Les Chercheurs d’Or
Première partie avec Les Chercheurs d’Or, où une ambiance feutrée de Far West régnait sur la scène.
Isabeau Valois (voix, mandoline et banjo), François Gagnon (guitare, voix et harmonica), Luke Dawson (contrebasse et voix) et Marie-Christine Roy (violon, erhu, mandoline et voix) en petit cercle intime nous ont partagé la douceur de leur country aux accents folk. Une musicalité particulière et une proximité chaleureuse qui rendait le tout très intime. C’est donc dans une aura bienfaisante et de velours que la soirée a commencé.
Québec n’a décidément rien à envier aux autres villes quant à la qualité des artistes y provenant et Les Chercheurs d’Or n’y font pas exception. Comment ne pas être charmé par le mélange velouté et Route 66 qu’ils proposent? Le groupe a bien trouvé du minerais précieux dans l’incarnation de leur musique et j’aurais pris largement plus de leur golden fever.
Les Hay Babies
Que ce soit pour leurs accents, leurs personnalités, leur look, leur souci du détail ou simplement pour voir Anna Frances Meyer rocker solide sa flûte traversière, toutes les raisons sont bonnes pour aller voir Les Hay Babies.
Les fières Acadiennes de Moncton Vivianne Roy (voix et guitares), Julie Aubé (voix, guitares et banjo), Katrine Noël (voix et basse) étaient accompagnées de Mico Roy (guitare et claviers) Pierre Guy Blanchard (percussions), Marc-Andre Belliveau (batterie) et Anna Frances Meyer (génie en spandex de la flûte traversière) étaient venues brasser comme jamais la Capitale en pleine semaine. C’était un jour particulièrement spécial puisqu’il s’agissait du dixième anniversaire du vrai joyau du New-Brunswick. Beaucoup de nostalgie se dégageait des artistes, elles ont évoqué des souvenirs et nous ont parlé de l’origine de leur complicité.
Les Hay Babies décidément ne perdent jamais le nord et le groove et cette fois-ci, c’est sur l’esthétisme des années 1960 de leur « Boîte aux lettres » que les filles nous ont envoyé dans la danse.
Les chansons s’inspirent d’une correspondance entre Jacqueline (dit Jackie) et sa mère, nous ancrant autour de sa vie réelle et imaginée entre les années 1964 et 1969.
Parler de Jackie, c’était surtout un prétexte pour que son essence devienne celle des Hay Babies. Puisque pour son époque, Jacqueline est résolument féministe, émancipée, libre et elle enchaîne la vie comme les amants.
L’album « Boîte Aux Lettres » est une ode à cette fille des villages, un peu perdue dans la grande ville, qui dit que tout va bien, qui va trop bien même, qui cache sa solitude sous des couches d’hommes, de vêtements et de richesse.
Cette solitude, on la distingue comme un goût métallique persistant au travers des paroles. De Moncton à Montréal c’est une vie de fantasmes. Ceux de Jackie, mais ceux des Hay Babies aussi.
Sur scène, les rockeuses nous en ont mis plein la vue avec une mise en scène colorée et éclatée où les sixties étaient dans tous les détails, des costumes assortes absolument magnifiques jusqu’aux sangles de leurs guitares.
Si le diable est dans les détails, alors Les Hay Babies sont génialement diaboliques et après la présence enflammée de Vivianne pour la chanson Jacqueline, she can call me Jackie or whatever she wants!
Comme quoi Le N.-B. n’a rien à envier musicalement lui non plus.
Les Hay Babies, c’est aussi les retrouvailles entre Acadiens, la joie de connaître des lieux communs et l’occasion de drop name le nom de son village pendant La poule aux œufs d’or, le temps de rendre hommage à Lucienne et sa savoureuse poutine.
Comme ultime cadeau pour bien fêter leurs dix ans, Vivianne, Julie et Katerine nous laissent sur leur toute première composition intitulée Chu pas une femme à marier.
Vraiment, Les Hay Babies peuvent être fières du chemin parcouru et de l’évolution savoureuse de leur musique.
En souhaitant que les joyaux de la « province aux mille panoramas » continuent de shiner avec autant de force et d’aplomb pour les dix prochaines années et plus à venir.