Nos spectacles préférés de 2021

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Ouin. L’année 2021 finit pas mal comme elle a commencé, hein? On s’est rapidement ramassés encabanés, et après avoir goûté à un semblant de normalité pendant quelques mois, nous revoilà tous pris à la maison à écouter le Bye Bye.

Heureusement, on a eu la chance de voir quelques shows entretemps. Ça a longtemps été bizarre (avec ou sans masque, assis ou debout, avec deux bras de distance ou collés collés, on ne savait plus trop sur quel pied danser… les deux semaines où on a pu le faire avec un masque), mais ça ne nous a pas empêché d’apprécier beaucoup, beaucoup, beaucoup toutes les belles prestations qu’on a eu la chance de voir, malgré tout.

Que ce soit sur bien assis sur la scène du Grand Théâtre ou devant une scène qui ressemblait à un barrage de castors au Festif!, en passant par un Pantoum qui a rapproché les mélomanes de Québec ou dans un road trip avec Bon Enfant, on a eu la chance de voir plein de beau monde faire de la belle musique.

Pour terminer l’année en beauté et nous enlever cette amertume qui passe ben mal à travers la gorge, on vous présente les cinq prestations préférées de quelques-uns des membres de notre équipe.

Les choix de Noémie Rocque

LUMIÈRE – Manoir Saint-André (Saint-André-de-Kamouraska)

Il y avait de quoi de magique à être dans cette petite foule rassemblée dans l’herbe, assise au milieu des arbres à regarder le soleil briller dans les cheveux bleachés d’Étienne Côté. Cette prestation solo, acoustique et intimiste d’A.M.I.E.S.A.M.O.U.R nous permettait d’apprécier à sa juste valeur le talent de l’auteur-compositeur-interprète. J’en garde des souvenirs tendres et chaleureux. Repartir dans le Kamouraska sur un coup de tête pour ce spectacle en valait plus que la peine!

Bon Enfant – Le Bic

J’ai vu Bon Enfant cinq fois en 2021! Que voulez-vous, quand le band est aussi dynamique, on ne se tanne pas! En tant que spectatrice, c’est assurément la prestation derrière la bibliothèque municipale du Bic qui m’a le plus marquée. La fougue de Bon Enfant y était, comme toujours, des plus contagieuses. Dans le public, je sentais l’odeur des corps dansants, on renversait du vin sur ma jupe, la bière éclaboussait sur mes mollets. Y’avait de quoi de rock’n’roll dans l’air salin du Bic, un moment de liberté, de reconnexion avec l’art vivant comme on n’en avait pas vécu depuis longtemps.

Thierry Larose – Le FRIMAT (Val-d’Or)

J’avais déjà grandement abusé de l’album Cantalou quand je me suis rendue pour la première fois en Abitibi. Debout sur mon banc dans la vieille église, je dansais et festoyais avec la foule bien réchauffée. Thierry était le quatrième spectacle de la soirée, mais l’énergie du public était toujours aussi communicative. Après un rappel préparé, la foule a demandé un « vrai » rappel. Pris au dépourvu, le jeune homme et ses musiciens nous ont rejoué Cantalou. La pièce s’est terminé avec Thierry, debout sur la batterie, piochant les cymbales de son talon. C’était complètement disjoncté!

Lido Pimienta – FME (Rouyn-Noranda)

Si dans la vie de tous les jours, je ne suis pas une grande auditrice de musique latine, j’apprécie le style dans le bon contexte. Je me suis rendue au FME curieuse de découvrir l’artiste et j’ai été frappée devant la polyvalence de Lido Pimienta. Malgré son allure de petite poupée colombienne, sa présence scénique était frénétique, nous percutant de plein fouet. Il réside une grande force, une âme puissante chez la jeune femme. Si je ne comprenais pas ses paroles, je percevais toutefois son message et je suis repartie de cette deuxième visite en Abitibi inspirée comme jamais.

