Nuits psychédéliques, soir 3 : Déboussolant, cathartique

PAR

Mon Amie Souffrance

Une forêt dense et bruyante, au crépuscule, c’est là où a semblé nous accueillir Mon Amie Souffrance, le 7 mai dernier. Sébastien Delorme (guitare, commentaires décontractés), Vincent Gaboury (guitare), Claudia Gagné (basse) et de Daniel Hains-Côté (batterie) étaient en réalité chacun.e assis.es sur une chaise au Pantoum, une posture devenue caractéristique du groupe, en contraste frappant avec leurs notes déferlantes et tempétueuses.

Je sais pas si ça parait, mais c’est vraiment tough à jouer.

Sébastien Delorme

À travers une performance magnifiquement sentie, iels nous ont transporté.e.s du bout de leurs doigts et de leurs instruments dans un monde tordu, sombre mais ô combien énergisant. Des rythmes syncopés, du fuzz et des délais, Mon Amie Souffrance en a fait un orage au cœur duquel le groupe a pris plaisir à nous emmener. Leur musique est purement instrumentale et magnifiquement déconstruite, au point où on n’y entend pratiquement jamais de refrain; leur composition permettant à chaque membre de l’audience de peindre son propre paysage ténébreux.

La performance donnait une chair de poule de laquelle semblait suinter la peur et la rage de vivre.

Les lignes de basse hypnotiques et sombres de Claudia Gagné combinées aux guitares créatives et intrigantes de Vincent Gaboury et de Sébastien Delorme et à la batterie précise et déboussolante de Daniel Hains-Côté tissaient avec brio une toile dans laquelle le public se laissait prendre avec grand plaisir.

Oktoplut

Manquer de passer à travers le plancher, c’est l’impression que la lourde et puissante musique de Oktoplut nous a donnée dès les premières secondes de leur performance. Le duo, formé de Laurence Fréchette à la batterie et à la voix et de Mathieu Forcier à la guitare et à la voix, a livré la marchandise avec un camion dix roues. Le métal hardcore du band a fait lever les diables cornus et danser les sorcières dans la salle.

Ça se prononce Oktoplott, si vous n’étiez pas déjà au courant.

Le groupe a fait un usage créatif de deux types de canons, un à images et l’autre à fumée. Des publicités et des entrevues distortionnées nous ont aidés à nous immerger dans leur univers de contestation de la normalité pendant que leur canon à boucane teintait l’air déjà lourd d’énergie satanique. Heureusement, la machine à fumée était réglée à plus basse intensité que lors de leur performance au Knock-Out il y a deux ans où le groupe a convoqué les mauvais hommes en rouge…

Les deux trippeux dont l’expérience sur scène se sentait bien ont permis de clore les nuits psychédéliques de 2022 avec de magnifiques mosh pits, permettant à la foule de dépenser ses dernières énergies et de revenir à la maison en ayant déjà hâte à l’année prochaine.

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