24 heures restantes
Avec un titre qui sonne comme Zelda Majora’s Mask, nous nous sommes levé tôt avec peu de sommeil pour Saratoga à l’aube derrière l’hôtel Le Germain. Cette dernière journée pluvieuse était sous le signe de la douceur pour une fin où malgré la fatigue, la passion des spectateurs était au rendez-vous.
Saratoga
Entre les festivaliers, les vaches et un chat en laisse qui miaule, le sympathique duo nous ont charmé par leur présence d’une simplicité désarmante.
Mieux vaut être humide que sec !
La chanteuse au public sur l’herbe humide de l’averse d’hier.
Avec beaucoup de douceur et au travers des paroles poétiques, le couple à la guitare et à la contrebasse se détachait dans l’aube sur la petite scène. Le noir du ciel laisse place tranquillement au rouge, rose et mauve pendant que les notes et les chants d’oiseaux se dévoilent. L’écoute règne parmi les spectateurs qui n’ont pas dormis pour la plupart. Certain dorment en petit cocon apaisé.
Les transitions étaient des moments de tranches de vie, servies avec un humour unique et une belle sensibilité. Quelque chose de familier et d’unique se dégage de la poésie, de la musique et de la présence de Saratoga. Un bijou musical et d’humains c’était, honnêtement, un de mes plus beaux shows à vie.
Malaimé Soleil
Après quelques heures de sommeil salvateur, me voici dans la cour à Johanne de la Fabrique Culturelle pour le sound check de Malaimé Soleil. Je suis à l’avance pour une petite entrevue post-Cabaret-Festif. Le lieu idyllique, étonnamment une vraie cour arrière, était parsemés de chaises et de poufs. Je dis bonjour à une charmante dame sur son perron et aux bénévoles-amis qui travaillaient déjà fort. Sur de nombreuses cordes à linge, des vêtements blancs sont accrochés entre les arbres, la scène semble posée là, comme une sorte de cabanon hirsute.
Entrevue/petite pause-cigarette avec le chanteur Francis et un de ces musiciens sur le trottoir. Je reviens avec eux sur leur victoire au Cabaret Festif et des changements sur leur carrière. Les gars de Malaisé Soleil me confirment que leur booking a explosé. Le prix comprenait plusieurs concerts, mais voilà que ce sont ajoutés une multitude de prestations pour une tournée de 17 spectacles! Leur visibilité et les contrats pleuvent, c’est une vraie différence pour le groupe qui mérite amplement de se faire entendre (Les préférés d’ecoutedonc comme dirait Jacques). Nous jasons connaissance de Sherbrooke (allô Nathan), du show qui s’en vient et je quitte pour dîner.
Toujours en retard, toujours à l’heure. J’arrive juste au moment où le chanteur de Malaimé Soleil invite les festivaliers à se lever pour danser, autant dire au meilleur moment. Malgré les douleurs des mosh pits d’hier, je donne mon 100%. Le sympathique groupe joue leurs rythmes, entre musique douce et rock puissant, pour un moment de pur plaisir.
Les amis quittent Baie Saint-Paul et je reste seule sur place pour une dernière soirée de vadrouille malgré mon corps endoloris, mais je ne suis pas à plaindre. Je profite du palace des miroirs aka La campagne au centre-ville avec jubilation.
Elliot Maginot
Je traverse le pont. Dans une rue, je déboule devant un joli parc et une scène magnifique. Petit nid de branches entrelacées, avec des hiboux de chaque côté et des boîtes de la cidrerie comme chaises improvisés, c’est une vision magique.
Arrivée pendant le sound check (encore!), nous observons tous le ciel d’un œil suspicieux. Malgré les appels du chanteur pour que revienne le soleil sur Sunnydale, les forces surnaturelles de ses incantations, aussi magnifiques soient-elle, ont leurs limites. Ce qui était toutefois hors du commun, c’est l’insistance du public à rester malgré la pluie et les orages. Tenace et téméraire afin de rester le plus longtemps possible à vibrer sur la tendre musique d’Elliot Maginot.
Le chanteur à la voix bouleversante, nous partage des rythmes doux avec des pointes de rock à travers des paroles romantiques. Véritable caresse poétique, je suis heureuse de pouvoir alterner entre show qui bouge et show qui plane. Je ne me soucis plus de l’averse et, malgré ma robe qui s’imbibe, les frissons ne sont pas de froid.
Emma Beko
Complètement détrempée, c’est un retour à l’appartement/QG/Palace pour un changement au sec. En partant vers la place Desjardins, je m’arrête un instant pour écouter Emma Beko dans la ruelle Otis. La rappeuse, avec énergie et complicité, donne tout et installe le ton de cette soirée! On peut d’ailleurs remercier chaleureusement la radio cism893 de nous avoir présenté des artistes de qualité tout au long du festival.
Sarahmée
Je décides de vivre l’expérience à fond et de brûler le semblant de force qu’il me reste. Je suis déjà sur mes réserves, mais come on! Qui peut résister de danser avec Sarahmée? Deuxième fois que j’assiste à une de ses prestations cet été et c’est toujours un bonheur! Malgré la fine pluie, je transpire en cochon en dansant ma vie. Trippant sur les paroles, le beat, les danseuses et, surtout, l’énergie extraordinaire dégagée sur scène. Elle entraîne tout sur son passage et c’est la joie dans le jeune public.
Une artiste accomplie qui a compris qu’être dans le game, c’est pas une question de cash et de fame, mais une question intégrité et d’authenticité.
Arrêt chez Tony et Charlo pour manger le plus de gravy possible, pendant que joue au loin Koriass. Je vais niaiser au Fraîcheurs et Saveurs, perds ma carte de crédit puis la retrouve. Je pars me couchée, me préparant mentalement à ce que Loud fasse vibrer les fenêtres de l’entièreté du centre-ville.
Je quitte le lendemain avec la navette et le même chauffeur qu’à l’allée. Brumeuse dans le brouillard, j’en oublis mon ordinateur que je récupèrerais bien heureusement rendu à Québec (Merci Stéphanie!).
Une première édition qui ne sera pas la dernière. Le coup de foudre fût intense et ici, je ne parle pas du ciel!