N Nao
C’est dans une Paroisse Immaculée-Conception bien remplie que le duo expérimental montréalais N NAO a fait résonner ses compositions oniriques en première partie d’Ariane Moffatt. D’abord seule au piano à queue, Naomie De Lorimier semblait nous lancer une invitation du bout des doigts à la suivre dans son univers. Le plongeon s’est ensuite fait tout en guitares, juste après que Charles Marsolais-Ricard soit monté sur scène pour joindre les mélodies contrapuntiques de sa douze cordes au chant onirique de la chanteuse. L’absence de batterie ou de basse donnait aux mélodies un aspect aérien et épuré qui permettait aux instruments et à la voix de se déployer, sans pour autant que celle-ci efface complètement les traces du chemin rythmique. L’électro se faisait parfois présent dans un loop ou dans une séquence, bien que sa présence soit plus timide que sur le dernier EP du groupe. Tous les éléments étaient là pour voyager, et ça tombait bien car N NAO nous a trimballés en pensées jusqu’au monde d’avant les humains. Le public semblait avoir bien reçu cette expérience possiblement dépaysante et aussi peut-être moins énergique qu’il aurait pu l’espérer. La chanteuse a d’ailleurs noté que la plus belle chose du monde, ce soir-là, c’était le fait de prendre le risque de se rencontrer. Pari tenu. Il faut dire que la qualité du son et de l’éclairage ont contribué à amplifier l’aspect symphonique de N NAO, qui enregistrera d’ailleurs bientôt un premier long-jeu plus orchestral.
Par Marie-Ève Fortier
Paul Jacobs
Paul Jacobs jouait devant public au Petit théâtre du Noranda samedi soir. En tant que médias, on a toutefois pu le voir performer lors d’un Pool party privé. Les deux prestations offraient des expériences complètement différentes, mais toutes les deux tout aussi épatantes. Le montréalais livre un rock accrocheur complété de couches synthétiques. C’est bon à entendre et c’est tout autant satisfaisant à voir. En salle, des projections brillaient sur les écrans derrière la formation pour nous présenter des animations réalisées également par Jacobs. Parce que oui, l’homme a tous les talents et excelle également sur les graphismes. Pour ma part, Paul Jacobs est clairement l’une de mes plus belles découvertes du FME.
Par Noémie Rocque
Paupière
Paupière est un duo Montréal de synth-pop formé de Julia Daigle et Pierre-Luc Bégin qui n’est pas sans rappeler les gros hits des années 80. Les deux amis nous ont présenté les chansons de leur plus récent album, Sade Sati, paru en mai dernier. En version spectacle, les deux musiciens étaient accompagnés de trames sur lesquelles Pierre-Luc ajoutait des tambours en plus de partager les vocales avec Julia. Si au début cela me semblait un choix un peu décevant, le dynamique duo a livré une prestation haute en couleur qui m’a rapidement fait oublier ce détail. Le public a visiblement apprécié la prestation alors que Pierre-Luc et Julia quant à eux étaient visiblement ravis de jouer devant un vrai public.
Par Noémie Rocque
Pure Carrière
La formation de Québec Pure Carrière s’est agrandie depuis la parution d’Eterna 83, leur premier long-jeu paru en février dernier. Au noyau, constitué de Jean-Michel Letendre-Veilleux (guitare, voix et jeux de mots) et de Laurence Gauthier-Brown (basse, voix et attitude), se sont greffés Jean-Etienne Collin Marcoux (batterie et sourire), Odile Marmet-Rochefort (voix, bâton de pluie et dandinements) ainsi que Simon Paradis (claviers, synths et T-Shirt de Paradise Now ). Le résultat, qu’on a pu entendre vendredi soir au Cabaret de la dernière chance, était presque symphonique, en un sens. On a pu retrouver avec plaisir les univers déjantés de Ménage magique, où tu t’en câlisses pis toute se range, ou encore de Bum originel, où tu finis ta Big Ten sur ton scooter. Mais plus encore, le fait d’être assis nous a permis d’écouter plus attentivement les dérapages musicaux que se permettait le groupe de pièce en pièce. Tantôt plus rock-distordu, tantôt jazz latin ou encore ambiant intergalactique, ces moments ponctuaient les chansons Ionesco-ludiques du groupe. Les festivités musicales se sont terminées sur la dansante Kyrie Gros parté, puis sur la rêveuse Azraël.
Par Marie-Ève Fortier
SEULEMENT
Le premier show caché du FME mettait en vedette SEULEMENT, le nouveau projet de Mathieu Arsenault (Technical Kidman). Le musicien et artiste sonore de Montréal – qui vient d’ailleurs tout juste de se produire à Mutek en compagnie de l’artiste-réalisateur montréalais Charles-André Coderre (projections 16mm) pour leur projet Fractures Chimiques – présentait cette fois les pièces constituant son prochain album solo. En flirtant toujours avec l’univers de la musique électronique expérimentale, SEULEMENT amalgamait les mélodies cristallines et les rythmes en contrepoint à des paysages de sons tantôt ambiants, tantôt bestiaux. Arsenault maniait tour à tour le micro – où il chantait en français – les séquences et son synth modulaire, reconnaissable à ses nombreux fils auxiliaires colorés. À la voix, l’artiste offrait une justesse limpide dans les mélodies et de la verve dans les parties en scream. Bref, ce fut un aperçu prometteur de la version enregistrée de ces titres, qui a été finalisée à l’Hotel2Tango avec l’aide de l’ingénieur et réalisateur Radwan Ghazi Moumneh (Suuns, Ought, Jerusalem In My Heart) et qui devrait paraître à l’automne 2021.
Par Marie-Ève Fortier
Valence
Le FME s’est clos en toute beauté dimanche soir avec un groupe qu’on aimait déjà beaucoup : Valence. Ce fût personnellement mon spectacle le plus animé du festival, alors que toustes se sont levé.e.s de leurs places pour danser et chanter joyeusement. En guise de pré-lancement de son premier album « Pêle-mêle », qui paraîtra ce vendredi, nous avons eu droit à plusieurs titres pop-dansants du projet. Malgré un problème technique en début de spectacle, Valence a su habilement jongler avec les imprévus en faisant chanter la foule sur Jupes aquariums. Le groupe, très enjoué, semblait prendre plaisir à jouer sur scène. Valence a prouvé être le match parfait pour terminer cette 19e édition!
P.s. Ne manquez pas le spectacle de lancement d’album de Valence le 11 septembre au Grand Théâtre de Québec.
Par Danaé Maltais
Vanille
Pour amorcer cette fin de soirée Bonbonbon au Cabaret de la dernière chance, Vanille (Rachel Leblanc) est montée sur scène accompagnée d’Éliane Viens-Synnott, Christophe Charest-Latif et Mélissa Di Menna. Présentant un à un les titres de son dernier album « Soleil 96’» paru en janvier dernier, Vanille a enveloppé la salle d’une douceur réconfortante tout au long de la prestation. Le public a pu apprécier les interactions franches et rigolotes de la part de Rachel, alors qu’elle nous transportait dans son univers flamboyant, à mi-chemin entre la candy pop des 60’s et le rock alternatif des années 90.
Par Danaé Maltais
On félicite toute l’équipe du FME d’avoir su nous offrir, encore cette année, des tonnes de souvenirs mémorables. On leur souhaite beaucoup de repos avant de se lancer sur la prochaine édition qui marquera leur 20e anniversaire! Ça risque d’être pas mal prometteur. D’ici là, on se dit à la revoyure, Rouyn!