Pour le Jour 1 de cette édition 2023 des Nuits Psychédéliques de Québec, plusieurs amateurs aguerris étaient présents au rez-de-chaussée du Pantoum. Force est d’admettre que cette année, la forte demande pour mettre la main sur des billets n’était pas qu’un ouï-dire!
Winterglow
Ébahie par cette assistance si nombreuse, Chanelle Tremblay, chanteuse de la formation Winterglow, a chaudement remercié le public d’être arrivé à l’heure pour capter les premières notes de Good Enough, qui a démarré les célébrations psych. Dès le début, la section rythmique occupée par Marie Fillod et William Gouadon (respectivement à la batterie et à la basse) a exécuté savamment les nombreuses nuances et variations sonores, pendant que Frank Cayer accentuait les passages atmosphériques avec sa guitare et la réverbération.
Entre les textes et ambiances tantôt mélancoliques, tantôt introspectifs, l’énergie du groupe était contagieuse. Chanelle sautillait durant les moments-clés de la prestation, et ses comparses se prêtaient au jeu de ses blagues entre les chansons.
N Nao
L’autrice-compositrice montréalaise N Nao (Naomie de Lorimier de son vrai nom) a pris le relais avec La Saison des Orages, pièce d’ouverture de son plus récent album «L’eau et les rêves », sorti en 2022. C’est comme si le titre de l’album se matérialisait en spectacle : à l’aide de différents échantillonnages sonores et de mélodies jouées en boucle, les pièces s’imbriquaient l’une dans l’autre de façon harmonieuse, et se succèdaient tout naturellement. Entre les passages poétiques narrés de Nymphe et les moments forts de Tout Va Bien, N Nao sait émouvoir avec sa voix juste et puissante.
L’artiste excelle dans l’art d’installer ses chansons. Les paroles répétées, comme sur Pangée, combinées à la superposition progressive des sonorités électroacoustiques, créaient une sorte de mantra qui nous captivait entièrement. De plus, les effets venant triturer les voix et les instruments à l’occasion ajoutaient à l’effet de surprise au fil de la prestation.
Perséide
Le groupe originaire de Trois-Rivières Perséide lançait son troisième album, qui s’intitule «Les couleurs d’été ». Pour cette occasion, Raphaël Laliberté-Desgagnés et Marie-Louis Dézié ont prêté main-forte aux membres de la formation, respectivement aux instruments d’appoint et aux projections visuelles. Sur une scène parsemée de lampes lumineuses, le positionnement en demi-cercle des musiciens a su mettre en valeur différentes atmosphères du spectacle du groupe rock-psychédélique. Après quelques nouveautés dont, entre autres, la pièce éponyme de l’album et Glyphes, Louis-Philippe Cantin et Olivier Durand ont fait asseoir le public le temps d’un segment en formule acoustique.
On peut affirmer sans l’ombre d’un doute que Perséide attendait avec impatience cette soirée spéciale. D’une part, l’exécution démontrait une grande préparation et d’autre part, les nouvelles pièces innovaient tout en s’agençant bien à leur précédent effort, « Parmi les arbres » (2019).
Si la réfraction est la déviation d’une onde, celle-ci a bel et bien touché à l’alternatif, la musique concrète et le progressif sur son passage. Comme on dit dans le domaine scientifique, «CQFD».
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