Une soirée de douceur nous attendait à la librairie Saint-Jean Baptiste, salle magnifique et coquette que l’on devine imprégnée par l’aura de la sexistude (Allô Gab Paquet).
Malgré sa petite taille, la librairie est un haut lieu artistique qui contribue à la découverte des talents d’ici. Deux personnes très chères à mon cœur se partageaient la scène, Madame Desmeules en poésie et Aube en musique.
POÉSIE
Première partie en poésie avec les mots de Madame Desmeules. Deux suites accueillies par l’écoute de la quarantaine de personnes présentes.
Une suite plus douloureuse sur IVG, la santé des femmes et la vie rurale. Sur ce rapport à la honte qui nous empêche parfois d’accéder à la santé, au manque d’information et de vulgarisation. C’est avec sensibilité et beaucoup de tact, qu’elle nous a plongé dans ce quotidien qui, loin d’être banal, se montre courageux dans l’énonciation de la stigmatisation autour de la santé sexuelle.
Pour l’autre suite, changement de ton pour un texte débordant d’humour. Un humour tranchant de répartie qui fait partie du charisme bien connu de Madame Desmeules. Ses intonations et ses tournures étaient contagieuses dans leurs éclats de rire et après le premier texte, une véritable bouffée d’air frais.
La poète est par ailleurs récipiendaire de Première Ovation et recevra du mentorat pour travailler sur son œuvre. Notez qu’en juin, vous pourrez assister à la présentation de son fabuleux travail.
MUSIQUE
Deuxième partie en musique avec Aube. Douce âme dont j’ai l’honneur de croiser la route depuis peu.
Tragi-comique et merveilleuse, Aube a cette présence réconfortante et mélancolique qui se retrouve pleinement dans sa musique. Simplement assise avec sa guitare, elle nous chante des bouts de son intimité, ses victoires comme ses défaites, au travers de ses textes en anglais et en français. Un dévoilement par la nudité de ses notes de guitare. Aube nous avait réservé une belle surprise, un moment duo au piano avec Madame Desmeules pour Lana Del Rey et la chanson Video Game.
Pour ma part, j’essayais de rester digne dans ma robe de velours verte style Titanic à prendre des photos et des notes style média, mais dès la reprise de Mon amant de Saint-Jean, je ne pouvais contenir mes larmes tant la voix et la vulnérabilité d’Aube me bouleversaient. Ses chansons, toutes disponibles sur Spotify, alternent amour perdu et rébellion et sont à son image, flamboyantes qui ne se cachent pas derrière les fioritures.
Bien que dès ce dimanche, Aube déménage pour « percer dans la grande ville », comme elle l’a dit, elle aura toujours une place spéciale à Québec où elle sera accueillie avec amour et poésie.
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