Sèxe Illégal était à La Source de La Martinière pour son ultime tournée de leur album disco-punk apocalyptique « Spätkapitalismusik ». Normalement un duo formé de Paul Sèxe (Mathieu Séguin) et Tony Légal (Philippe Cigna), à quelques jours du spectacle on a annoncé que ce dernier ne ferait pas partie du concert mais qu’il y aurait plusieurs invité.es pour palier à son absence, dont un certain chanteur de Québec bien connu. Malgré cette nouvelle, les fans pouvaient tout de même s’attendre à tout un show.
La formation sur scène est composée de Paul à la guitare en plus d’avoir la tâche ajoutée de chanter une grande partie des paroles, de Monica Dubois (Elyze Venne-Deshaies) au saxophone et claviers ainsi que Garnotte (Lydia Champagne) à la batterie. Lady Cassonade (Judith Little-Daudelin) était une des artistes invitées pour aider avec le chant en plus de jouer cloche à vache et tambourine. Le groupe débute avec la première pièce de leur opus Sixième extinction de masse qui met déjà le feu au parterre alors qu’un orage torrentiel fait rage à l’extérieur. Évidemment le guitariste n’a d’autres choix que d’aborder l’absence du chanteur habituel, en essayant de garder un ton humoristique il lance que c’est bientôt la fin du groupe, on sent clairement l’incrédulité dans la salle. La séparation du groupe sera officiellement annoncée le lendemain sur les médias sociaux. Qu’à cela ne tienne, the show must go on et c’est alors que le fameux invité surprise se pointe le bout du nez – et du pad – avec Gab Paquet qui monte sur scène pour interpréter quelques chansons de « Spätkapitalismusik » dont Le Number One Hit de la galaxie, qui est définitivement ma préférée de l’album, ou bien Boucherville taedium vitae où il y interprète un père divorcé. Le chanteur de pomme de Québec a une évidente chimie avec le reste du groupe, on a définitivement droit à des moments magiques lors de ses passages sur scène.
Un an auparavant j’avais assisté à leur précédent concert dans la capitale et j’avais eu un véritable coup de cœur pour la saxophoniste Elyze Venne-Deshaies, cette fois-ci ne fut pas différente alors qu’elle a encore une fois volé la vedette du spectacle avec sa présence endiablée et sa maîtrise époustouflante de l’instrument à vent. Les autres membres de la formation sont également excellents, ceux et celles qui connaissaient seulement Sèxe Illégal comme groupe d’humour ont sans aucun doute été surpris.es par le talent de Paul quil shred comme si sa vie en dépendait, mention spéciale à son merveilleux solo sur la pièce Petit chiot. Lydia Champagne aux percussions n’a absolument rien à envier niveau talent non plus méritant parfaitement son surnom de « Garnotte » à voir à quel point elle frappe les cymbales et tambours avec force et intensité. Quant à Judith Little-Daudelin sa voix haut perchée m’a définitivement impressionnée en plus de rocker la cloche à vache sur un moyen temps!
Après une petite pause hors-scène pour Gab Paquet, il réapparaît pour aider à interpréter la reprise version disco-punk de Les Pauvres de Plume Latraverse, clairement un moment fort du spectacle. Le groupe fait éventuellement semblant de quitter vers la loge avant de revenir pour un rappel où est joué le succès Petit homme-fusée de l’album « Rock Danger », probablement la pièce la plus recherchée musicalement de cette époque où Sèxe Illégal œuvrait encore dans le milieu de l’humour. Le spectacle se conclut avec l’excellente Famille d’affaires avec Gab Paquet qui revient pour une troisième fois devant la foule. Malgré la confusion face à l’avenir incertain du groupe, les spectateur.trices ont eu droit à un incroyable spectacle définitivement rock, il sera évidemment intéressant de voir ce que le futur nous réserve pour Mathieu et sa bande. Je ne peux qu’espérer que Lydia, Elyze et Judith en fassent partie en devenant membres permanentes officielles de cet éventuel projet.
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