Dany Placard – Impérial Bell

Ça faisait longtemps que je n’avais pas vécu une connexion aussi forte entre le public et les artistes. Si on avait encore l’obligation de rester à nos tables et que celles-ci étaient espacées, les unes des autres, la salle donnait l’impression d’être remplie comme si elle était pleine. Les spectateurs criaient et chantaient avec Dany. C’était pour ma part mon premier spectacle du Saguenéen et j’étais heureuse de découvrir un artiste complet. Au-delà de la musique, on sentait ses talents de conteur et d’interprète. Définitivement une expérience complète comme je les aime!

Les choix de Léo Moffet

Doo Doo Doo – Le Pantoum

Ayoye. Je suis sorti de là complètement chamboulé. Mais je repartirais dans ce trip N’IMPORTE QUAND!

Mon Doux Saigneur/Bon Enfant – Grand Théâtre de Québec

Un duo gagnant à l’avance. Et quand tout ça a commencé, c’était impossible de rester assis. Ça a brassé pas mal derrière nos masques!

Kinkead – Impérial Bell

AYOYE! Ça faisait longtemps que j’avais pas ressenti une énergie aussi positive et débordante à l’Impérial que durant ce show. C’était impossible de ne pas avoir envie de tout simplement faire la fête toute la nuit!

Apophis/Lou-Adriane Cassidy – Le Pantoum

Quand tu penses qu’un lancement d’Apophis ça déménage, rajoute donc le lancement de Lou Adriane Cassidy en 2e partie. C’était FOU. RAIDE!

Matiu et Joséphine Bacon – Rendez vous des Grandes Gueules de Trois-Pistoles

Le spectacle qui a clôturé ce festival où je travaille depuis plusieurs années en est un que j’ai trouvé vraiment beau. Beau de voir deux générations s’entremêler, se taquiner et tout ça dans un respect immense. C’était magnifique.

Les choix de Marie-Eve Fortier

Marie Davidson et l’Œil nu – La Noce (Saguenay)

Spectacle d’une puissance électrisante, qui nous a fait tomber en transe direct, qui nous a fait danser sans lendemain avant de nous déstabiliser à coups de crises existentielles. Même si le rock glamour de Marie Davidson et l’Œil nu ne se gêne pas d’explorer musicalement les plaisirs coupables de ses membres, il demeure essentiellement aussi expérimental qu’époustouflant dans sa livraison sur scène. 

Sheenah Ko – La Noce (Saguenay)

Mettez ensemble un tas de bons musiciens qui improvisent autour des compositions d’une artiste décomplexée, lumineuse et accomplie (qu’on peut notamment voir aux côtés des Barr Brothers, de Teke Teke, de Le Couleur ou encore de The Blaze Velluto Collection) et vous obtiendrez la fraction d’un aperçu du spectacle de Sheenah Ko au Centre d’expérimentation musicale de Chicoutimi. Il manque encore les grands sourires, la danse, les perruques et le profond sentiment de sérénité que sa musique a laissé sur nos lèvres. 

Flore Laurentienne – La Noce (Saguenay) 

L’acoustique incroyable, le décor baroque de l’église qui faisait miroir aux influences baroques de l’aventure Flore Laurentienne (où se mêlent quatuor à cordes et synthétiseurs) et le jeu d’éclairages : les conditions parfaites étaient réunies pour admirer les paysages sonores que nous peignaient Mathieu David Gagnon et ses musiciens, tout en grandeur et en contrastes. Une expérience à en frissonner encore, des mois plus tard. 

Gab Paquet – Festival de la chanson de Tadoussac

Rencontres de deux fébrilités: celle, d’une part, des spectateurs qui voient pour la plupart leur premier « vrai show » depuis très longtemps et celle, d’autre part, de musiciens qui jouent La force d’Eros pour la première fois devant public. Ajoutons à cela le génie musical et théâtral de Gab Paquet et de sa bande, qui ont jugé bon de ne pas lésiner ni sur la mise en scène, ni sur les costumes, et encore moins sur les moves signatures. 

