Dans la série des shows reportés à plus d’une reprise qu’on a pu enfin voir, il y a celui que Marie-Pierre Arthur a ENFIN présenté à l’Impérial Bell le 23 septembre dernier. Dire qu’on avait hâte de voir l’artiste montréalaise serait un euphémisme : ce concert était originalement prévu quelques semaines après la sortie de l’album « Des feux pour voir », soit le 14 mars 2020. Pas étonnant qu’elle ait été accueillie par un tonnerre d’applaudissements!
Accompagnée d’un super-groupe qui ferait rougir d’envie n’importe quel artiste digne de ce nom (François Lafontaine [Karkwa], Erika Angell [Thus Owls], Robbie Kuster [Patrick Watson] et Nicolas Basque [Plants and Animals]), Arthur s’est surtout concentrée sur son « plus récent » album. Ça tombe bien, c’est de loin son meilleur!
Départ canon avec La guerre, ce mélange de douceur et d’intensité qui ouvre également l’album. On était collés sur nos sièges, la bouche grande ouverte. On a beau avoir vu Marie-Pierre plus tôt cette année, mais c’était dans un show pas mal familial d’après-midi, c’est pas pareil. Là, dans la pénombre avec les jeux de lumière, on était dans un autre univers!
C’est ben beau tout ça, mais un show de Marie-Pierre Arthur, c’est quand même supposé bouger, alors l’artiste nous a invités à nous lever. Personne ne s’est fait prier, malgré les restrictions, et voilà un beau parterre debout, rempli de gens qui se déhanchent les deux pieds bien vissés au sol. Les occasions ne manqueront pas : Dans tes rêves, Tiens-moi mon coeur, Les nuits entières, mais aussi quelques vieilles tounes comme La toile, Rien à faire, Déposer les armes, ou Emmène-moi.
Notons au passage l’incroyablement émouvante Puits de lumière et ses élans jazzés, ainsi que la cathartique combinaison gauche-droite Comme avant / Des feux pour voir, qui a fait sortir beaucoup de méchant avec ses refrains qu’on chante en choeur.
Ce que j’aime le plus des shows d’Arthur, c’est la convivialité qui y règne. Oui, y’a une gang sur scène et une autre sur le parterre, mais dans le fond, on fait tous partie de la même grande famille, et le courant passe d’un bord à l’autre malgré le fameux quatrième mur (qui est ben ben ben transparent).
Pour le rappel, Arthur avait une surprise pour nous : non, c’était pas le fait qu’on a sorti un micro à condensateur pour chanter acoustique autour, ça, on s’y attendait un peu, toute la cohorte 1988-2001 du programme de musique du cégep Saint-Laurent nous fait le coup. Non! La surprise, c’était plutôt le fait qu’elle avait invité une jeune artiste de Québec à venir chanter avec elle. Ben oui, on a eu droit à un joli duo guitares-voix entre Marie-Pierre et une Gabrielle Shonk à la fois ben trop contente de monter sur scène et un peu nerveuse de chanter avec une de ses artistes préférées.
Un gros 90 minutes de pur bonheur qui ont passé beaucoup trop vite.