FRIMAT : Une 18e édition de découvertes

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Le 20 juillet dernier, le FRIMAT débutait sa 18e édition. Pour ma part, c’était la 3e fois que je roulais les 8h30 de route qui séparent mon appartement de Limoilove des mines de Val-D’Or. Lorsqu’on m’a invitée encore cette année, je savais, sans même avoir vu la programmation, que je serais de la partie. Le FRIMAT, c’est l’occasion de vivre la vie de festival en proximité avec les artistes. C’est une expérience unique et intime au cœur de l’Abitibi-Témiscamingue.

Un premier spectacle sous la terre!

Cette année, l’équipe avait préparé quelques petits changements. Le plus notable : le premier spectacle était dans la mine de la Cité de l’or! Casques sur la tête, une soixantaine de personnes seulement ont pu descendre, en convoi, dans la mine. Précédée d’une courte performance de danse contemporaine, c’est Vanille qui a eu l’honneur de faire ce premier spectacle sous-terrain. Seule avec sa guitare, elle nous a proposé des versions acoustiques tirées de son dernier album « La clairière ».

Vitrine de la relève

Le FRIMAT est l’occasion parfaite pour faire rayonner la culture de la région. Ainsi, cette année, trois artistes se sont qualifiés pour les vitrines de la relève de l’Abitibi-Témiscamingue. Émilie Bédard a débuté la première soirée. L’autrice-compositrice-interprète maîtrise les harmonies des cordes, ce qui lui a permis de remplir l’espace sonore, bien qu’elle était seule avec sa guitare. Marion Lamontagne, accompagnée de son claviériste, a débuté paisiblement la deuxième soirée. Elle propose des textes qui racontent, qui nous amènent dans son univers. Elle nous imprègne d’images qui transforment nos crânes en cinémas miniatures. Finalement, Code Kidam, seule formation complète de ces vitrines, est venue clore cette série avec fougue. Les musiciens habitaient la scène et leur énergie contagieuse a rapidement fait danser la foule.

(Re)découvertes

En plus des vitrines, il y a dans la programmation officielle aussi bien des artistes émergents que des gros noms de l’industrie, comme Gros Mené et Cœur de Pirate pour cette édition-ci. Si j’ai pleuré tout le long de la performance de cette dernière (#nostlagie), c’est néanmoins quatre des artistes de la scène émergentes qui ont davantage attiré mon attention.

Le premier soir, Vendôme a perpétué la douceur d’Émilie Bédard en y ajoutant un bon soupçon de rock indé. La formation montréalaise est composée de Cédrik St-Onge, Marc-Antoine Beaudoin (Marco Ema), Tom Chicoine et Bruno St-Laurent (Bobo Laurent), quatre gars dont les projets solos sont déjà solides. Quand on fusionne ces musiciens, on se retrouve avec un groupe puissant! Les membres du quatuor sont tous des chanteurs à la voix juste et au timbre riche. Ainsi, ils s’alternaient au micro, ou se complétaient parfaitement en harmonies. C’est délicieux en version studio, et c’était encore meilleur dans une réserve de minerai.

J’avais souvent vu Lysandre aux synthés et comme choriste avec des artistes tels que Ping Pong Go ou Étienne Dufresne. Même si elle brille aux côtés de ces artistes, elle rayonne encore davantage avec son propre projet. Lysandre captive le public et transmet son énergie avec force. Ses pièces sont aussi ravigotantes qu’apaisantes. Ses paroles sont touchantes. Chaque détail est parfaitement à sa place. Définitivement mon coup de cœur de ce festival.

Je n’avais jamais entendu une note de Täbï Yösha avant de me rendre à l’after show du FRIMAT. Dès les premiers moments, j’ai été charmée par le dynamisme de l’artiste et par sa voix puissante. L’accrocheuse pièce Pause a littéralement mis le feu à la place. La chanteuse d’origine haïtienne propose une musique veloutée aux sonorités de R&B et de néo-soul livrée parfois en anglais, parfois en français. Si sa musique est accrocheuse, la femme sur scène l’est encore plus. Täbï habite tout l’espace en nous envoûte dans son monde mélodique.

Je connaissais Q052 pour l’avoir écouté avec ses musiciens sur une scène du festival de La Noce l’an dernier. Cette fois, c’était en duo que Quentin Condo nous présentait sa musique engagée. Originaire de Gesgapegiag, une réserve micmaque située sur la rive sud de la péninsule gaspésienne, il écrit des textes puissants qui nous montrent le monde sous un autre point de vue. D’une générosité remarquable, Quentin sait transmettre tout ce qu’il est par la puissance de sa musique.

En plus de ces découvertes, on pouvait retrouver quelques-uns de nos chouchous sur la programmation. J’ai bien évidemment dansé sur Simon Kearney (mais quel showman!), j’ai été sous le charme de Virginie B (qui prépare d’ailleurs un prochain album fort prometteur!) et j’ai chanté à pleins poumons chaque mot de Gab Bouchard. J’ai également été bien heureuse de revoir le P’tit Belliveau, mais dans un contexte plus intimiste, révélant de ce fait toute la proximité qu’il sait établir avec son public.

Hormis les interventions parfois malaisantes de l’animateur de la soirée, et les gens qui parlaient beaucoup trop fort (je me rappelle encore l’an dernier d’Alexandre Martel qui nous a crié « fermez vos gueules! » lors du spectacle de Lou-Adriane Cassidy!), cette édition a commencé à la hauteur de mes attentes et a maintenu sa grande qualité jusqu’à la fin. Je suis revenue à la maison la voix éraillée, mais la tête remplie de souvenirs. Merci à toute l’équipe du FRIMAT, merci à JP pour l’accueil exceptionnel des médias et merci à tous les nouveaux amis qui m’ont accompagné dans ce périple abitibien! À l’an prochain Val-d’Or!

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