DooDooDoo – Le Pantoum

Ce qui me manquait le plus des spectacles, comparativement à ce que peut procurer l’écoute d’albums, c’était la possibilité de vivre des expériences uniques, éphémères, déstabilisantes. C’est ce que m’a offert la performance de DooDooDoo, un projet d’expérimentation et de traitement sonore construit autour d’une improvisation à la batterie.

Les choix de Vincent Thibault

Flore Laurentienne – Le Festif!

Quel autre décor aurait pu mieux complémenter les paysages sonores de l’artiste néo-classique que celui de la baie de Baie Saint-Paul? Un voyage complètement immersif et tellement prenant en toute simplicité, c’est ce que Mathieu Gagnon et ses musiciens nous ont offert dans le cadre de la dernière édition du Festif!.

Choses Sauvages – Le Festif!

Un spectacle où la première partie (Marie Davidson et l’oeil nu) nous était déjà rentré dedans de toutes ses forces, Choses Sauvages n’a fait qu’amplifier la chaleur torride de cette fin de journée du Festif! en nous foudroyant de leur énergie punk-nu-disco. Si le band était un four à bois, on serait ressortis des oeufs brouillés.

Charlotte Brousseau – Festival OFF de Québec

Pour sa toute première prestation devant grand public, Charlotte Brousseau nous a submergés de la profondeur de ses chansons, au point où c’était parfois littéralement difficile de respirer. L’atmosphère solennelle était magnifiquement complémentée par l’espace chaleureux du festival et des jonquilles multicolores qui jonchaient le sol.

Sex Machine Octopus – Fête de la musique de Québec

Le groupe de Montréal nous a offert une occasion que les festivaliers n’ont pas manquée pour se dégourdir en plein air sur le parvis de l’église Saint-Jean Baptiste. Sueur et sourires, quelle magnifique communion de la musique ce fut.

Zouz – Le Pantoum

Toujours égale à elle-même, la formation Zouz a offert une prestation à la hauteur de la qualité de son dernier album en faisant vibrer le Pantoum de ses polyrythmies énergiques. Les chaises sur lesquelles le public était assis sont passées très près de revoler de tous les côtés, et le public a fini le spectacle essoufflé sans même s’être levé.

Les choix de Mona Déry-Jacquemin

Crabe et Seulement – Le Pantoum 

Crabe, c’était une révélation totale pour moi. La musique, la prestation, le don de soi des musiciens, l’approche, le propos, la démarche etc… C’est le spectacle de l’année qu’il fallait voir. Seulement, comme prête psychédélique, les invités de qualité et l’incroyable présence des deux musiciens sur scène étaient époustouflants. La musique m’a complètement renversée et le film était ahurissant. Je suis sortie de là comme un disciple à l’église avec mon vinyle, mais avec amour woke plutôt qu’endoctrinement. 

HomeBrew Remedy – FestiTook (Espace collectif le Racoin)

C’est bien simple, j’ai tellement dansé comme une cinglée bin crinquée sur le Kombucha de Maude que tout le monde pensait que j’étais ivre. C’est vrai que, vu de l’extérieur, j’étais plus arrêtable et joyeuse au point de tomber dans un pot de plante. Le lieu du Racoin est magnifique et engagé, la prestation folk des musiciens était libératrice. Il y a même eu un spectacle de feu (littéralement) pendant une chanson. Je ne résiste absolument pas à leur musique et je cède à la danse avec le plus grand des plaisirs et du plaisir il n’y a que ça avec eux.  

The Blaze Velluto Collection – La Noce (Saguenay) 

À minuit dans la Pulperie, même le regard d’Émilie Tremblay ne pouvait nous arrêter. Mes deux amours et moi dans nos plus beaux habits de noce assortis, nous la regardions avec dans les yeux un pardonne-nous, on t’aime, mais c’est plus fort que nous et visiblement la sécurité a baissé les bras à force de nous avoir chicané depuis trois jours. J’ai manqué tomber dans les pommes deux fois pour cause de chaleur, j’avais un point de côté à force de danser et d’hurler les paroles et j’ai bien cru perdre connaissance pour de bon quand Kangaroo a commencé.

