Paisiblement Elliot Maginot

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En ce début décembre frisquet, BLEUFEU avait préparé une soirée chaleureuse et réconfortante ayant pour tête d’affiche Elliot Maginot. L’Impérial Bell affichait complet alors que les gens faisaient la file sur la rue Saint-Joseph. L’assistance s’installait encore tranquillement autour des tables numérotées et éclairées par la lumière des bougies lorsque le spectacle a commencé.

C’est Emile Bourgault, seul à la guitare, qui a ouvert la soirée. Malheureusement ralentie par le vestiaire obligatoire, la circulation des spectateurs additionnée au bruit des commandes au bar ne lui permettaient pas de retenir l’écoute de l’ensemble de la salle. Nous présentant son répertoire, le jeune blondinet s’est également permis un medley de ses chansons entremêlées à celles de Daniel Bélanger. Sa voix douce et son timbre singulier s’inscrivaient en parfaite continuité avec l’artiste qui allait suivre.

Cela faisait quelques fois qu’Elliot Maginot était à l’affiche dans la ville de Québec. Malheureusement forcé d’annuler à cause du virus-dont-on-ne-doit-plus-prononcer-le-nom, c’était en cette fin de 2022 que les impatient·e·s pouvaient enfin découvrir en personne les pièces d’« Easy Morning ». Le programme ne se limitait toutefois pas aux chansons de ce dernier long-jeu, pigeant également dans « Comrades » et même dans « Young/Old/Everything.in.between », album paru en 2015.

Durant le spectacle, Elliot était simple et touchant dans son approche, parsemant ses interactions d’humour et d’anecdotes. À de nombreuses reprises, l’artiste nous a répété ne pas avoir eu de metteur en scène pour le spectacle. Si cela ne fait jamais de tort, on notait particulièrement dans le naturel de Maginot une fluidité lui permettant de s’adapter aisément à son public. L’assistance le lui rendait bien d’ailleurs : que voulez-vous, on est chaleureux à Québec! « Tout le monde préfère Québec, je peux vous le dire. Je suis prêt à aller chez le notaire », nous a même déclaré Maginot.

Si l’auteur-compositeur-interprète rédige ses textes en anglais, il a toutefois fait honneur à sa langue française en interprétant deux classiques. C’est d’abord avec une pièce « du magicien des mots », Jacques Brel, Voir un ami pleurer, qu’il a investi la langue de Molière, puis en rappel avec les mots de … Et j’ai couché dans mon char de Richard Desjardins.

Au fil du spectacle, il a également invité Emile à se joindre à lui pour True Love Might Not Find You in the End. Leurs deux timbres se complétaient, donnant une somptuosité supplémentaire à la chanson. C’était également le cas du violoncelle dans la majorité des pièces, apportant une couche mielleuse aux pièces un peu plus monotones. Parce que oui, si le travail des musiciens était impeccable, certaines chansons manquaient de hook.

La soirée a été généreuse. Bien que sa douceur ait été quelques fois entrecoupée par la musique provenant du District Saint-Joseph, le calme et le paisible ont su nous enivrer jusqu’à ce qu’ils laissent place en finale aux entraînantes Dead Church et Holy Father. En ce soir de décembre, Elliot Maginot a livré un spectacle qui en valait l’attente!

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