Festival d’été de Québec – 17 juillet 2023

PAR

Introduction

Par Jacques Boivin

Ouin, ben on a vécu lundi soir quelque chose de grandiose. Abraham Martin devait être fier de voir ses Plaines remplies de tant d’amour. Là où des gens de deux camps se sont entretués il y a plus de deux siècles et demi se sont rassemblés près d’une centaine de milliers de personnes de tous les horizons pour donner un peu d’amour à un grand gaillard de Repentigny qui l’a pas tout le temps facile, ces temps-ci. Pas juste à lui, à sa famille choisie, à son solide cercle de soutien qui l’a appuyé très fort.

Comme vous pourrez le constater plus bas, la soirée n’a pas été de tout repos pour Karl Tremblay et ses Cowboys Fringants. Les traitements contre le cancer, ça magane. Parfois plus que le crisse de crabe lui-même. Pourtant, porté par l’amour des Québécois.es et soutenu avec force par un groupe qui l’aime plus que tout au monde, Karl a fini la soirée debout, triomphant comme un conquérant.

On pourrait tellement beurrer épais tellement les émotions étaient intenses tout le long de cette soirée où on a également pu entendre Sara Dufour et Robert Charlebois!

Sara Dufour

Par Jacques Boivin

J’me souviens avoir vu la fille de Dolbeau-Mistassini jouer devant une poignée de personnes en vitrine à Rideau il y a de cela plusieurs années. Ça avait été le coup de foudre. Non, c’est pas de la musique expérimentale, c’est du country-rock où l’influence de Dany Placard se fait sentir très, très, très fort. Et Sara est accompagnée d’une équipe de musiciens pas piquée des vers, merci!

Complètement ébahie par la mer de monde déjà présente (je pense que personne ne voulait se faire revirer de bord), l’artiste s’est rapidement ressaisie et elle s’est immédiatement lancé dans un généreux set qui semblait fort apprécié à l’avant (en arrière, où on était, de nombreux groupes s’appelaient pour se retrouver, on ne leur en tiendra pas trop rigueur). Par contre, plusieurs membres du petit groupe qui nous entourait hochait doucement la tête avec des pièces comme Baseball (excellente manière de se présenter au public), et lorsqu’on est entré dans le vif du sujet (notamment avec Semi route, semi trail, Chic-Chocs et l’explosive J’tu due pour caller l’cube, l’enthousiasme a monté de quelques crans, tant sur scène qu’en bas.

Un bon gros quarante minutes vitaminé qui lui a permis de montrer l’étendue de son talent. Le troisième album, prévu à l’automne, devrait avoir de pas pires cotes d’écoute!

OK, je laisse la place à Gilles pour finir la soirée en beauté, m’en retourne coller ma blonde, je sens que je vais pleurer un peu, mais vous savez ben que je ne serai pas capable de m’empêcher de laisser quelques grains de sel… on se reparle au bilan (qui sort tout de suite après cet article).

Robert Charlebois

Par Gilles Deleurme

La représentation débute avec pour fond visuel des images d’archives où l’on voit un Robert nous disant que c’est quand même long de prendre 10 ans de vacances.
On reprend le même set que jeudi passé mais devant une foule nettement plus dense. Le spectacle est identique jusqu’à la blague sur la voiture submersible remplaçant le troisième lien. On notera tout de même que cela parait plus décomplexé et naturel. L’épée de Damoclès de la tempête passée, on sent les artistes soulagés.

Le moins qu’on puisse dire c’est que le grand Robert donne tout un spectacle. Ça transpire, littéralement de son corps, mais surtout de son âme le rockabilly et les années 1970. Une pièce que l’on avait pas entendu jeudi c’est Fu man chu (Note du boss : MA TOUUUUUUUUUUNE), sur fond de film western spaghetti a la Sergio Leone. Ça swing la bacaisse et dans une harmonie impeccable les cuivres, violon, batterie et autres cordes nous livrent une véritable prestation qui nous tient en haleine tel un duel avec Clint Eastwood.

Contrairement à ce qu’il nous dit dans Ordinaire, Robert Charlebois n’est pas un gars ordinaire. Il nous livre tout un spectacle, un vrai crooner. D’ailleurs les écrans géants ne diffusent quasiment que les caméras braquées sur lui,

L’émotion commence à grimper lors de California, continuant de s’accentuer pendant Lindberg, le tout magnifiquement accompagné de Louise Forestier. Robert n’a pas perdu de sa sensibilité et sait comment la communiquer.

Les Cowboys Fringants

Par Gilles Deleurme

Sans présentation, les musiciens entrent en scène pendant une introduction instrumentale pour accueillir Karl Tremblay, qui arrive en toute humilité acclamé par une foule en délire. On sentait la gratitude dans le visage de Karl, que l’on sentait au bord des larmes (de joie là hein!).

L’ambiance commence toutefois à virer sur le party pendant La manifestation. Lorsque Karl a besoin d’un moment de repos, les autres Cowboys Fringants comblent à merveille cette pause méritée, en particulier le bassiste et docteur Jérôme Dupras, qui prend la casquette d’amuseur public : il va se mêler dans la foule, faire du bodysurfing, inviter des gens à monter sur scène ou encore pousser le divertissement au gonflage de balloune en forme de chien (Note du boss : S’IL EST TOUJOURS PLOGUÉ SUR LE 220, JÉRÔME ÉTAIT CLAIREMENT BRANCHÉ DIRECT SUR LES TURBINES DE MANIC 5!).

Ça n’empêche aucunement Tremblay de faire de l’humour et de livrer tout un spectacle et sa voix reste exceptionnelle malgré sa fatigue apparente. L’émotion est véritablement palpable durant la ballade Toune d’automne. Le public chante à l’unissons les morceaux qu’on a appris par cœur au fil des 25 années de carrière du groupe.

Le show a parfois l’air éprouvant pour Karl, qui s’assoit à plusieurs reprises pour économiser de l’énergie. Cette vulnérabilité est très émouvante. La chanson Sur mon épaule réduit à néant mes efforts pour me retenir de pleurer à chaudes larmes. Je pense que je n’étais pas le seul à tenir avec de la broche à ce moment (Note du boss : « OH SHIT ON EST PAS TOUT SEULS! »).

Sur une note plus joyeuse, en rappel on a droit à Le Shack à Hector qui commence étonnamment par un solo de gazou. L’ambiance était festive, on garrochait même des canettes de bière dans la foule. Pour clôturer le tout, Sara Dufour embarque sur scène pour accompagner le groupe sur Marine marchande. C’est très énergique, la foule est très participative et l’ambiance est très chaleureuse.

C’est donc un spectacle émouvant, rassembleur, festif et nostalgique que nous ont livré Les Cowboys Fringants hier soir sur des Plaines pleines à craquer. Merci Karl d’avoir toffé la run.

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