Du 17 au 18 juin dernier, la Fête de la Musique de Québec célébrait son 15e anniversaire. Soulignons que, malgré les mésaventures des dernières années, la FMQ a tenu bon et a préparé et présenté chaque année sa programmation. On s’est attaché à cette célébration musicale devenue incontournable!
Seule rédactrice pour le weekend, j’ai tenté de me promener le plus possible sur les cinq scènes (Desjardins et CHYZ sur le Parvis, le passage Olympia, le Bateau de nuit et la Ninkasi) et de récolter les impressions de mes collègues photographes, Nicolas Padovani et Adrien Le Toux. Voici donc le résumé de notre expérience et de l’ambiance générale en mots et en photos.
Formule découverte
La beauté de la FMQ, c’est de pouvoir se laisser surprendre par leur programmation variée. Naviguant du rap limoulois de Steve Beezy aux envolées swing de Lenord, impossible de ne pas y trouver son compte. La FMQ, c’est entre autres une remarquable vitrine de découvertes permettant à des formations d’y faire leur tout premier spectacle. Pour d’autres, tel que Hello Cosmo, le fête est l’occasion d’une première visite dans la Capitale-Nationale. Ayant lancé leur premier album « BEEP BOOP » en janvier dernier, le groupe a eu l’honneur d’ouvrir cette édition 2022 en force. Charismatique, la musique hybride indie-pop, R&B et hip-hop a installé l’ambiance festive nécessaire pour nous faire oublier le mauvais temps.
Dans la catégorie « made in Québec Cité », l’événement a été l’occasion de découvrir différents projets qui ont vu le jour dans les remous pandémiques. C’est le cas notamment de Fovelle, le projet néo-disco catchy de Jean-Christophe Maisonneuve Audet (aka Jacques Danger de Delazur) ou de Baladeur, le délicieux penchant francophone de Lockwell. Ces derniers m’ont définitivement charmée par leur pop-rock feutrée et mature. Puisque leur unique single, Jaune, est sorti sur les plateformes le 2 juin dernier, la totalité de leur programmation était une nouveauté pour l’ensemble des spectateurs.
Parmi toutes ces découvertes, mon grand coup de cœur revient toutefois à Solipsisme. La jeune formation a lancé un premier EP en janvier 2022. Si les trois pièces de celui-ci s’affirment assez planantes, sur scène, la formation enchaîne les progressions dans un rock psychédélique qui n’a rien de tranquille. Ça brasse, mais sans tout démolir, ce qui nous laisse assez d’espace pour apprécier les douces nuances qui se trouvent à l’arrière-plan. Aucune surprise d’apprendre que même si la formation n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, le quinutor revenait à peine des Francos de Montréal. Définitivement, à mettre dans votre mire!
Au travers des nouveaux venus, on pouvait aussi retrouver quelques habitués de la Fête de la musique. C’était notamment le cas du rock énergique de Sex Machine Octopus, qui plongeait Adrien dans le tourment : « danser ou faire des photos nettes? ». Un dilemme que j’imagine partagé par Padovani au Bateau de nuit, coincé dans le milieu d’un « moshpit plein de bière », pogotant devant Dogo Suicide, une formation qui faisait également son retour à la FMQ. Une chose est certaine, qu’on ait été en mode découverte ou redécouverte, les surprises étaient nombreuses et inattendues.
La grande finale
C’est à 18h le dimanche que les célébrations ont retenti. Débutant avec le stageband jazz Neat Summa Orchestra, les nombreux musiciens bonifiés de la présence de Mona B. ont meublé tant la scène que l’ambiance générale. Les premiers corps, jusque-là bien installés sur leur fessier, se sont levés pour prendre place en avant-scène.
S’en suivit nul autre que The Blaze Velluto Collection et leurs accrocheuses pièces à thématique animale. À ce moment-là, le devant de la scène s’était rempli, mais en laissant assez d’espace pour pouvoir danser allègrement. Convaincus ou néophytes, le dynamisme de la formation ne laisse personne insensible. Si le groupe porte le nom de Blaze Velluto, Little Miss Roy ne laisse pas sa place et se démarque tout autant que son acolyte frisé.
Continuant ce crescendo festif de corps en mouvement, Beat Sexü a présenté son programme, un mélange de leur 2e album et de leur plus récent EP. Ici, c’est Maxine Maillet qui assurait les claviers et les chœurs fréquemment assurés par Mariève Harel-Michon. Le suave sexu a envahi le Parvis sur fond de soleil couchant. Ce n’était pas chaud, mais c’était hot.
Maintenant bien réchauffé de musique et de bière, le public était prêt à accueillir le camp de vacances de Jérôme 49. Difficile de dire si Jérôme 50 a la faculté de multiplier l’eau en Labatt 50, mais il a certes multiplié le nombre d’âmes devant le perron de l’église. Devant cette marée noire de monde, Jérôme a instauré une ambiance de fête québécoise comme on n’en avait pas vécue depuis longtemps.
Une 15e réussite
Malgré la pluie et le froid, le public a été au rendez-vous tout au long de la fin de semaine. Les ambiances des scènes extérieures comme intérieures ont permis aux spectateurs mélomanes de vivre différentes expériences selon leurs préférences. Joie, bonheur, plaisir et musique!
Pour célébrer le 15e anniversaire de la Fête de la Musique de Québec, une bière thématique a même été brassée par la microbrasserie Brasseur sur demande (BSD)! On lève ainsi notre cannette bien haute à toute l’équipe de bénévoles qui se donnent à fond, chaque année, pour faire découvrir gratuitement notre musique aux convaincus comme aux passants qui se retrouvent par hasard sur la rue Saint-Jean!