l i l a au Pantoum : premier contact entre les solitudes

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Eh bien, ce sont de drôles de temps qui nous portent ces temps-ci. Samedi dernier, on s’est retrouvé.e.s quelques un.e.s au Pantoum pour assister au premier spectacle en salle devant public de l i l a depuis le début de la pandémie. Un privilège dont on a profité les yeux fermés, assis en tailleur ou en se balançant, au cours d’une soirée douce où l’on réapprenait à vivre, à tâtons. 

Sur scène, guirlandes de lumières, roses et statues de la vierge dans une composition qui rappelait vaguement l’ambiance néo-baroque de l’église Saint-Sauveur. L’entrée de l i l a, alias Marianne Poirier, s’est fait remarquer : sa longue robe noire ajoutait une touche gothique au portrait qui, bientôt, allait se traduire en musique. 

Après une introduction atmosphérique, les trois comparses de l’autrice-compositrice-interprète ont pris place sur scène pour se lancer sur outside, tirée de leur dernier maxi, « recollection ». Alors que la complicité de Poirier avec son guitariste Anthony Cayouette se faisait toujours sentir, on pouvait apprécier la profondeur qu’ajoutaient les rythmes puissants d’Audrey Paquet-Claeys et le groove de Pascal Larose aux claviers et à la basse. En fait, cela donnait un équilibre contrasté aux compositions, à la fois éphémères et intenses. « Des fois c’est comme rock et métal, des fois c’est comme toute doux », pouvait-on entendre justement dans l’un des enregistrements cassette qui donnent leur charme à la dark folk / dream pop de l i l a.  

L’instant de trois chansons, dont deux nouvelles (et une en français, s’il vous plait!), Marianne nous a aussi fait cadeau d’une performance encore plus intimiste où elle nous chantait la pomme assise devant la scène, guitare classique en main, sans autre apparât. Elle nous indiquait avoir senti le besoin, pendant la pandémie, de retourner à cette simplicité pour recommencer à écrire, ce qui donnait un résultat à la fois épuré et authentique, riche de ses imperfections. 

La soirée s’est poursuivie sous le signe de la complicité, au gré des échanges entre le groupe et le public. De retour sur scène, les quatre musiciens semblaient avoir pris leurs marques et nous ont fait décoller avec eux de stuck with silver jusqu’à la fin du rappel, une version revisitée de past & present.

En somme, malgré ses hésitations – mentionnons aussi l’absence de Juillet qui a dû annuler parce que « la coco a fait des siennes » – la soirée a visiblement fait vibrer les cœurs et rétabli un contact entre les solitudes. La folk-pop goth-baroque de l i l a, riche de ses contrastes et de son expressivité, sera présentée au festival Santa Teresa le dimanche 22 mai prochain.

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