Soraï c’est le projet de Jeanne Gagné, une artiste, productrice et instrumentiste montréalaise qu’on a pu notamment voir au côté de Robert Robert en plus d’être l’autre demie du duo MoKa avec Marie-Anne Tessier. Aujourd’hui, c’est toutefois en solo qu’elle se lance en nous livrant son tout premier EP, Pocket Call.
Si on peut y reconnaître des similitudes avec MoKa, cette fois la jeune femme délaisse un peu plus les sonorités pop pour nous proposer une formule hip-hop low-fi. Le résultat est assez mélodieux. Dès la première pièce éponyme, Pocket Call, on peut entendre la présence du saxophone ajoutant une touche jazzy aux trames plus traditionnelles. La voix de Soraï, qui est plus chantante que d’autres artistes du même style, contribue également au côté plus mélodique de sa proposition.
Si Soraï a produit majoritairement ce maxi par elle-même dans son studio maison, elle a pu compter sur de précieuses collaborations. Notons l’implication de Laura Bélanger au mix, mais également de Calamine au texte sur Aya. Cette dernière y prête également sa voix amenant un changement de phrasé intéressant bonifiant la pièce. Les deux femmes se révèlent ici fortes de leurs deux identités bien distinctes, mais à la fois parfaitement complémentaires.
La sortie du EP est accompagnée d’un vidéoclip pour sa pièce titre. Les images signées par Aziz Zoromba sont sublimes. La coloration chaude et saturée supporte parfaitement les propos de la pièce qui traite de la solitude et de la vie d’adulte. Impossible de ne pas sentir l’empathie monter en nous.
Espérons que les quatre chansons de ce premier microalbum sauront attirer l’attention et permettront à Soraï de saisir sa place sur la scène hip-hop québécoise. C’est du moins ce que je lui souhaite parce que, avouons-le, ça fait du bien de voir de plus en plus de femmes sur cette scène majoritairement masculine!
