L’album « Orange Flottant » était disponible depuis quelques semaines déjà, mais c’est le 21 avril qui était soir de lancement pour le groupe garage psychédélique Les Lunatiques au Pantoum. En première partie, on a eu droit à une performance de l’octuor rock expérimental Allô Fantôme, qui a bien démarré cette soirée.
Allô Fantôme
Les huit musicien·nes de la formation apparaissent sur scène vêtu·es de vestons chemises et les joues maquillées. Le leader du groupe, Samuel Gendron, est bien assis devant son piano pour nous présenter des pièces disponibles sur le EP éponyme du groupe, mélangées à des chansons inédites. La deuxième chanson jouée, Couteau Papillon, sortie comme simple en 2022, a fait danser tout le monde présent – et personne n’arrêtera de se déhancher pour le reste de la soirée. Catégoriser Allô Fantôme n’est pas une tâche facile : s’il y a des moments plus rock, on navigue également dans la pop ainsi que dans le jazz, avec des envolées de saxophone ou de flûte traversière assez impressionnantes. La guitare acoustique se marie à merveille avec des sons électriques bien fuzzés. À cela, il faut ajouter les percussions et les claviers. Résultat : un ensemble magnifique. Bien que ce soit seulement la première partie, la foule acclame le groupe comme s’il était tête d’affiche. La prestation se termine avec un solo de sax de Sam Hampell, les cheveux qui volent devant un ventilateur et la chemise ouverte, au grand plaisir du public qui en redemande encore plus suite à cette finale. C’est donc une performance époustouflante que la formation nous a offert, afin de bien mettre la table pour le groupe suivant.
Les Lunatiques
Après cette première partie, Les Lunatiques sont attendus avec excitation par le public d’un Pantoum au guichet fermé. Habillé·es de leurs traditionnelles chiennes de travail.es, les musicien·nes montent sur scène devant quatre halos de lumière orange servant de décor. La formation est menée par Antoine Bourque (voix et guitare). Il est accompagné d’Ariane Roy (guitare), François Pelletier (batterie), Jean-Étienne Collin-Marquis (percussions), Simon Guay (basse) et William Lévesque (synthétiseurs, guitare et percussions). Le show débutant avec la très rock Le démon, ça ne prend pas de temps pour que le party reparte. Et le groupe a quelques surprises de cachées dans ses manches : par exemple, pour l’excellent simple Faire danser les morts – qui porte d’ailleurs parfaitement son nom -, deux squelettes-danseurs montent sur scène pour nous présenter leur plus beaux moves. On passe d’une forme de danse à une autre lors de leur vieux hit Où Est?, alors qu’un mosh pit se forme devant la scène.
À l’occasion de ce lancement, ielles nous jouent l’entièreté de l’album « Orange Flottant », mais dans un désordre bien calculé. « Des fois c’est plus relax, des fois c’est plus psyched’, mais des fois on est heavy », de lancer Antoine, le devil en l’air, avant de présenter Kick of Laurie Foster qui est justement chantée par Laurie Foster. Toujours dans la section heavy, il y a la pièce Popcorn Psychédélique, qui est, semble-t-il, une favorite du public. On assiste à un impressionnant tapping solo d’Antoine, alors qu’on modifie les paroles pour dire « Sold out au Pantoum » au lieu de « à l’Escogriffe». Éventuellement, on tombe dans la section relax, au grand plaisir de nos tympans, avec apparemment la pièce préférée de la plupart des membres : These boots aren’t made for playing drums. C’est une accalmie bien méritée. Quand je dis que le groupe nous réserve des surprises, eh bien à l’occasion de Toujours les mêmes faces les squelettes-danseurs sont de retour, cette fois-ci pour distribuer au public des faces de personnalités publiques découpées sur carton, comme Patrick Huard, Gino Chouinard ou bien Julie Snyder.
Alors que la fumée envahit la scène durant la prestation de J’ai vomis, le chanteur décide de sauter dans la foule pour y faire du body surfing quelques instants, provoquant le délire total des spectateur·ices. Autre moment surprenant : pour Cyber séduction, les six musicien·nes enfilent des casques-écrans d’ordinateur afin de chanter la pièce, préenregistrée. Ce fut un moment assez marquant de la prestation. La soirée se termine par la première pièce de l’album, Marie dans le coma, accueillie par les acclamations unanimes de la foule. Un spectacle complètement prodigieux à l’image de l’album, avec une merveilleuse mise en scène de nul autre que le squelette-danseur #2, Gab Paquet.
C’est donc tout un party qui a mis le feu au Pantoum, et même s’il y avait un vent froid d’avril à l’extérieur, à l’intérieur on se serait cru en pleine canicule! Les deux groupes, Allô Fantôme et Les Lunatiques, se sont complétés à merveille pour donner aux spectatrices et spectateurs présent·es une soirée complètement inoubliable, lors de laquelle tout le monde s’est permis ses meilleurs pas de danse.
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