de quelle artiste il était question à présent) alors qu’un jazz rétro qui sonne étrangement Portishead, que ce soit dans les arrangements musicaux ou le timbre suave de Beth Gibbons, nous enveloppe.

La dernière chanson à l’ordre du jour, très pop, est en français, ce qui n’est pas un exercice facile pour le groupe. C’est d’ailleurs le claviériste qui pousse la pièce, un voyage planant avec des mélodies et arrangements qui sonnent comme des cornemuses. La mandoline accentue cette énergie celte. Mon cœur de breton sort satisfait de la prestation.

Groupe N

Dans la même lignée, mais en français uniquement et sur des notes plus rock, le deuxième groupe fait son apparition. On s’énerve progressivement sur le morceau relatant l’histoire de l’amante du « nono » Tristan (comme la chanteuse le qualifie).

L’artiste multidisciplinaire pousse sa voix dans des recoins que je ne pensais pas visités. Elle joue aussi simultanément de deux claviers, et meut son corps avec dynamisme. Vous l’avez compris, elle est intense dans tout ce qu’elle fait – et ce pour le plus grand plaisir de l’audience.

De manière générale, on retrouve des airs très groovy agrémentant des ballades pop planantes. On retrouve ainsi des parties instrumentales très variées, mélodiques et douces sur fond de vrombissement de basse et guitare.

Les artistes finissent par jouer leur hit, qui sonne comme un doux Fleetwood Mac, le jus de canneberges remplacé par un mimosa à la boisson énergisante (choix très douteux selon moi). Ceci étant dit, il est difficile de ne pas succomber à ce dernier morceau empreint de douceur et d’espoir.

Groupe O

Le dernier quatuor clôt le festival sur une introduction digne d’un spectacle à l’américaine, avec l’énergie fracassante du chanteur et le party de ballounes et bulles lancées dans la foule par le Simon du Pantoum.

La référence aux Amériques est d’ailleurs omniprésente, ne serait-ce que par la présence du drapeau fleurdelisé sur bandes rouges et blanches rappelant évidemment l’original « Stars and Stripes ». L’artiste ne se définit pas comme une rock star, comme a pu faire Gerry Boulet, mais il s’assume plutôt sous la casquette d’une pop star « ameri-queb » .

De l’aisance, il en a : le spectacle est très orchestré, on assiste à une histoire narrée par un Simon paradoxalement à la fois vulnérable et d’une grande confiance. On monte crescendo dans le style rock tout en gardant une signature pop. De manière générale, groupe et public sont très interactifs et les interludes sous forme d’histoires ponctuent à merveille le récit-fleuve de ce spectacle.

Il faut l’avouer, la pop, ce n’est pas pour tous les goûts, mais quand on est capable de mettre une volée à l’impérialisme comme lors de l’interprétation digne d’un Jimi Hendrix de « Gens du pays », le respect s’impose. Toujours un plaisir de voir un groupe assumer son identité québécoise!

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