Foire Brassicole 2021 : Festif!

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Après une pause un tantinet forcée, la foire brassicole nous revenait pour une troisième édition le 1er et 2 octobre. L’initiative réalisée en partenariat avec la ville de Québec est portée par la SDC (La société de développement commercial) de Saint-Sauveur. Si l’événement est l’un des plus tardifs du milieu brassicole, le froid n’arrête pas les bons vivants du quartier. En plus d’y proposer une panoplie de bières de microbrasserie du Québec et des mets de restaurateurs locaux des plus créatifs (mention spéciale aux dumplings au boudin!) la foire s’est associée avec Le Pantoum. Ainsi, quatre groupes sont montés sur scène pour faire monter le mercure automnal.

Pour l’occasion, Noémie, Mary et notre petite recrue Vincent sont allés au Parc Durocher sonder le terrain (et tester quelques bières au passage, tsé!). Dès le vendredi soir, on pouvait sentir la joie émanant de la foule. On était contents de se retrouver, de retrouver la musique, de vivre un événement qui inspire la normalité (hormis la distanciation et l’abus de Purell). Y’a de quoi de libérateur à écouter un show debout un verre de bière à la main, surtout quand la programmation déménage. Compte rendu d’une fin de semaine dégourdissante.

VENDREDI 1ER OCTOBRE

Les Shirley

C’est dès les premières secondes du grand classique électro Sandstorm de Darude que le trio nous a invités à se rapprocher de la scène, donnant le ton pour le torrent d’énergie qu’elles allaient déverser à travers quatorze pièces livrées avec une énergie formidablement contagieuse. Les Shirley nous ont immédiatement submergé de punk rock à la sauce empowerment féminin avec Sad Girls Club avant de nous faire vivre une réelle thérapie par le rock avec leurs chansons à la fois vulnérables et revendicatrices. Avec un savant mélange de power pop, de garage rock et de punk, elles nous ont probablement fait renverser plus de bière que ce qu’on a réussi à boire. Je suis encore surpris que la scène ne se soit pas écroulée sous la lourdeur des accords, que la toile du chapiteau n’ait pas fondu tellement elles ont radié de l’énergie et que les courges décoratives se soient pas transformées en potage pendant la performance. (Vincent Thibault)

Les Lunatiques

Bière à la main, on s’est redirigés vers la scène lorsqu’on a entendu les premières notes de Final Countdown, signe que quelque chose allait probablement se passer. On est arrivés juste à temps pour voir Les Lunatiques plugger leurs guitares et se lancer à bras le corps sur Catimini. C’est qu’Antoine Bourque et ses compatriotes devaient avoir hâte de lancer enfin non pas leur, mais bien LEURS albums: «Cache Cache» (2021) et «L’épouvantail» (2020). 

Mêlant les pièces du premier et du deuxième EP, le groupe s’est vraiment campé dans un son rock: les lignes de guitares aux timbres métalliques se mariaient à merveille avec la voix nasillarde du chanteur et son ton mi-charmeur, mi-irrévérencieux. À travers ce son franc, on retrouvait d’une certaine manière l’éclectisme mélomaniaque de «L’épouvantail», mais cette fois dans un creuset yéyé-garage qui donnait son uniformité au son du groupe. 

Sur scène, les musiciens semblaient s’en donner à coeur joie comme des poissons dans l’eau, visiblement heureux de jouer devant un public debout; le public leur a d’ailleurs bien rendu, puisqu’il s’est fait un plaisir de sautiller et de danser question de rendre le tout bien animé! (Marie-Ève Fortier)

SAMEDI 2 OCTOBRE

Beat Sexü

Le deuxième jour, c’est d’abord Beat Sexü qui a réchauffé les planches et le public : rien de mieux que leur latin-disco dansant, ses délicieuses lignes de basse et sa polyrythmie pour parvenir à nous réchauffer, alors que la température se faisait plus frisquette. 

Pigeant autant dans «Deuxième fois» (LP, 2020) que dans «Deuxième chance» (EP, 2021) – en faisant même une petite incursion du côté de leur premier EP – les musiciens nous ont non seulement permis de danser, mais aussi de rire avec eux et de s’émerveiller de la complexité des rythmes d’origine latine, de la diversité des percussions (vibraslap, cabasa, maracas, name it! ) et des vocalises. Personnellement, je découvre aussi à chaque spectacle un nouveau sens caché dans les paroles des pièces qui nous font traverser naïvement rêves érotiques, donjons (de grandeur nature ET/OU bdsm), cartes du ciel ou encore boîtes de nuit. Cette fois, c’était le trip de mush qu’évoque Si tu

Après avoir bien fait danser les adultes comme les quelques enfants campés devant la scène de la foire brassicole, Beat Sexü nous a laissés sur un rappel sans quitter la scène, comme convenu de bon cœur avec le public. Aux revoirs, sourires, applaudissements. Bon Dieu que ça nous avait manqué, tout ça! (Marie-Ève Fortier)

Jésuslesfilles

Le groupe de Québec qui roule sa bosse sur la scène musicale depuis maintenant 13 ans a maintenu l’énergie à laquelle Beat Sexü nous avait infusés en rentrant dans le vif du sujet avec la reconnaissable Doux Doux. Leur musique aux hooks accrocheurs, à base de garage rock marbré de krautrock et de punk bien mesuré, nous a baladés d’une chanson aux mélodies mémorables à une autre. On a bien senti l’énergie des musiciens, particulièrement celle de Benoît Poirier à la batterie, véritable moteur turbo. S’accordant bien avec ma bière aux framboises noires, la musique nous a donné l’impression de passer à travers des vagues brunes aussi enivrantes que pétillantes. Mention spéciale à la guitare orange de Martin Blackburn, qui rappelait les couleurs de l’automne, mais aussi celles du jour de la vérité et de la réconciliation, qui prenait place deux jours plus tôt.

Une chance que la bière était bonne, parce qu’elle était clairement flatte à force de danser au rythme de Jesuslesfilles. (Vincent Thibault)

Cette troisième année pour la Foire Brassicole est définitivement une réussite. La SDC St-Sauveur a fait briller son quartier une fois de plus en nous proposant une formule adaptée tant aux besoins de se recueillir de ses participants qu’aux contraintes actuelles. Le dosage était parfait et nous permettait de vivre pleinement chaque instant. On félicite toute l’équipe pour leur organisation. Soulignons également l’apport du Pantoum pour le choix des artistes et le support technique. On va se le dire, y’a des tabarouettes de beaux talents à Québec Cité et on est vraiment contents de voir que des événements du genre en profitent pour faire connaître notre belle communauté émergente à ceux qui n’auraient peut-être jamais découvert ces groupes autrement. Vivement l’an prochain en se souhaitant un parc Durocher à sa pleine capacité!

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