Photos : Festival d’été de Québec – 10 juillet 2022

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Texte et photos : Jacques Boivin et Nicolas Padovani

Il y en avait encore pour tous les goûts hier au FEQ : du hip-hop, du blues et de la musique d’ici… avec une touche de féminité comme on en a rarement vu au Parc de la Francophonie.

Cette soirée réunissait cinq femmes (Thaïs, La Bronze, Maude Audet, Safia Nolin et Ariane Moffatt)… ainsi que le meilleur allié que le Québec ait vu depuis longtemps (Émile Bilodeau). Somme toute, six projets fort différents, chacun ayant son rythme et sa sensibilité.

Thaïs a lancé le tout avec sa pop douce aux accents franchouillards. Même si elle n’a pas encore beaucoup de matériel, ce qu’on a entendu est fort prometteur et la Montréalaise ne manque clairement pas d’assurance. On va clairement la surveiller de près.

À cause de petits pépins techniques, je n’ai pas pu voir La Bronze, mais je l’ai bien entendue avec son électropop rythmé et dansant. Pour l’avoir vue il y a à peine une semaine à La Noce, je sais qu’elle déploie toute une énergie contagieuse sur scène. Nadia mûrit bien, elle a trouvé son créneau bien à elle, et ça paraît dans son interprétation. Et son album « Vis-moi » est tellement joli!

Voir Maude Audet, c’est toujours un plaisir renouvelé. Est-ce à cause du brin de nostalgie qui souffle sur chacune de ses chansons? Sa douceur, même quand elle se fâche? Ses musicien.ne.s, qui enveloppent ses pièces de fils cousus d’or? La simplicité de Maude, qui nous sert sa musique comme si on était des vieux chums? À moins que ça soit à cause des éclairages qui ont donné des tonnes d’orgasmes à nos appareils photos? Peut-être un peu tout ça.

Safia Nolin est ensuite débarquée avec son « crew » pour nous livrer une version un brin écourtée, festival oblige, de son spectacle SEUM. Musicalement, c’est électrique, souvent lourd et un brin violent, mais il y a énormément de vulnérabilité et de tendresse qui se dégagent des chansons de la Montréalaise originaire de Québec. Et maudine, je sais qu’il y a du monde qui trouvent Safia maladroite dans ses interventions, mais moi j’aime cette spontanéité, cette candeur qui nous donnent l’impression que Nolin fait partie de la gang plutôt que d’être une « veudette ».

S’il y avait un gars qui pouvait s’intégrer à cette soirée toute féminine sans briser le beat, c’était bien Émile Bilodeau. Ses chansons engagées, remplies de sensibilité à l’égard des autres et livrées avec panache avec un groupe de feu (avec des cuivres, s’il vous plaît) ont été chantées à l’unisson par une foule très compacte qui connaissait toutes les paroles par coeur. Dédiant sa prestation à Karim Ouellet, Émile nous a fait rêver d’un Québec indépendant, solidaire, égalitaire, où tout le monde est libre. Pas vrai, Sol?

Et ça s’est terminé avec Ariane Moffatt avec son super-groupe d’ami.e.s. Que des hits, du début à la fin. Ariane était particulièrement en forme, incapable de rester derrière son clavier, elle bougeait partout sur scène, s’approchait, dansait, s’élançait dans des grands gestes théâtraux, et le Pigeonnier (comme on l’appelait dans l’temps) était devenu une immense piste de danse! Et j’ai appris que Marie-Pierre Arthur était une pas pire joueuse de… keytar!

De son côté, Nicolas Padovani a fait comme d’habitude, il s’est promené entre les Plaines et l’Assemblée-Nationale.

Il a vu Denzel Curry sur la scène Bell, « certainement un des meilleurs rappeurs à avoir foulé les Plaines ». Nicolas estime qu’il aurait facilement pu être la tête d’affiche de la soirée, et on n’a aucun mal à le croire.

Ensuite, il s’est dirigé vers la scène Hydro-Québec, où il a pu voir Robert Finley. « Un bluesman de feu avec une voix impressionnante » et dont la musique rappelle ZZ Top par moments. Quand on lui a demandé s’il avait aimé ça, notre photographe randonneur a répondu : « C’était le fun! »

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