Balade onirique avec Claude Hurtubise et « Suivre les lucioles »

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C’est aujourd’hui, 28 janvier, que Claude Hurtubise, autrice-compositrice-interprète, nous livre son premier album « Suivre les lucioles » un peu plus de deux mois après le lancement du single qui porte le même nom. Enregistré au studio Sophronik à Montréal et réalisé par Simon Walls, l’album s’inscrit dans un genre indie pop ponctué par des touches jazz et certains motifs qui rappellent la bossa nova. Cela dit, j’ai l’impression qu’il résiste à toute tentative de classement, ce qui le rend d’autant plus intéressant.

On sent, en progressant dans l’écoute, que l’album est traversé par une profonde musicalité autant dans sa composition instrumentale que dans l’écriture. On ne pourrait dire si les mots suivent la musique ou si la musique suit les mots. De là nait l’unité et la cohérence qui guide l’écoute. La finesse du travail sur les textes permet le déploiement d’une multitude d’images, parfois plus contemplatives (Carnaval et Suivre les lucioles) et parfois plus engagées (Engelure et L’arbre enchanté), le tout en conservant un souci esthétique constant. Les textes invitent également au voyage. On se laisse porter entre Abidjan, Rio, Montréal et les mines du nord, comme dans un rêve. On s’imbibe de l’exotisme véhiculé par le texte et par la musique qui porte en elle une dose d’onirisme et d’exploration.

L’album présente des arrangements musicaux très complets et achevés avec des cordes, des instruments à vent et beaucoup de percussions qui donnent un rendu orchestral à certaines pièces. À d’autres moments on se sent complètement ailleurs avec des arrangements plus minimalistes qui permettent de reprendre son souffle (Parasites) ou encore des morceaux plus planants avec des synthétiseurs et de la guitare électrique. Les sonorités latino-américaines présentes sur l’album nous plongent dans une ambiance feutrée où règne chaleur et grâce. Elles donnent à certaines pièces une couleur particulière qui propose une sensibilité différente. De ces mélanges nait toutefois une unité claire, soutenue par des fils conducteurs habilement tissés et un rigoureux travail d’harmonisation.

Avec sa voix puissante et précise autant dans la technique que dans la sensibilité qu’elle exprime, Claude Hurtubise se montre totalement en contrôle de son instrument. Certains passages en voix tête m’ont fait frissonner tellement l’émotion véhiculée me semblait juste. Les mélodies originales et surprenantes sortent des standards pop, mais restent très accessibles et faciles d’approche.

Je n’arrivais pas à choisir mon morceau préféré, je vous en présente deux. Suivre les lucioles, première pièce sur l’album, m’a frappé par ses variations d’intensité et son mouvement constant qui nous transporte dans des lieux insoupçonnés. J’ai été séduit par la piste de batterie d’Andrew Beaudoin, à la fois frénétique et tout en retenue, et les lignes de basse d’Alex Leblanc bien callées sur le kick. Mon deuxième coup de cœur va à Parasites, une pièce plus calme où le piano joue avec les dissonances et les tensions pour créer une ambiance sombre et angoissante qui colle parfaitement au texte et aux images mises de l’avant.

« Suivre les lucioles » est un album à écouter et à réécouter. Il m’a conquis!

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