Ariane Roy, Bon enfant et Gab Paquet – Festival de la chanson de Tadoussac

Déjà une Saint-Jean à Tadoussac, quel bonheur! Ensuite, j’avais trois extravagants outfits pour les trois shows et j’étais avec mes deux blondes préférées. J’étais tellement intense que les bénévoles m’ont proposé de déposer ma candidature pour l’année prochaine. Ce à quoi j’ai répondu que c’était fort possible. Les trois artistes sont mes favoris et les plus vus cette année et ce n’est pas pour rien. C’était tellement beau, bon et magique! C’était LE combo de spectacle parfait, dans la même journée, sur la même scène, que je n’aurais même pas imaginé dans mes rêves les plus fous vivre une suite aussi marquante.  

Drag’Opéra – La Scène Lebourgneuf

Le meilleur mélange que j’ai vu! J’y étais avec ma femme, complétement ravie par les opéras tantôt allemands tantôt italiens avec prestations de danse et de théâtre majestueusement exécutées par des Dragqueen et des Dragking. L’animation et le spectacle étaient drôles, émouvants et sexy à souhait! C’était tellement bon, dans une salle tellement inattendue et coquette que je me suis dit tout le long Ah! Elle est forte cette Zita Bombardier! C’était fort et c’est le cas de le dire, pour moi, si vous ne sortez pas voir ce genre de proposition musicale, c’est un grave manquement à votre vie.

Les choix de Jacques Boivin

Les Hay Babies – Impérial Bell

Retrouvailles plus qu’attendues avec ce trio de jeunes Acadiennes qui ont rocké l’Impérial Bell. On avait hâte de les voir défendre l’excellent Boîte aux lettres avec leur big band (qui nous a donné plein de moments flûte signés Anna Frances Meyer). Les filles ont une aisance incomparable sur scène et leurs personnalités différentes se complètent à merveille. Pis les costumes étaient on point.

Saratoga – L’Embellie – Grand Théâtre de Québec

Prendre le doux répertoire de Saratoga, ajouter des musiciens et donner la moitié de la scène à des danseurs contemporains. Avoir les yeux tout écartillés juste pour tout suivre. Un moment unique qui a transformé le spectacle intime du duo en un événement qu’on ne pouvait pas manquer.

Fuudge déplogué – Grand Théâtre de Québec

David Bujold s’est payé LE trip de 2021 : comme son idole Kurt Kobain, il a débranché sa guitare et concocté un show acoustique (avec quatuor à cortes) où les chansons post-apocalyptiques de Fuudge ont pris un tout autre sens. On s’est concentré sur de nouveaux aspects de la musique de Bujold : ses textes, la simplicité de ses mélodies et sa voix qui sonne aussi très bien quand elle est posée.

Gab Paquet – Fête de la musique de Québec

Quoi de mieux, après toute une fin de semaine à célébrer la musique, qu’un show du chanteur de charme le plus sexy en ville? À peine arrivé du FME, voilà notre ami Gab Paquet sur la petite scène de la FMQ, qui nous sort ses plus belles chorégraphies, au plus grand plaisir d’une Gab Nation qui avait oublié pendant quelques minutes la pluie torrentielle qui lui tombait sur la tête. Une solide performance appuyée par une foule qui ne voulait que danser, coûte que coûte.

Michel Rivard – Le Festif!

D’habitude, le samedi soir tard du Festif, je le passe au sous-sol de l’église à faire du headbanging. Pas cette année, tous les spectacles se déroulant à l’extérieur. J’aurais pu me prendre un de ces shows rock qu’on entendait au loin, mais j’avais plutôt opté pour une performance solo du grand Flybin’. Magie surréelle. Au lieu d’une gang de jeunes en boisson, me voilà entouré de personnes qui ont en moyenne mon âge, bien assises sur des bottes de foin, écoutant religieusement les chansons et les histoires d’un de nos plus grands auteurs-compositeurs-interprètes, alors que la lune brille. Quel beau moment!

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