Lancement au Pantoum: la poésie laurentienne de Béluga (+ Gawbé)

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Fleurs séchées et autres broussailles coiffaient la scène, saluant discrètement les spectateurs qui venaient écouter le lancement du premier disque de Béluga. Les regards échangés alors témoignaient déjà de l’intimité qui découlerait plus tard de la communion entre le public et l’auteur-compositeur-interprète. 

Mais d’abord, c’est Gawbé qui a été invitée à monter sur scène pour briser la glace avec quelques chansons. Celle qu’on a pu voir entre autres au Festival OFF cet été en était à son tout premier spectacle à l’intérieur, qu’elle nous a livré seule à la guitare, en pied de bas, nonchalamment. Égrenant ses compositions une à une, elle nous a fait découvrir des mélodies originales – quelque part entre la comptine et la chanson française – bien ancrées sur des accords et des fioritures de guitare assurées. De quoi déployer sa poésie queb sans prétention ainsi que sa voix, belle dans les aiguës et encore plus dans les graves. 

Accueillis chaleureusement, Louis-Solem Pérot et ses deux complices ont signifié d’emblée leur enthousiasme à jouer, et ce d’autant plus devant le premier public debout au Pantoum depuis le début de la pandémie. On pouvait voir que les spectateurs étaient eux aussi fébriles : dès les premières notes de Cette rive, ils se sont faits tout silencieux, discrets, souriants derrière leurs masques. Puis, au refrain, on a pu les entendre chanter. 

Sous les éclairages aux couleurs naturelles de Mya Perrier, le trio a déployé les contemplatives mélodies du microalbum « Cette rive ». La voix grave et douce de Louis-Solem était doublée de celle de Laura Lefebvre, claire et enfantine. Autour des accords de guitare de l’auteur-compositeur-interprète, Philippe Bourque a ajouté ses lignes de clavier et quelques nuages de synthétiseurs. Ces arrangements mettaient en valeur les compositions de Béluga, permettant de voyager dans la poésie des textes, nourrie de fleuve, de nature et de temps. 

Entre les chansons, Louis-Solem nous a parlé de l’album, de la naissance de son projet à Cap-aux-Os, de son parcours comme violoncelliste, puis comme musicien au cœur de la scène locale (NDLR : il ne l’a pas dit, mais son parcours l’a aussi déjà amené à écrire pour ecoutedonc.ca!). Ses échanges avec le public semblaient on ne peut plus naturels, empreints de calme. 

La soirée a donc coulé de source, sous le signe de la douceur. Tout semblait avoir été prévu avec soin, que ce soit la tisane offerte aux spectateurs, les décors réalisés par Rosalie Beaucage, le déguisement de béluga de Samuel Wagner au son, le choix des deux reprises présentées (l’une de Vigneault et l’autre de Desjardins), etc. On se rappellera particulièrement de la reddition de Place Royale, une pièce instrumentale au violoncelle, ainsi que du rappel, chanté a cappella devant un public assis… par terre. 

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